Samedi 29 mars 2003, 21h29

ZANZIBAR (AFP) - Un soulèvement à Bassorah, annoncé de sources britanniques, a démenti mardi 24 mars 2003 les déclarations conjointes de l’Irak et des Etats-Unis. Peu après au Nigéria, les jeunes révoltés de Warri ont indiqué qu’ils devaient être désormais comptés au nombre des actionnaires voire des propriétaires des puits de pétrole présents dans la région et jusque là gérés par les compagnies Shell, ChevronTexaco et TotalFinaElf. Celles-là reconnaissant le bien-fondé de cette initiative, se sont retirées dès le 23 mars 2003 provoquant une immense satisfaction dignement fêté le 27 mars 2003 par la mort de quatre policiers et de sept militaires qui ont préféré laisser leurs pistolets à ceux qui en ont besoin. 

De son côté, le ministre de l’intérieur espagnol, Angel Acebes, a assuré que durant les manifestations du 22 mars 2003 contre la guerre en Irak, au cours desquelles il y eu de nombreux incidents et escarmouches : « Il a eu des provocations allant jusqu’aux limites de l’insupportable envers les fonctionnaires policiers qui tentaient de garantir la sécurité ». Selon la foule turbulente espagnole, cet homme de sérieux et son parti ont franchi il y a peu les limites du supportable, rendant nécessaire l’attaque de 120 sièges du PP et le recours à l’« escrache » sur les élus de ce même parti. Jets de bouteilles, de merde, d’œufs, de fumier, de sang animal, explosions de pétards, pillages des distributeurs bancaires, vols télévisés de jambons, agressions et tentatives d’incencie, telle est la liste des tristes méfaits auxquels s’est livrée une foule durement contenue par la guardia civil qui a blessé 118 de ses participants.
Depuis plus d’un mois, partout dans le monde les manifestants d’extrême gauche refusent de manger des hamburgers dans les restaurants de la firme Mac Donald et crient leur dégoût en se réunissant autour des symboles de cette firme pour des actions symboliques. Les yéménites quant à eux préfèrent s’attaquer aux personnes portant des symboles de l’état et envahir l’ambassade des Etats-Unis. Le 21 mars 2003, quelque 30.000 personnes ont tenté d'investir le bâtiment pour protester contre l'invasion de l'Irak. La police anti-émeute a été débordée par des individus anti-anti-émeutes et les autorités ont fait appel à une armée pour rétablir l'ordre. Un policier perspicace a reçu une balle en pleine tête mais c’était déjà trop tard, il est mort sur le coup.

Pratiques d’un autre temps, les insurgés qui semblent avoir découvert d’autres modes de locomotion, ont décidé de créer la modernité en se débarrassant des moyens roulants périmés. Ainsi, le 19 mars 2003 au Zimbabwe, douze véhicules indifféremment des voitures et des bus de marque inconnue ont été sauvagement incendiés à Hararé, au cours d’une émeute conséquente à une manifestation contre le gouvernement. D’autres véhicules, en retard à la fête, n’ont été que caillassés. Quelques jours avant, le 17 mars 2003 à Sagamu (Nigeria), en plus de son palace Ewusi de Makun, dix-sept véhicules exotiques dont une Roll Royce, une Mercedes Limousine et une Jaguar ont également été incendiés par une foule fortement irritée par l’existence du Prince Oba Adeniyi Sonariwo. Ce dernier qui ne semble pas partager les opinions des insurgés s’est lamenté : « Je n’ai jamais vu ce genre de chose avant. Que des gens brûlent une Roll Royce et une Jaguar, treize voitures en une fois est pour moi incroyable ».

Enfin, le 29 mars 2003, Petit-Fernand-du-Bord-de-Mer responsable du Comando Vermelho, organisation carioca de petits commerçants régulièrement inquiétés par la police, joint grâce à son téléphone cellulaire dans sa prison de Sao paulo, a déclaré à un journaliste de la chaîne brésilienne Globo, se féliciter de cette grande farandole des pauvres dans le monde. Regrettant l’absence du bloque de Beira Mar lors de l’assaut des raffineries de Warri, il a ironisé sur les tentatives d’incendie catalanes mais se dit prêt à se joindre aux dégustations autoconvoquées de jambon serrano qu’il affectionne, tout comme les grillades de bus.