Une première tentative d’ interviewer Karim Hassoun, (membre du conseil de la LAE et responsable des patrouilles citoyennes) avait échoué parce qu’il a reçu une décharge de bombe de gaz lacrymogène au visage. Quand il sort de la mosquée, il peut finalement répondre a mon appel. ====== «Avec l’imam, on a calmé les jeunes. La police a eu un comportement extrêmement violent envers nous. On a été aspergé avec du gaz lacrymogène et quelques uns ont reçus des coups de matraque. Le gaz lacrymogène m'a fait vomir. Ce n’est que quand l’ Imam est arrivé que la police nous a laissé passer.» # Qu’avez vous dit aux jeunes? «Avec les 200 ou 250 jeunes on est rentrés dans la mosquée pour une prière pour la victime. Dyab Abou Jahjah à parlé brèvement. Il a demandé aux jeunes de demeurer calmes pendant les jours a venir. En même temps il a annoncé qu’ il y aura une bonne action, bien précise. Je peut déjà confirmer maintenant qu’on n’ira pas serrer la main à Léona Detiège [ndtr: bourgmestre d'Anvers]. Demain, à deux heures et demi, il y aura une prière pour les morts, on vas y annoncer les actions planifiées. Je ne sais pas encore dans quelle mosquée la prière aura lieu. Peut-être dans la même mosquée, mais peut-être doit-on trouver un autre endroit. Ce garçon était tellement apprécié dans le quartier qu‘il y aura sûrement beaucoup de monde.» # Est-ce que tu ose déjà confirmer que c'était un meurtre raciste? «Personne n’en doute. Le garçon est bien connu comme quelqu’un de très gentil et très religieux. Il était en route pour le mosquée au moment du meurtre. L’homme l’aurait traité de « Taliban » et fait une remarque sur ses vêtements.» # Est-ce que tu as connus le garçon? «Je ne le connaissait pas personnellement. Je remarque qu’il était bien aimé dans le quartier. Mohamed sympathisait avec l'AEL. Il participait a nos manifestations. Son frère est un membre actif de notre association. Son frère est venu à la mosquée quelques instants pour recevoir nos condoléances.» # Penses-tu que le fait qu'il aie des liens avec l'AEL aie quelquechose à faire avec le meutre? «Ca n'a absolument aucun rapport. la personne qui l'a tué est un raciste, un raciste religieux, qui en plus vise l'Islam. Celà n'a absolument rien à voir avec l'AEL. Tout ce que je peux dire maintenant c'est que 'ils' ont beaucoup de chance qu'il y aie une organisation comme l'AEL. Si nous n'étions pas venus sur place, alors Anvers serait maintenant en train de brûler. C'est pas à 100% que j'en suis sûr, mais à 200%.» # Radio 1 [ndtr: l'équivalent de RTBF 1 radio] prétend que la colère à augmenté quand Dyab Abou Jahjah est venu. «C'est vraiment incroyable. ce sont les jeunes eux-mêmes qui ont prié Dyab de venir calmer les esprits. Après le meutre, une cinquantaine de jeunes étaient en train de citer le Coran sur la route deTurnhoutse quand la police est arrivée, et les a encerclés avec une grande démonstration de force. Ces jeunes étaient choqués. Et voilà que la police vient encore les culpabiliser, on vient leur dire qu'ils causent des problèmes . Moi même j'ai foncé de Bruxelles à Anvers. Et quand je suis arrivé, je me suis pris du gaz lacrymogène en plein visage. Est-ce possible une chose pareille? Ces jeunes sont choqués. Et ce choc doit être canalisé. Dyab peut le faire. Il peut tenir un discours face au jeune de manière à ce qu'ils se calment. Et maintenant on nous attribue la respopnsabilité des émeutes.» # Est-ce qu'il y a eu des émeutes? «Il y a eu des petits accrochages quand la police est arrivée. Quand les gens de la mosquée sont venus, ils nous ont laissé passer.nous avons alors pu nous rendre à la mosquée, où l'on a pu appeler les jeunes au calme.» # Que va-t-il se passer maintenant? «Il faut que quelque chose arrive. Nous ne savons pas encore exactement quoi, mais des actions vous suivre. Celà fait tellement de meutres racistes à la suite. D'abord à Schaerbeek, ensuite à Charleroi et maintenant à Anvers. Qui sait ce que l'avenir va encore nous apporter. Nous devons donner un signal clair que celà n'est plus possible. Et je le dis: une poignée de main avec Detiège n'est pas une option.» .