Me sentant, comme beaucoup d¹européens, très concerné par ce sujet ; et ne partageant pas les options militaristes de messieurs Bush, Blair ou Berlusconi, j¹attends le journal parlé suivant pour en savoir plus( je n¹avais pas bien entendu ce qui se disait dans le poste). À mon grand étonnement, je ne trouve plus trace d¹info concernant ces dernières manifestations dans les flashes qui suivent pendant la nuit de samedi à dimanche (un toutes les heures). Le lendemain, dépité de ne trouver ni confirmation, ni infirmation de ce que j¹avais cru entendre la veille, doutant même avoir bien entendu, puisqu¹aucune information supplémentaire ne venait recouper les premières, je décide de téléphoner à la rédaction du Journal parlé de la RTBF. Une personne décroche : je lui fais part de ce que j¹ai cru entendre, et lui demande s¹il est possible d¹avoir de plus amples informations sur la question. La personne semble embarrassée et d¹emblée, assez agressive ! Il (c¹est un monsieur) me demande brusquement : _ « Qu¹est-ce que vous voulez savoir ? » Je lui réponds qu¹il m¹est assez difficile de savoir ce que je voudrais ­ précisément ­ « savoir » d¹un sujet à propos duquel je ne parviens à obtenir aucune information via la radio de service public. Je lui demande ensuite quand l¹équipe du J.P. projette de parler ou signaler « la chose », au cas où ces manifs auraient bien eu lieu. Ne répondant pas à ma question, celui-ci coupe alors : - « Je me permets de vous dire, Monsieur, que si information il y a, vous les aurez en regardant le journal télévisé de 13 heures ou de 14 heures. » Je lui réponds : - « Et à la radio ? » Lui, à son tour : - « Ecoutez monsieur, nous sommes très occupés, il y a beaucoup de gens qui appellent - l¹équipe est en plein travail - au revoir monsieur. » Et il raccroche. Pour l¹heure, je ne suis pas plus avancé : je ne sais toujours pas si - oui ou non - les deux « gigantesques manifestations » furent une réalité ou le fruit de mon imagination. Qui plus est, je vais avoir du mal à suivre les prochains JT : j¹habite un village perdu dans la nature et je n¹ai pas la télé... Si je décide alors de re-téléphoner au même n°, ce n¹est plus pour récolter une info (-j¹ai perdu espoir-), mais pour dire ma façon de voir la politesse au « standardiste », dont le ton m¹avait été fort désagréable, et qui m¹avait raccroché au nez, sans que j¹aie pu avoir le moindre éclaircissement sur ce qui m¹intéressait. Je retéléphone donc, et retombe sur le même « standardiste », mais n¹ai, à mon grand regret, pas le temps de lui dire ce que j¹ai sur le coeur... Il me passe directement la rédaction (tiens, je croyais qu¹elle était débordée...) Changement de ton... Une voix féminine et sympa me dit : - « La rédaction, bonjour.» Un peu surpris, je renouvelle mes questions : Question n°1) - « Y a-t-il eu - oui ou non - deux « gigantesques manifestations » contre la guerre en Irak, à Rome et à Londres, ce samedi 28 septembre 2002 ? » Réponse :- « oui, 350 000 personnes ont défilé à Londres contre une intervention militaire en Irak. - oui, il y a bien eu une manif du même genre à Rome, le même jour (50 à 100 milles personnes) (...). » Question n°2) - « Comptez-vous en parler dans la journée ? - Y a-t-il une séquence prévue à ce sujet ? - Si oui, quand passera cette séquence ? » Réponse : - « Non, rien n¹a été prévu aujourd¹hui.» Moi : - « rien-du-tout !? » Elle : -« Rien du tout.»(petit rire gêné). Je suis un peu sonné. Aucune information sur les deux manifs ne filtre dans la journée qui suit. La demoiselle a dit vrai... Depuis, je me pose donc une question supplémentaire : Une éventuelle intervention « Bush-Blair » en Irak représente un sujet extrêmement sensible et qui concerne tout le monde, tant sur le plan moral que politique ou économique. Deux manifs d¹une telle ampleur au sein de deux pays qui sont si souvent présentés comme « alliés inconditionnels » des USA, c¹est un fait incontournable pour qui se doit de rendre compte de la popularité de la politique US au sein de l¹opinion publique et de l¹ampleur de l¹opposition existant à cette politique. Comment expliquer dès lors que le lendemain des faits, la radio belge de service public - dont un des rôles est d¹informer journellement ses auditeurs des faits majeurs de l¹actualité, se soit imposé un black-out si rigoureux ? Ceci est d¹autant plus étrange que : - Ces deux évènements confirment un vaste courant qui tend à remettre en cause l¹« unilatéralisme américain » dans divers domaines, dont le domaine (géo) politique. - Ces deux évènements ont eu lieu en Europe (Londres est à deux heures de train de Bruxelles). - Il s¹agit des deux plus ,importantes manifestations pacifistes depuis le dernier conflit IRAK - USA. - L¹équipe du JP semblait parfaitement informée de la question. La population belge est en droit de connaître l¹état d¹esprit régnant en Europe à ce propos, dût-ce renforcer un courant pacifiste jugé encombrant au pays du S.H.A.P.E. . Pourquoi ces « 24 heures de silence » ? Si ceci n¹est pas de l¹autocensure, ça en a pourtant le goût et l¹odeur. J¹espère vivement être démenti par les faits à venirS Messieurs du JP, la balle est, malheureusement, toujours dans votre camps.