Journées Internationales de la jeunesse – Bruxelles, 2001.

 

Mercredi 31/10, le soir. C’est crevé que je reviens du camps international de la jeunesse organisé par la coordination D14 à Bruxelles. J’avais envie de balancer sur le net comment se sont déroulées, à mes yeux, cette première journée.

 

Lundi – 9 h du mat. J’arrive à la gare de Liège Guillemins pour prendre le train pour Bruxelles. Le camps débute entre 9 et 10 heures à Bruxelles. Mais depuis que ces c... de la SNCB ont changé les conditions d’utilisation du go-Pass, je ne peux plus que prendre le train à partir de 9 heures. Histoire de bien emmerder tous ceux qui utilisaient le pass pour aller travailler. Tant pis, je serai en retard...

 

Lundi 11 h 30  AM. J’adore qu’un voyage se déroule sans accrocs ! correspondance directe à la gare centrale avec le métro jusqu’à « Compte de Flandres ». Et c’est au coeur de Molenbeek que j’arrive, destination le Vaartkapoen (le VK pour les habitués des concerts).

 

Lundi 11 h 50 AM. Après inscription, je me rends au 1er étage pour assister à la conférence de presse de d14. C’est dans ce cadre spécial des journées internationales que d14 avait décidé de présenter aux journalistes ses nouvelles affiches ainsi que l’état des négociations avec la ville de Bruxelles pour le parcours. Le thème de la manifestation « du petit château (réfugiés) vers le grand château (Laeken )» est vraiment bien accueilli. C’est vrai que comme symbole, on pouvait pas trouver mieux. Le petit château, symbole de la politique migratoire belge. Symbole devant lequel s’entassent chaque jour des dizaines de réfugiés en quête d’un petit boulot. Petit boulot pour petit salaire d’ailleurs puisqu’ils ne sont généralement pas payés beaucoup plus de 50 francs par des entrepreneurs peu scrupuleux ... et puis le grand château, symbole d’une des familles les plus riches de Belgique, j’ai nommé, la famille royale. Symbole d’un sommet européen hivernal où 15 personnes décideront du sort de 300 millions de personnes ...

 

Lundi 14 h 35 – les tartines aux chocos font place aux workshops. Plusieurs ateliers sont proposés : Indymedia, Désobéissance civile et arts. Mon penchant pour l’action directe me poussera dans les bras du workshop « désobéissance civile ». Jonas et Matthias sont 2 « animateurs » de JNM (organisations écologistes flamandes utilisant l’action directe pour faire entendre leur voix). Nous sommes plus ou moins 35 personnes à participer à ce workshop.  Dans une première phase, ils nous expliquent qu’un aspect souvent oublié pendant les actions est le processus de décision démocratique indispensable à la cohésion du groupe. « Ce n’est que si tout le monde se sent impliqués individuellement dans l’action qu’elle peut réussir ». Pour cela , ils appliquent les principes de la démocratie de base reposant sur le consensus au sein du groupe et la formation de « groupes d’affinités ». Il y a beaucoup de participation dans le groupe, il faut dire que beaucoup de jeunes présents avaient déjà des expériences avec l’activisme. C’est ainsi que lors d’un tour table, on pouvait apprendre que certains avaient organisé des grèves étudiantes contre l’extrême-droite, que d’autres avaient participé à la marche des Zapatistes sur Mexico ou avaient été à Gènes. Pour d’autres, Liège et Gand avaient été leur première expérience mais celle-ci avait déjà soulevé pas mal de questions  sur l’utilisation ou non de la violence. Aris intervient pour expliquer que cette question est plus claire en Grèce, son pays d’origine, parce que la répression policière y est beaucoup plus forte, mais aussi parce que la contestation y est beaucoup plus organisée ... Les amis du « collectif après Gène » de Lyon étaient là aussi pour préparer la mobilisation pour Bruxelles.

 

Lundi 18 heures 47 – à table ! Purée de patate avec du poulet (et pour les végétariens, un menu spécial était préparé). Les discussions vont bon train à table. Des perspectives du mouvement anti-mondialisation après Gènes aux multiples récits de voyages dans le tiers monde en passant par « la révolution prolétarienne », c’est sous le signe de l’échange que la croûte a été cassée. Le tout arrosé évidemment de prise de connaissances et blagues en tout genre. Je suis vraiment étonné de la bonne organisation du camps et j’en profites d’ailleurs ici pour féliciter Kristof, Sille, Adrien, Elly, Oliver et les autres (désolé si j’ai oublié des noms ...). Avoir accomplis tout se travail d’organisations en un mois, chapeau !

 

Lundi 20 heures – il y a un débat sur les perspectives du mouvement anti-mondialisation mais je n’ai pu y assister étant occuper avec d’autres choses. Si d’autres peuvent combler cette lacune, je ne dirais qu’une chose :« add your comment ».

 

Lundi 22 heures 35 – de retour au VK. Le point névralgique du camps s’est lentement mais sûrement transposé de la grande salle vers le bar. Refaire le monde, ça donne soif ... je discute avec des camarades sur la construction des comités d14 sur les universités et leur spécificité. Adrien m’explique qu’à l’ULB, ils comptent déjà organiser des actions sur l ‘ULB les 11, 12 et 13 décembre. Sukkant, d’Angleterre, m’explique qu’ils veulent venir avec 2 cars à Bruxelles. Ils ont déjà fait des actions contre la politique de Tony Blair sur le campus de Sussex. Il me dit qu’ils trouvent qu’un problème du mouvement anti-globalisation en Angleterre est son manque de lien avec la classe ouvrière, le mouvement anglais étant surtout composé de jeunes intellectuels … faudra que je murisse cette réflexions. En tout cas, même si je trouve qu’elles auraient pu être plus nombreuses, la présence des délégations internationales apporte un plus à la discussion. Elle matérialise cet esprit internationaliste qui nous permettra d’emporter des victoire ….

 

 

Mardi – 0 h 15 : on arrive à la maison de jeune de Molenbeek pour dormir. A 30 dans une salle, étalé sur des tapis de judo, je ne vous dis que ça. Somme toute, je pense qu’à quelques exceptions près, le sommeil était pour tout le monde au rendez-vous ....