Visite de lĠexposition Jérôme Bosch 
au musée Boijmans-Van Beuningen de Rotterdam

Dimanche 16 septembre 2001
Organisée par le Centre International de Bruxelles * Départ de Bruxelles à 7 h 30 au Centre International, boulevard M. Lemonnier 171, 1000 Bruxelles * Retour à Bruxelles, vers 20h.
Durant le trajet en car, Lieven SOETE donnera une introduction sur la vie et lĠépoque de Jérôme Bosch. 
LĠaprès-midi, à lĠissue de la visite de lĠexposition, périple à travers Rotterdam avec un guide hollandais présentant lĠhistoire sociale et maritime du grand port.
Prix: 900 F > inclus. car + entrée à lĠexpo (15 florins) à verser sur le compte n° 001-1592519-49 du Centre International, en mentionnant J.Bosch * Infos: Frieda Groffy: 0485/515 560 * e-post: centrinter@wol.be

Jérôme Bosch (1450-1516), lĠartiste du diable

Lieven Soete * Bruxelles, le 15 août 2001
Jérôme Bosch, cet artiste qui a peint des tableaux diaboliques et des monstres des plus incroyables, continue à frapper les imaginations, même si telle nĠétait pas son intention. Une expo exceptionnelle réunit à Rotterdam, pour la première fois, dix-huit peintures et sept dessins de Bosch. Le Centre International de Bruxelles sĠy rend le dimanche 16 septembre.



On ne connaît pas avec certitude la date de naissance de Jheronimus Van Aken. Tout ce quĠon sait, cĠest quĠil est né à Bois-le-Duc, vers 1450. Dès 1485, il se fera appeler Jheronimus Bosch. On sait également quĠil a été enterré à 'Den Bosch' (Bois-le-Duc) en 1516. En Espagne, nombreux sont ceux qui pensent quĠil était un Espagnol à part entière: on lĠy connaît sous le nom dĠEl Bosco. La plupart de ses Ïuvres, en effet, se trouvent en Espagne.
     Le fait quĠon sache si peu de choses à son sujet, combiné au langage imagier intrigant et difficilement compréhensible pour nous, fait de Jérôme Bosch le sujet ou le point de départ des fantaisies les plus débridées. La chose est permise, mais il est au moins aussi intéressant dĠaller farfouiller quelque peu dans lĠhistoire afin de situer ce drôle de citoyen. CĠest ce que tente lĠexposition mise sur pied au musée Boijmans-Van Beuningen. On y montre également les Ïuvres de ses contemporains et des gens de sa région: Dirk Bouts, Gerard David, Jan Gossaert; des Ïuvres de son atelier et de son proche environnement: élèves, imitateurs, copistesÉ
     A lĠépoque de Jérôme Bosch, Bois-le-Duc est la quatrième ville - après Bruxelles, Anvers et Louvain - du duché de Brabant qui sĠétend du Rhin jusquĠau nord de Nivelles. Selon les bonnes vieilles habitudes féodales, la ville est encore assez souvent assiégée, prise dĠassaut, occupée, pillée ou incendiée par le duché voisin de Gelre (Gueldre). En 1463, un incendie ravage presque entièrement la ville. Apprendre à bien regarder, il ne pouvait y avoir de meilleure source dĠinspiration, pour le jeune Jheronimus.

Trafic dĠindulgences

Bois-le-Duc était une ville commerçante florissante. Du vivant de Bosch, une sorte de commerce particulièrement lucratif atteint son apogée: le trafic dĠindulgences! La ville est célèbre pour cela, surtout en raison de la Confrérie Notre-Dame - dont le peintre est membre également. Des banquiers italiens font même le voyage du nord pour négocier ces indulgences: il sĠagit dĠune sorte de créances sur le paradis qui peuvent être gagnées, vendues, prêtées, voire même mises en gage.
     Par exemple: vous envoyez quelquĠun en pèlerinage à Compostelle, vous lui payez ses sandales et vous lui donnez lĠargent destiné à y acheter, dans les nombreux cloîtres où il est censé se rendre, des certificats établissant en bonne et due forme une «rémission complète de vos péchés». Avec ce genre dĠindulgence, quoi quĠil arrive, vous irez au paradis. Vous pouvez donc continuer à faire tout ce que bon vous semble.  Vous rachetez en effet le temps que vous auriez dû passer au purgatoire, le lieu divin dĠexpiation, antichambre de lĠenfer.
     Vous croyez que je vous invente une histoire à la Jérôme Bosch, mais pas du tout, cĠétait la réalité la plus terre à terre de lĠEurope occidentale de lĠépoque et tout particulièrement dans la ville de Bosch.
     CĠest contre ces extorsions reposant sur la bigoterie mais particulièrement contraignantes par lesquelles le clergé de tout poil suçait lĠargent des paysans et des petits artisans - et il y gagnait gros, dans ce trafic et cette spéculation - que Martin Luther (1483-1546 et, donc, contemporain de Jérôme Bosch) sĠest insurgé en 1517. Et que va éclater lĠiconoclasme, à Hondschoote, en 1566. Jérôme Bosch nĠy assistera pas. Il vit à une époque charnière où la révolte est dans lĠair mais nĠéclate pas encore. La tension est à couper au couteauÉ
     Si lĠon regarde de près les Ïuvres de Jérôme Bosch et quĠon tente de les ÔlireĠ, on voit en lui tout autre chose quĠun surréaliste avant la lettre. Bosch nĠa rien à voir avec la fantaisie, lĠinconscience ou le surréalisme. En réalité, cĠest un 'hyperréaliste'. Il dessine et peint ce quĠil voit. Et il le fait également, au sens très littéral du terme, avec ce quĠaujourdĠhui nous appelons des choses abstraites: traits de sagesse et de bêtise populaires, petits dictons, dogmes et croyances, inventions et histoires bibliquesÉ
     Ce faisant, il est encore un homme du Moyen Age: il voit insuffisamment la perspective, la différence de dimension entre la réalité matérielle et la réalité spirituelle.  Mais il est aussi un homme de lĠhumanisme, de la Renaissance, des Temps modernes, par la manière dont il démasque et étale au grand jour lĠimaginaire dominant, imposé par une religion étouffante et tétaniséeÉ religion dont il collabore donc, en un sens, au futur renversement.

Trente jours dĠindulgence sont à gagner pour toute personne que vous pourrez convaincre de vous accompagner lors du voyage de groupe organisé par le Centre international à lĠexposition Bosch à Rotterdam, le 16 septembre.

Site Jérôme Bosch
A lĠoccasion de lĠexposition consacrée à Jérôme Bosch au musée Boijmans-Van Beuningen (voir ci-contre), un site web spécial a également été créé. Il contient une mine de matériel historique et éducatif. On peut y découvrir toutes les Ïuvres (connues) de Jérôme Bosch. Le site est très instructif. Via le jeu Jheronimus Bosch Adventure Game, on peut également ouvrir un tryptique et zoomer sur les nombreux détails bizarres qui caractérisent les peintures de Bosch. La finalité du jeu - que croyiez-vous? - est dĠatteindre le paradis ou lĠenfer.
 www.BoschUniverse.com