Israël et le sionisme

Article de LASSE WILHELMSSON paru en suédois dans la revue Folket I Bild (Le peuple en images), nr. 6/7 2004, sous le titre Israel och sionismen. Traduction par DOMINIQUE.

La parole du sionisme « une terre sans peuple pour un peuple sans terre » a pavé la voie de la colonisation juive de la Palestine. Elle commençât il y a un peu moins d'un siècle et atteint un premier point culminant en 1948 lors de l'auto-proclamation de l'état d'Israël. Un autre point culminant se rapproche avec la poursuite de la colonisation de la Banque Ouest et de Gaza.

Un état juif

implique qu'une forte majorité de la population soit juive, ce qui fut accompli grâce à l'immigration, la terreur et le nettoyage ethnique des palestiniens qui vivaient là dés le début. La supériorité juive dans tous les secteurs de la société est garantie dans l'Israël d'aujourd'hui par un système d'apartheid qui est incorporé dans les lois, les décisions administratives et la pression religieuse. Israël n'a toujours pas de constitution à ce jour ni de frontières fixes, ce qui est entièrement en accord avec l'exigence sioniste de continuer l'expansion.

Il existe depuis 1985 une loi constitutionnelle en Israël. Elle contient qu'aucun parti qui s'oppose ouvertement au principe d'un état juif, ou qui cherche à changer ce principe par des moyens démocratiques, n'est autorisé à participer aux élections à la Knesset (parlement).

La démocratie ne s'applique donc pas aux citoyens - même s'ils sont juifs - qui veulent travailler dans le cadre du système parlementaire à remplacer l'état juif par une démocratie séculaire. Un état pour tous ses citoyens avec les mêmes droits, indépendamment de l'appartenance religieuse ou ethnique. Cette loi suffit pour qu'Israël ne puisse pas être considéré comme une démocratie libérale de type occidental.

La loi du retour implique que les juifs d'en-dehors d'Israël ont le droit d'immigrer et de recevoir immédiatement la nationalité israélienne, pendant qu'environ 800'000 palestiniens chassés (aujourd'hui environ 4 millions) se voie interdirent cela, ce qui de plus est en conflit avec le droit international.

Israël est le seul pays du monde qui définit son pays de façon à ce qu'il n'appartienne pas à ses propres citoyens mais aux juifs du monde entier. Cette loi fonctionne comme une loi d'apartheid nationale de base et elle transforme tout juif en un ennemi potentiel des palestiniens.

D'autres lois et règlements administratifs soulignent aussi qu'Israël est un état d'apartheid. Les citoyens non juifs ont des cartes d'identité spéciales[*] et ils ne peuvent pas se marier avec des juifs en Israël, ou acquérir de terre possédée par l'état. Beaucoup de villages palestiniens en Israël n'ont pas le statut légal de lieu d'habitation et manquent par conséquent d'accès aux services publics comme l'énergie ou l'eau. Les arabes israéliens n'ont pas le droit de faire de service militaire (avec peu d'exceptions), ce qui implique des discriminations entre autre du point de vue des avantages sociaux et des études.

Il y a trois catégories d'êtres humains en Israël/Palestine aujourd'hui:

  1. Des juifs qui sont des citoyens à part entière d'Israël, dans la Banque Ouest, à Gaza et dans le monde entier.

  2. Des non-juifs en Israël, avant tout des palestiniens (23 pour cent), qui sont des citoyens de deuxième classe.

  3. Des palestiniens qui sont des non-citoyens sans état dans la Banque Ouest, à Gaza ou dans les camps de réfugiés dans les pays voisins.

Israël s'auto-proclamât en 1948

dans une région qui équivaut à 80 pour cent de la Palestine. Une augmentation considérable par rapport au plan de partage de l'ONU qui offrait aux juifs 55 pour cent. Aujourd'hui Israël a fait main basse sur 90 pour cent de la Palestine originelle et occupe le reste. Ce reste est constitué d'enclaves séparées qui sont encerclées par le mur et entrecoupées d'autoroutes - réservées uniquement aux voitures enregistrées en Israël -, de centaines de points de contrôle militaires et de chaınes de colonies juives fortifiées. Toute la vie palestinienne est étranglée et un état palestinien indépendant et dynamique est à peine encore possible.

Cette politique est une politique de génocide selon la convention de l'ONU sur le génocide, car elle vise à créer des conditions de vie qui menacent de tuer tout ou partie de la population palestinienne.

Israël enfreint continuellement le droit public international. Quand Israël devint membre de l'ONU en 1949, cela se fit avec la réserve que les réfugiés puissent retourner dans leurs foyers à la première date appropriée comme il avait été stipulé lors d'une exigence précédente de l'ONU. Israël a totalement refusé depuis lors de se conformer sur cette question. Cela devrait être une raison formelle suffisante pour exclure Israël des Nations Unies. Aucun autre État n'a ignorer aussi totalement autant de résolution de l'ONU qu'Israël.

Israël est une grande puissance militaire disposant de l'arme nucléaire qui participât activement dans l'agression des USA et de l'Angleterre contre l'Iraq. On a récemment bombardé des objectifs en Syrie sans qu'il y ait eu de provocation et on a équipé sa flotte avec l'arme nucléaire. Les attaques précédentes contre l'Égypte et le Liban ne sont pas à oublier.

Comment cela a-a-t-il été possible? Qu'est-ce qui caractérise l'idéologie qui se trouve à la base de ce projet de colonisation très spécial, le seul qui ait survécu le passage dans les années 2000? Qu'est ce qu'est réellement le sionisme?

La colonisation de la Palestine

continue maintenant dans la Banque Ouest et à Gaza selon le plan pratique que THEODOR HERZL présentât dans son livre « L'État juif » (1896). Il parle avant tout des moyens de financer le projet et de la manière dont le sol de la Palestine serait transféré à des propriétaires juifs. Le plan fut accepté lors du premier congrès sioniste en 1897.

HERZL avait quelques points de repères importants pour le projet sioniste.

Le concept du sionisme fut fabriqué plus tôt par NATHAN BIRNBAUM en 1885. Il faisait partie avec HERZL de la direction de l'organisation sioniste mondiale. Il devint plus tard et à la place un avocat d'une interprétation non nationaliste du judaısme, une religion et idéologie pour la vie juive dans la diaspora - en-dehors d'Israël/Palestine.

Les fondations de l'idéologie sioniste

furent ébauchées pour l'essentiel plus tôt par MOSES HESS. Il fut un des premiers socialistes allemands importants, utopiste, hégélien, et un ami de la première heure de KARL MARX. HESS contribuât aussi au Manifeste communiste (1848) sur la question de la religion comme opium du peuple. Il est considéré comme le premier sioniste par les sionistes. Sur ses vieux jours, il s'éloignât de MARX et « retournât » vers son peuple, c'est à dire le judaısme. MARX prıt ses distances des idées chauvines de HESS.

« Le rabbin communiste » comme il fut aussi appelé écrivıt l'Opus Magnum du sionisme, Rome et Jérusalem (1862), que HERZL plus tard considérât comme le livre de référence qui dit tout ce qu'il est utile de savoir sur le sionisme.

HESS définit la notion d'État juif avec les composantes suivantes:

La signification du sang

pour la pureté de la race était à cette époque le fond de commerce du débat et cela fit même partie de la construction des idées de HESS où la race allemande était considérée comme antagoniste de la race juive. L'antisémitisme dans l'Allemagne d'alors était considéré par HESS comme alarmant et il fut décisif dans sa décision de « retour » au judaısme. Son socialisme préconisait un changement moral en plus de la justice entre les classes. L'État juif devrait être socialiste dans son caractère.

HESS prédıt aussi bien la formation d'Israël que l'holocauste 50 à 85 ans avant ces événements. HESS vit la France comme le principal allié des juifs. Mais c'était avant le procès DREYFUSS qui fut décisif dans l'appréciation de THEODOR HERZL du sionisme comme seule solution à l'antisémitisme.

La rigueur du projet sioniste fut développée après le premier congrès sioniste par l'éminent marxiste BER BOROCHOV. Il argumentât pour une concentration territoriale comme une solution, entre autres, de la question juive. Il fondât Poale Zion, le parti sioniste marxiste qui soutınt la révolution russe en 1917.

Un des membres de ce parti fut DAVID BEN GOURION, père du peuple d'Israël, qui arrivât en Palestine au début du XXème siècle. BEN GOURION était un bolchevik et un avocat de la dictature du prolétariat dans tous les pays à l'exception d'Israël, où il proposait à la place la dictature du sionisme. Un point de vue national-socialiste. BEN GOURION estimait également que l'intérêt national juif était supérieur à l'intérêt de classe en Palestine.

Poale Zion se divisât et la branche sociale-démocrate dont BEN GOURION devınt le leader donnât le ton pendant longtemps dans le sionisme. La colonisation se fit au nom du socialisme et de l'éclairée culture occidentale. Sous la direction puissante de BEN GOURION, la colonisation s'accomplıt par étapes et avec des pauses pour négocier avec les palestiniens. La formation d'un État juif pouvait attendre. On devait d'abord construire une armée effective[*] (Hagana), qui puisse être capable de chasser les palestiniens, de même que de créer et défendre une forte majorité juive dans la plus grande partie possible de la Palestine. Cette stratégie s'avérât comme nous l'avons vu pleine de succès.

Une autre ligne à l'intérieur du sionisme, représentée par ZEéV JABOTINSKY, veut passer à l'action immédiate.

Il fondât en 1925 un parti révisionniste sioniste, qui se fit le porte-parole d'un grand Israël, lequel en plus de la Palestine inclut la Transjordanie et des parties du Liban et de la Syrie. Dans l'article The Iron Wall (1937), il affirme entre autre que tous les peuples natifs - même les palestiniens - sont contre les colonialistes et que par conséquent il faut leur montrer avec force que toute résistance est vaine.

« Nous estimons que le sionisme est moral et juste. Et parce qu'il est moral et juste, la justice doit être rendue, indépendamment du fait que Joseph ou Simon ou Yvan ou Achmed sont d'accord ou non. Il n'y a pas d'autre morale. »

Ces deux courants principaux du sionisme ont pendant différentes périodes fonctionné comme idéologies de formation de l'État en Israël. Intégrées à elles, mises parfois sur le côté, nous pouvons nommer: le sionisme pratique, le sionisme messianique radical, le sionisme religieux, le sionisme culturel/spirituel, etc..

Pendant que BEN GOURION

avait ses sympathies chez les marxistes et plus tard chez les sociaux-démocrates, JABOTINSKY avait les siennes chez les fascistes. Il admirait MUSSOLINI qui lui donnât son soutien.

JABOTINSKY mourut en 1940 avant la proclamation de l'État d'Israël. Il fondât la ligue de terreur juive Irgun, laquelle accomplit les pires massacres[*] lors de l'expulsion des palestiniens. Un groupe dissident - la ligue Stern - tuât l'envoyé et médiateur des Nations-Unies FOLKE BERNADOTTE. L'homme qui fit feu devint un bon ami et le chef de la sécurité de BEN GOURION quand ce dernier se retirât dans le kibboutz Sde Bocker.

Les leaders des deux ligues de terreur, MENACHEM BEGIN et YITZHACH SHAMIR devinrent plus tard premier ministre en Israël.

Il est frappant de voir comment les deux principaux courants sionistes se sont conduits de manière identique sur le plan de la politique pratique mais avant tout sur le plan de l'idéologie. La politique de l'Iron Wall[*] est réalisée par le premier ministre actuel d'Israël ARIEL SHARON avec une plus grande puissance militaire que jamais auparavant. SHARON appartient à la même droite (Likoud) que BEGIN et SHAMIR. Ce furent cependant les gouvernements sociaux-démocrates que commencèrent et s'accomplirent la plus grande partie des importantes constructions de colonies juives dans la Banque Ouest et à Gaza.

Les marxistes juifs européens

furent ceux qui laissèrent leur empreinte sur la colonisation de la Palestine pendant la première moitié du vingtième siècle. Cela fut accompli par l'emploi des collectifs d'agriculture (kibboutz) comme fer de lance. C'étaient des sociétés expérimentales, socialistes et à démocratie directe, le plus souvent séculaires. L'argent n'y avait pas cours et l'éducation collectives des enfants fut la règle pendant longtemps. Seulement des juifs étaient acceptés comme membres. Les kibboutz ainsi racistes jouèrent un rôle militaire important dans la conquête et la défense du pouvoir. Les colonies d'aujourd'hui dans la Banque Ouest et à Gaza remplissent une fonction identique mais elles sont nationales-religieuses orthodoxes.

Au début dominait une idéologie sioniste de gauche qui peut être vue comme du national-socialisme juif, c'est à dire la ligne politique de BEN GOURION. Après l'occupation de la Banque Ouest et de Gaza en 1967, une idéologie sioniste de droite, la politique inspirée de fascisme de JABOTINSKY, a dominé. La « gauche » israélienne peut être vue principalement aujourd'hui comme du sionisme de gauche.

Les deux courants principaux du sionisme ont fait jeu d'équipe de telle manière que le sionisme de gauche a été à la pointe pour la politique de peuplement, tandis que le sionisme de droite fut à la pointe du terrorisme et du nettoyage ethnique. L'influence religieuse dans la politique israélienne a augmenté après 1967. Les motifs religieux ont cependant toujours été important dans le sionisme. De nos jours, la politique et la religion sont fusionnées en Israël.

L'idéologie orthodoxe et nationale-religieuse

qui domine en Israël à ses racines dans le judaısme classique qui marquât la société juive dans l'Europe du Moyen-Âge. Le sionisme a impliqué une renaissance pour cette idéologie. Son hostilité vis-à-vis des non-juifs et la vue des juifs comme le peuple choisi par dieu parmi tous les autres ont une grande influence sur la politique israélienne par rapport au reste du monde.

Selon halakha, le système judiciaire classique du judaısme, la compassion envers les autres par exemple ne s'applique qu'aux juifs. En cas de meurtre ou de violence ayant conduit à la mort, le fait que des juifs tuent des non-juifs est une circonstance atténuante. Selon halakha, il est aussi juste de tuer des non-juifs qui revendiquent de la « terre juive éternelle », ce que les partis religieux des colons affirment. Cela n'a pas été inscrit dans la législation israélienne, mais cela l'influence en pratique par l'application de peines insignifiantes.

Le terrorisme d'État d'Israël, le vol de la terre, l'occupation, les destructions de maisons, la construction du mur, etc., y compris le dénommé droit d'exécution extrajudiciaire (assassinat), sont vu comme de la défense légale de la nation et tombent ainsi selon le gouvernement israélien sous le droit international - que l'on ignore.

ISRAëL SHAHAK décrit l'influence du judaısme classique sur la politique d'Israël dans son livre Histoire juive, religion juive - poids de 3000 ans (1996). SHAHAK fut longtemps président de la ligue israélienne des droits de l'homme et des citoyens. Il est particulièrement critique contre la double morale des leaders juifs intellectuels de gauche, notamment contre le philosophe connu MARTIN BUBER.

Ce dernier critiquât le nazisme, mais il couvrıt simultanément de louanges la religion juive (hassidisme) et passât sous silence sa déshumanisation des non-juifs (goyim). Cette double morale a augmenté le chauvinisme israélien et la haine contre tous les non-juifs. Même les mouvements pour la paix en Israël font l'effet de critiques similaires de SHAHAK.

Dans beaucoup d'États

qui se considèrent comme modernes existe une volonté de se débarrasser des sentiments religieux moyenâgeux. Cela concerne principalement la séparation entre l'État et l'église ainsi que la législation contre le racisme. Le développement inverse a eu lieu en Israël. La renaissance du judaısme classique dans la politique israélienne peut être vue comme une expression de l'expansionnisme sioniste, de même que l'augmentation de l'opposition envers les arabes palestiniens.

Si les juifs il y a environ 75 ans avaient choisi une démocratie à double nationalité comme forme pour leur indépendance nationale, un développement dans la paix aurait peut-être été possible après la partition que firent les Nations-Unies en 1947 du mandat britannique sur la Palestine, et bien que cela ait impliqué une augmentation d'une colonisation déjà accomplie. Cela fut proposé notamment par JUDAH MAGNES, recteur de l'université hébraıque de Jérusalem, et par le médiateur de l'ONU FOLKE BERNADOTTE.

Un nationalisme juif qui reconnaıt l'autonomie nationale des palestiniens est plus dans la ligne de la longue tradition humaniste juive et des « lumières juives ». Mais les sionistes, sous la direction de BEN GOURION, exigèrent un « État juif » dans toute la Palestine.

La dernière occasion où Israël avait la possibilité de parvenir à un développement vers la paix fut l'accord d'Oslo en 1993. Les palestiniens y acceptèrent un État juif sur 78 pour cent de la Palestine originelle, en échange de ce qu'ils puissent eux-mêmes former leur propre État sur les 22 pour cent restants.

Mais l'État d'Israël, qui signât cet accord, refusât l'offre en pratique et continuât de travailler pour un « État juif » dans toute la Palestine. Le nettoyage ethnique nécessaire pour l'obtenir est accompli aujourd'hui.

Israël a aussi refusé à de nombreuses occasions des solutions qui aurait permises de sécuriser les intérêts nationaux juifs qui auraient ainsi reçu une reconnaissance internationale. Israël a choisi à la place une politique qui risque de provoquer l'éclatement de l'État juif. Le manque de logique de cette démarche ne peut pas être comprise sans considérer la fusion du judaısme classique et du sionisme.

MOSES HESS

réunit les parties fondatrices de base, race, peuple, nation et destinée suprême[*], dans un national-socialisme version coloniale, ce qui plus tard sera appelé sionisme. Ce sont les mêmes composantes qu'ADOLF HITLER réunit 60 ans plus tard dans Mein Kampf et dans son parti de travailleurs nationaux-socialistes. Les opinions de HESS sur la « pure race juive » sont synonymes avec le raisonnement d'HITLER sur la « pure race aryenne ». Il s'agit avant tout d'un chauvinisme extrême qui se base sur la pensée de lien entre le sang et la terre.

Cette similitude de structure idéologique contient cependant des différences sur la forme de l'État et l'organisation de la société en général, ce qui n'est pas traité ici car cela nécessite un article entier. Il en va de même avec les similitudes et les différences avec l'État sud-africain précédent d'apartheid.

La parenté (lien de sang) est cependant toujours un fondement pour les juifs du monde entier et pour l'État juif d'Israël. Une personne qui a une mère juive est définie sous l'angle religieux comme juive par exemple par la congrégation juive de Stockholm[*], même si cette personne se considère être athée. Aujourd'hui, la religion juive et la parenté sont réunies au niveau personnel, tout comme la religion et la politique le sont au niveau de la société, comme il l'a été montré plus haut.

« Je crois, comme HITLER, à l'idée du pouvoir du lien de sang. »

C'est ce qu'écrit CHAIM NACHMAN BIALIK dans The Present Hour en 1934. BIALIK est le poète national officiel d'Israël. 10 ans plus tard, il avait vraisemblablement choisi de s'adresser à MOSES HESS, ou de se taire sur la question. La mystique du sang de BIALIK se retrouve même chez le précédemment nommé MARTIN HUBER dans son livre Om Judaism (Sur le judaısme), 1967.

Israël n'est pas seulement

un état colonial traditionnel avec apartheid et racisme, mais aussi un bastion de l'impérialisme occidental en Orient. Le sionisme implique en outre expansion et nettoyage ethnique. De plus, la mentalité de peuple de seigneurs qui s'est développée dans de larges couches de la population n'est pas seulement politiquement fondée mais aussi religieusement, ce qui amplifie son expression. La base idéologique pour cela est religieusement totalitaire, avec de forts éléments de national-socialisme et de fascisme.

C'est en comparaison avec cet arrière-plan que la brutalisassions de la violence, l'implacabilité et l'inhumanité à l'égard des palestiniens peut être comprise.

C'est en comparaison avec cet arrière-plan que le génocide des palestiniens est à la fois possible et logique[*].

C'est l'arrière-plan d'Israël en tant que bombe à retardement dans la politique proche-orientale des USA.

Il est grand temps

de remplacer le sionisme et cet État juif par une démocratie parlementaire séculaire avec les mêmes droits pour tous les citoyens indépendamment de l'appartenance ethnique ou religieuse. Avec cela la raison du système d'apartheid disparaıt inclusivement l'occupation de la Banque Ouest et de Gaza. Cela est une nécessité mais pas une condition suffisante pour une paix durable et juste entre juifs israéliens et arabes palestiniens. Si cela résulte en une ou deux démocratie séculaires est d'importance secondaire.

Presque tout parle pour qu'une telle démocratisation d'Israël/Palestine exige que les juifs israéliens et les arabes palestiniens créent ensemble un mouvement de libération ressemblant à l'ANC de l'ancienne Afrique du sud. Les forces à l'intérieur des juifs et des palestiniens qui combattent déjà ensemble le sionisme doivent donc être supportées en premier.

Il est aussi grand temps pour les juifs - autant à l'intérieur d'Israël qu'à l'étranger - de réformer la religion juive - elle ne doit plus être fondée sur le lien de sang mais sur le principe de la conviction religieuse - et de rejeter l'idée de la destinée suprême juive[*], cela veut dire accepter d'être un peuple comme les autres.

La politique de génocide en cours en Israël doit être stoppée. D'abord pour les palestiniens, mais aussi pour les juifs car elle entretient une haine croissante envers les juifs dans de grandes parties du monde. Pour cela, des troupes des Nations-Unies pour protéger les palestiniens sont indispensables ainsi qu'un important boycott d'Israël.

# # #

LASSE WILHELMSSON est membre du groupe Palestine en Suède et de Juifs pour une paix Israël-Palestine. Cet article est publié en anglais sur plusieurs sites internet, entre autre sur le journal en ligne The Palestine Chronical, sur Al Jazira et sur le site d'ISRAëL SHAMIR où il est accompagné d'un appendice de PETER MYERS.

Sources:

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Israël et le sionisme

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The translation was initiated by Dominique


Footnotes

... spéciales[*]
NDT: dans l'Allemagne nazie les juifs avaient des cartes d'identité spéciales.
... suprême[*]
NDT: Utvaldhet: mot composé de utvald (choisi) et het (suffixe), signifie « qui a été choisi » dans le sens qu'il s'agit d'une qualité intrinsèque. Dans le contexte présent ne peut faire que référence à la croyance juive qui veut que dieu ait choisi ce peuple pour guider spirituellement les autres - la version sioniste veut que ce soit la race juive qui fut choisie pour s'approprier la Palestine, transformant le royaume spirituel des prophètes en empire colonial.
... effective[*]
NDT: slagkraftig signifie en suédois aussi bien force de frappe qu'effectif.
... massacres[*]
NDT: illdåden vient de ill « mal » et dåden « crime », les mauvais crimes, la mort brutale, massacres,...
... Wall[*]
NDT: Iron Wall signifie mur de fer
... suprême[*]
NDT: utvaldhet, voir plus haut
... Stockholm[*]
NDT: il en est de même en Suisse mon pays d'origine.
... logique[*]
NDT: följdriktig, mot composé: qui suit logiquement
... juive[*]
NDT: voir plus haut.

Dominique