Mercredi 27 mars se tiendra la dernière séance du procès des 13 délégués des Forges de Clabecq.

Un élément central de ce procès est l'article 66§4 (M.B. 25 mars 1891) du code pénal : " Seront punis comme auteur d'un crime ou d'un délit (.) ceux qui, soit par des discours tenus dans des réunions ou dans des lieux publics, soit par des écrits, des imprimés, des images ou emblèmes quelconques, qui auront été affichés, distribués ou vendus, mis en vente ou exposés aux regards du public, auront provoqué directement à le commettre, sans préjudice des peines portées par la loi contre les auteurs de provocations à des crimes ou à des délits , même dans le cas où ces provocations n'ont pas été suivies d'effet. "

Cette loi d'un autre âge repose sur une vision paternaliste et élitiste de la société, selon laquelle la population ne serait pas en mesure de juger par elle-même du bien fondé moral d'un appel à la contestation sociale radicale.

D'autre part, alors que l'Europe est confrontée à de graves déficits démocratiques et que la justice est incapable d'assurer son rôle en raison (entre autres) de collusions et trafics d'influence, il est à craindre que l'article 66§4 va être de plus en plus utilisé par nos gouvernants pour réprimer toute tentative d'appel à la contestation sociale radicale.

Les actions radicales telles que la désobéissance civile, les occupations de lieux publics/iques, les fauchages de champs de maïs transgénique ou le démontage des stations illégales du réseau Echelon installées en Europe ne sont-elles pas moralement justifiées dans la mesure où elles visent à s'opposer à des abus de pouvoir commis par nos gouvernants et ceux qui les contrôlent au travers de trafics d'influence ?

Même si l'on ne partage pas certaines des idées politiques du PTB, il est me semble-t-il du devoir de chacunE d'entre nous, au-delà des clivages idéologiques, de faire preuve de solidarité en manifestant auprès de la justice de ce pays notre désaccord quant à l'application d'une loi d'un autre âge qui constitue une entrave au progrès social, lequel peut rarement se faire sans bousculer les habitudes et les conventions (ex : le docteur Peers et son combat pour la dépénalisation de l'avortement).

TouTEs les activistes sont concernéEs par ce scandaleux article 66§4 du code pénal, les syndicalistes comme les anti/altermondialistes. Alors bougeons-nous les fesses et trouvons le temps de venir passer au moins une heure devant le Palais de justice de Bruxelles ce mardi 26 ou mercredi 27 à partir de 09h00. Celles et ceux qui voudraient en profiter pour faire une bonne street party ne doivent surtout pas se gêner !

Sur le contexte historique de l'article 66§4

arty
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