Depuis un mois, des bruits alarmistes courraient à propos de la situation financière particulièrement préoccupante de la Haute École. En effet, l'enveloppe budgétaire de notre école ne suffit plus si la Haute École veut maintenir la qualité (relative!) pédagogique que nous connaissons aujourd'hui. Nous avons informé les étudiants de ce qui se profilait, tout en continuant notre enquête. Depuis quelque temps, les choses se sont accélérées. Le président directeur de la haute école a proposé "quelques pistes d'économie" : · Regroupement des classes de première (de 4 classes à 2 classes, soit 120 étudiants par classe). · Suppression de 33% du volume horaire · Suppression de 6,5 temps pleins · Remplacement du cours d'anglais par un cours de promotion sociale… payant. · Suppression d'options et d'orientations · Suppression du personnel de cafétéria Il y a deux semaines, une note d'un professeur nous a avertis qu'un Conseil de Département informel s'était tenu avec tous les délégués (sauf les étudiants) pour parler de ce bouleversement. Les délégués étudiants ont décidé de ses réunir pour relever les problèmes nombreux problèmes déjà présents dans notre école. Avant de parler de réductions budgétaires, nous voulions mettre en avant les problèmes issus du décret de 1996 sur les Hautes Écoles. Les délégués du Conseil des Étudiants ont donc appelé tous les délégués de classe pour avoir une discussion la plus démocratique possible sur ce qui est en train de se passer à l'école. Nous avons pris contact avec la direction et les professeurs qui nous ont avertis des mesures qui devraient être prises. Avec les délégués étudiants, nous nous sommes mis d'accord sur le fait que le problème devait être pris à la racine et que nous ne participerions pas au démantèlement pédagogique de l'école. Une seule solution s'est donc imposée à nous. Étant donné que la Belgique fait partie des pays les plus riches au monde, nous devons exiger le refinancement de l'enseignement suivant ses besoins. Nous avons donc rédigé un communiqué de presse, très bref, pour informer l'opinion publique de la situation financière de la haute école, pour demander aux directeurs et au directeur président, "gestionnaires" de la Haute École de nous soutenir et de prendre clairement position en faveur de la pédagogie. Le directeur de notre département était très enthousiaste vis-à-vis de notre démarche et nous a envoyés chez le directeur président. Nous nous sommes invités chez ce dernier qui, après avoir avoué que le budget n'était pas suffisant pour la Haute École, nous a aussi avoué que sa carrière politique et les relations qu'il entretenait avec le gouvernement était tel qu'il ne pouvait pas prendre publiquement position sur le sujet. Nous l'avons remercié et avons déclaré très fermement que nous n'accepterions aucune de ses mesures d'économies s'il ne s'engageait pas dénoncer la racine du problème. Ce matin, suite à l'invitation de notre directeur, nous avons été au Conseil de Direction pour exposer notre projet. C'est alors que le directeur président est entré dans la salle où nous étions déjà en train d'expliquer nos intentions et nous a paternellement réaffirmés, sans nous laisser parler, que ni lui, ni le Conseil de Direction, ne pouvaient prendre position sur le refinancement de l'enseignement. Sans aucune forme de politesse, il a empoigné le porte-parole de la délégation, président du Conseil des Étudiants de surcroît, pour le mettre dehors. Nous avons donc été éjecté de la salle manu militari. Les autres étudiants ont été particulièrement choqués et une nouvelle assemblée générale sera donc convoquée demain jeudi pour expliquer la situation aux étudiants. Suite à cet incident, un directeur de département nous a soutenus en affirmant que : "des milliards ont été dépensés dans les bombardements contre l'Irak, l'Afghanistan et le Kosovo alors qu'il n'y a pas un euro pour l'enseignement." Comme d'autres professeurs de la Haute École, il a déclaré que " seul les étudiants peuvent faire bouger les choses. Il va falloir trouver les bons modes d'action. Des actions très dures pour marquer des points le plus rapidement possible, un peu comme les camionneurs, qui en deux jours peuvent paralyser un pays. Il faudra descendre chez les ministres et exiger le changement. Tant qu'il y aura des gens pour accepter de travailler de plus en plus dans des conditions de plus en plus difficiles, la situation ne changera pas. Il faut réagir, les étudiants sont la locomotive. " Les étudiants de la Haute École Paul Henri Spaak demandent aux étudiants de Bruxelles et du pays à s'unir pour le refinancement de l'enseignement. Demandons, avec les kinés, la revalorisation de l'enseignement, l'accès à tous en supprimant le numerus clausus et en finançant l'enseignement suivant ses besoins. Les deux problématiques ont une origine commune, le désinvestissement progressif des services publics pour diminuer les dépenses de l'État. Nous savons que la diminution des recettes publiques permet de rendre nos entreprises plus compétitives dans le contexte de crise économique au niveau mondial. Cela explique le fait que la Belgique est un pays les plus riches qui réduit petit à petit ses dépenses, en même temps que nos droits démocratiques. C'est une proposition de thème de mobilisation. Nous avons décidé de prendre le problème à bras le corps et de ne pas se laisser faire. Déjà, les délégués du BEA-Interfac de l'ULB ont signé une motion de soutien. Des actions sont prévues pour les jours qui suivent. Nous allons aller à la rencontre d'autres étudiant qui ont les même problèmes. Nous sommes très ouverts aux expériences qui se sont passées récemment dans d'autres Hautes Écoles. Si vous avez des pistes, faites le nous savoir !