Christophe nous dit que (Faust) "est responsable d'un gouffre de 4 millions d'euros". Il ajoute plus loin que "les militants du SETCa BHV devront bientôt expliquer aux membres que la hausse des cotisations en (de la dette)est la conséquence. Si un plan de restructuration voit bientôt le jour avec des licenciements à la clé, on va entendre des hauts cris hystériques". Traduction: la junte bureaucratique, emmenée par Nollet jr, s'apprête à augmenter les cotisations et à sabrer dans le personnel. Pour se justifier, elle prend pour prétexte la dette - dont Faust n'a fait qu'hériter et qui est moins élevée aujourd'hui en termes réels qu'il y a 30 ans - et elle traite à l'avance "d'hystériques" ceux qui auraient le mauvais goût de s'y opposer. Les patrons ne s'y prennent pas autrement. Un peu plus loin, Christophe ajoute: "Faust a manifestement puisé à pleines mains dans la caisse". Réalise-t-il qu'il s'expose à des poursuites judiciaires de la part de Faust à lancer ainsi des accusations sans preuve? Il appuie ses dires sur les déclarations de l'ex-directeur financier du SETCa-BHV, Edouard Mommens, un homme qui a déjà changé 3 fois de version! Pas très crédible comme témoignage... Il n'est pas anodin que ce soit le journal Le Soir qui ait recueilli ses déclarations. Il est de notoriété publique que des journalistes comme Bénédicte Vaes ou Marc Vanesse (qui suit pour Le Soir l'"affaire Faust") sont proches de la bureaucratie syndicale. N'est-ce pas Le Soir qui, sous la plume de Bénédicte Vaes le plus souvent, a le plus dénigré et diffamé la délégation des Forges de Clabecq? Silvio Marra, l'un des 2 principaux dirigeants de la lutte des Forges de Clabecq, était aussi présent au meeting de soutien dont Eric a rendu compte. Mais peut-être que Red Kitten considère que Silvio a tourné "social-démocrate"!? Au risque de le décevoir, Silvio et la plupart des intervenants ont dénoncé la collusion de Mia De Vits et consorts avec la social-démocratie. Quant à Mahfoud Romdhani, il a commencé son intervention en précisant bien qu'il intervenait "à titre personnel". Comment Red Kitten ose-t-il écrire: "Plutôt que défendre aveuglément un militant (qui a bien des mérites) Solidaire a voulu peser le pour et le contre et établir les responsabilités de chacun/e. Quoi de plus normal, me direz-vous? Devrait-on passer l'éponge sur des irrégularités financières mettant en danger une des sections les plus combative et progressiste du syndicat?" Red Kitten cautionne ainsi le putsch du tandem De Vits-Nollet qui vise précisément à expurger le SETCa-BHV de toute velléité combative et progressiste! Il pousse le cynisme à dire d'Albert Faust - tout en le démolissant - "qu'il a bien des mérites". Silvio Marra a décidément bien eu raison de rappeler lors du meeting que la bureaucratie n'avance jamais à visage découvert: lorsqu'elle veut liquider un militant syndical, elle ne l'attaque jamais politiquement; non elle essaye d'abord de l'acheter. Si le militant ne se laisse pas acheter, la bureaucratie le traîne dans la boue. Il en a été ainsi à Clabecq comme au SETCa. Roberto D'Orazio a raconté comment, lors de la reprise des Forges par Duferco, Michel Nollet lui avait proposé de le faire réembaucher par Duferco pourvu "qu'il la ferme pendant 5 ans". Albert Faust a raconté comment Mia De Vits et Christian Rolland lui avaient proposé un pont d'or pour qu'il parte de son plein gré. Est-ce qu'on propose un pont d'or à un voleur ou même à un fautif? Et dans quel film Red Kitten et Christophe ont-ils vu un voleur ou un fautif refuser une telle proposition? Ne pensent-ils pas qu'un voleur ou un fautif serait trop heureux de s'en tirer à si bon compte? Tant Roberto D'Orazio qu'Albert Faust ont refusé de se laisser corrompre par la bureaucratie; l'un et l'autre ont donc été traînés dans la boue, accusés de tous les crimes possibles et imaginables. Le "vertueux" Red Kitten dénonce la soi-disant gabegie de Faust tout en disant de lui "qu'il a bien des mérites. Le "vertueux" Christian Rolland dénonce la soi-disant corruption de Faust, mais il s'empresse de préciser "qu'il admire le militant". Le "vertueux" organe du PTB - le bien mal nommé "Solidaire" - leur donne une tribune. D'après tous ces parangons de vertu, on pourrait donc être un bon militant ouvrier tout en étant corrompu jusqu'à la moëlle des os. Nos parangons de vertu ont décidément une idée bien basse de la vertu elle-même. Comme si la fin et les moyens n'étaient pas intimement liées! C'est sans doute ce genre de schizophrénie qui fait que le PTB porte aux nues un Ceausescu ou un Kim Il Sung malgré le luxe dont ils s'entouraient. Ces deux-là ne roulaient pas en BMW, mais en limousine extra-classe! Mais je les entends déjà hurler à la démagogie... Le PTB ne sortira pas gagnant de cette aventure. Il espère sauver la peau de ses militants syndicaux en jetant la tête de Faust en pâture à De Vits et consorts. Mais le PTB apprendra amèrement que la bureaucratie est ingrate: sitôt qu'elle en aura fini avec Faust, elle s'occupera de tous les militants de gauche - y compris ceux du PTB. Le PTB n'a pas les moyens de disputer à la social-démocratie le contrôle bureaucratique du syndicat. Ce qui était parfois possible à l'époque de l'URSS ne l'est plus aujourd'hui. Le stalinisme a disparu en tant que système. Le PTB n'a donc rien sur quoi s'appuyer et certainement pas la base du SETCa-BHV à laquelle il tourne le dos. Il sera broyé par l'histoire.