Lors de ce voyage, Annick Hovine, journaliste – propagandiste – de la Libre Belgique, a accompagné la tournée du ministre libéral en terre "barbare". L’article qu’elle a pondu de ce séjour est une fois de plus digne d’un service de propagande du ministère.

"C’est pour décourager les candidats à l’asile qui n’ont aucune chance d’être reconnus comme réfugiés politiques que le ministre de l’intérieur (…) s’est envolé (…) pour Bratislava. Un voyage éclair de 2 jours en Slovaquie pour dissuader les personnes qui ne sont pas victimes de discriminations de s’adresser à la Belgique."

(…)

"En 2000, quelques 1.372 Slovaques, essentiellement issus de la minorité tzigane, ont demandé l’asile à la Belgique. Entre 1993 & 1999, seuls 3 Slovaques ont vu leur requête acceptée… Selon les termes de la Convention de Genève, les Roms ne peuvent pas prétendre au statut de réfugié politique, les pays dont ils sont ressortissants (Slovaquie, Roumanie, Tchéquie,…) étant considérés comme démocratiques."

L’affaire, selon la journaliste, semble donc bel et bien entendue. Pays démocratique, donc BUITEN.
L’incompétence flagrante sur la question de Mme Hovine apparaît au grand jour. Ou peut-être est-ce voulu?
Qu’en est-il de l’examen individuel de chaque dossier? C’est un principe fondamental de cette convention comme le confirme une juriste de la Ligue des Droits de l’Homme (
Droits Humains au Kazakhstan –audio ). Mais, en Belgique, on ne respecte pas l’esprit de ce texte fondateur. On se conforme plus à l’esprit du programme du Vlaams Blok. Même les fascistes flamingants le reconnaissent.


Il y a deux mois, les écolos et les socialistes affrontaient la presse de manière convaincue en affirmant que le VLD (libéraux flamands) n’avait pas eu sa fameuse liste de pays sûrs (
Pas de liste de pays sûrs? Pas sûr). Quel est le naïf qui peut gober cela maintenant qu’Antoine Duquesne va déclarer en Slovaquie: "L’aide financière est supprimée. Les demandes seront bientôt examinées dans un délai d’une vingtaine de jours pour que ne tardent pas les expulsions qui suivent les décisions de refus d’asile. Ce qui est le cas dans l’immense majorité des cas pour ne pas dire la totalité." Le ministre se dévoile plus clairement quand il prend l’air frais slovaque. Procédure rapide pour expulsion rapide. Cela semble automatique pour lui. Par contre, en Belgique, il a plutôt tendance à affirmer que l’accélération de la procédure a lieu dans un but humanitaire, pour que les "malheureux" ne doivent pas attendre durant de longues années une réponse de l’administration.
La journaliste décrit cette déclaration comme un "message sans équivoque", c’est tout!

Cette dernière, concernant les Tziganes, précisent tout de même que "les rapports des droits de l’homme dressés par le Parlement européen et le Conseil de l’Europe montrent que les minorités roms y [pays de l’Est] sont victimes de violations de leurs droits et d’apartheid social". Antoine Duquesne, espérons-le, n’ira tout de même pas jusqu’à prétendre que ces deux honorables institutions ne sont qu’un ramassis d’ "angélistes et de "gauchistes" qui font le "jeu de l’extrême droite"?

Or, ce type de discrimination est suffisant pour obtenir la statut de réfugié si l’on respecte l’esprit de la Convention de Genève. Mais que peuvent bien espérer les Roms en Belgique, quand même les Sierra Léonais n’ont pas le statut de réfugié? Les coups de machettes, les viols, les massacres ne donnent pas le droit aux allocations sociales que le monde entier, à en croire le ministre et ses collaborateurs, sembe nous envier.

Le ministère belge de l’intérieur conclut ainsi des accords de coopération avec les forces policières d’Etats en partie responsables des discriminations et des persécutions des Roms afin d’empêcher des afflux de demandeurs d’asile. Ces accords "prévoient notamment l’échange d’informations relatives aux réfugiés des Balkans et d’autres pays, "plus particulièrement en ce qui concerne les flux migratoires traversant la Slovaquie en direction de l’Union européenne". Et Bratislava a intérêt, évidemment, à coopérer pour avoir le privilège de devenir membre de l’Union.
La toile policière se forme et recouvre de plus de plus la toile des droits de l’homme. Le gouvernement préfère conclure des accords policiers avec des pays d’émigration plutôt que de prendre, par exemple, des mesures pour que ne soit plus consommé les fruits et légumes du Sud de l’espagne où, majoritairement, des milliers de Marocains et d’Equatoriens sans papiers se font exploités. Question de choix… L’Etat a choisi…

Par conséquent, faut mettre la Convention de Genève à la poubelle? Etant donné qu’elle n’est plus respectée (et probablement inadaptée à certaines situations actuelles). A quoi bon toujours sortir cette convention dès que l’Etat belge commet ses délicatesses envers les réfugiés. A quoi bon… et pourtant!

 

Article auquel je me réfère dans le texte:
A. Hovine, Comment dissuader les Slovaques "d’un voyage inutile"?, La Libre Belgique, 16.01.01.