Lénergie nucléaire est rationnellement
condamnée : faiblesse des ressources en uranium (un
peu plus de 1% des réserves dénergies fossiles),
risque de catastrophes significatif et leurs conséquences
inacceptables (santé des populations, effondrement de léconomie
et du social, mise en place de sociétés militaro-policières
pour gérer les crises post-accidentelles), utopie de la
surgénération effondrée, absence de solution
pour les déchets, inefficacité de la transmutation,
coûts de nouveaux investissements incompatibles avec le
développement de léconomie libérale
dominante
par ailleurs énergétivore, en électricité
notamment. Et pourtant, en cette année du nouveau siècle,
les communiqués dagences de presse se succèdent
à un rythme effréné sur la possibilité
de lancer de nouveaux projets dans le monde (Japon, Corée
Nord et Sud, Taïwan, Russie, Finlande, Ukraine, Europe centrale,
États Unis, Turquie
sauf la France qui est déjà
suréquipée mais qui tend à en construire
ailleurs).
La cohérence, la rationalité, tendraient à
induire un développement de lénergie quantitativement
la plus abondante, le charbon (73% des réserves fossiles*,
soit de 20 à 60 fois supérieure** aux capacités
de luranium); le pétrole avec 6% des réserves
et des tensions dapprovisionnement, le gaz naturel avec
9%, nétant stratégiquement pas des solutions
davenir sur le long terme. La technologie ayant quand même
fait quelques progrès depuis Zola, on peut aujourdhui
extraire ce combustible à moindre risque et le brûler
à peu près proprement. La grande diversité
géographique des mines de charbon, ainsi que les faibles
coûts dinvestissements pour la construction des chaudières,
comparé au nucléaire ou aux coûts prohibitifs
des renouvelables comme léolien et le photovoltaïque,
tendent aussi à favoriser ce combustible de risque conséquemment
moindre que luranium.
Les contradicteurs
Là, nous avons déjà nombre de contradicteurs
franco-français qui argumentent sur lindépendance
énergétique et la silicose des mineurs. Nous leur
conseillons de réviser leurs discours, les réserves
uranifères de lhexagone étant proches de zéro,
54 des 58 réacteurs de lEDF-Framatome sont issus
dune technologie fournie par laméricain Westinghouse,
le niveau demprunts sur les marchés extérieurs
et intérieurs pour linvestissement atomique pesant
encore lourdement sur léconomie nationale; quant
à la santé des mineurs duranium et des riverains
des verses et stériles, elle est et sera gravement dégradée
pour de très longues durées par le radium, le radon
et leurs descendants radioactifs. Les beaux discours des gestionnaires
nationalistes et franchouillard ne tiennent donc pas la route.
Lautre catégorie de redoutables contradicteurs à
laquelle nous sommes confrontés depuis un peu plus dune
décennie est constituée des divers courants propagandistes
du discours sur laugmentation de leffet de serre et
les dérèglements climatiques dus à lusage
de combustibles fossiles, dont les scientifiques, politiques et
écologistes nous serinent les oreilles. Il nous faut donc
examiner de plus près le problème de leffet
de serre et les arguments de ceux qui nous prédisent une
méga catastrophe climatique avant la fin du siècle
débutant.
Lutilisation de combustibles fossiles, cest au
pire 4 à 5% de la part globale de leffet de serre
actuel
Les versions des années 90 saccordaient à
donner au gaz carbonique 50% de la responsabilité de leffet
de serre, 15% au méthane, 12% au protoxyde dazote,
15% à la vapeur deau et 8% pour les autres sources,
principalement les fréons et ozone dorigines récentes.
Donc, haro sur le grand responsable, le CO2. Accusé numéro
1 : les combustibles fossiles; le discours passe très
bien auprès des populations sensibilisées aux problèmes
de lenvironnement. Manipulation?
On néglige de dire que le CO2 nest pas toxique, contrairement
au monoxyde de carbone, quil y en a toujours eu, quil
est indispensable à la croissance des végétaux
qui labsorbent par photosynthèse pour se développer,
quen conséquence il est indispensable à la
vie, à toutes formes de vies sur cette planète.
Sa concentration à augmenté au rythme de 0,63 partie
par million volume (ppmv) par an du début du siècle
aux années 80, avec un ralentissement à 0,3 ppmv
par an à la fin du siècle, et il semble que lon
soriente vers une stabilisation autour de 360 ppmv contre
300 ppmv au début du siècle. Au siècle précédent
le taux de CO2 dans latmosphère avait déjà
augmenté de 15 ppmv (voir graphiques page suivante extrait
de CEA, Informations utiles 1999 page 36).
Mais cette augmentation est aussi due à la déforestation,
à la mortalité du plancton végétal
induite par lintensification des ultraviolets du fait de
la dégradation de la couche dozone stratosphérique
sous laction des fréons; ces diverses causes dévolution
du taux de CO2 dans latmosphère sont dampleur
sensiblement égale à lusage des combustibles
fossiles dont on peut évaluer limpact global sur
laugmentation des gaz à effet de serre à environ
4 à 5%. Dans le même temps, le méthane à
plus que doublé en passant de 0,8 à 1,7 ppmv, soit
8% daugmentation de leffet de serre; principaux coupables,
lagriculture et lélevage intensifs, la déforestation.
Le protoxyde dazote (N2O) est passé de 0,275 à
0,305 ppmv et leffet de serre dune seule molécule
est estimée à légal de 310 molécules
de CO2; là encore les principaux coupables sont lagriculture
et lélevage intensifs.
La part globale deffet de gaz à effet de serre
qui nétaient pas là il y a un siècle
cest 20% dont un petit quart dû aux combustibles fossiles,
pour une augmentation globale de la température moyenne
de latmosphère terrestre de 0,5°C; cest
pourtant ces combustibles qui sont désignés quasiment
comme lunique coupable par les médias et les écologistes.
Le pompon revient dans ce domaine à LÉcologiste
dans leur récente publication de lhiver 2001; la
version française de la très célèbre
revue écologiste et scientifique anglaise nous informe
des derniers éléments de la recherche dans ce domaine
et nous annonce quen fait 70% de leffet de serre serait
dû à la vapeur deau; deux articles plus loin
dans cette même publication on octroie 15 à 18% de
leffet de serre au méthane et 12% au protoxyde dazote,
ce qui nempêche pas les auteurs de conclure au dérèglement
climatique induit par les combustibles fossiles.
Objectivement, un programme efficace de lutte contre lévolution
de leffet de serre passerait dabord par la réduction
des principales causes, lagriculture et lélevage
intensif, la déforestation, les fréons. Mais non,
on nous propose de réduire la combustion des fossiles par
des écotaxes et les énergies renouvelables pour
les uns, le développement du nucléaire pour les
autres.
Source : CEA / LSCE
Le parc nucléaire mondial permet au mieux déviter 0,3% deffet de serre, le parc nucléaire français environ 0,06
Soyons sérieux, le parc nucléaire mondial actuel
équivaut en production annuelle à 7%** des combustibles
fossiles, dont 1,2% pour la France qui produit un sixième
du nucléaire planétaire. Les combustibles fossiles
étant responsables de 5% de leffet de serre, lénergie
atomique permettrait en fin de compte den éviter
7%, soit 0,35% (7% de 5%) (0,06% pour la part française).
Ceci à la condition daccepter le taux de conversion
des kWh nucléaires en équivalence pétrole
en vigueur dans les pays nucléarisés de lOCDE
de 222 grammes de pétrole par kWh***, alors quen
système international ou pour la conversion des kWh hydroélectriques
léquivalence nest que de 85,6 grammes de pétrole.
Sur cette base, le nucléaire néviterait plus
que 3 fois moins deffet de serre, soit 0,16% pour le nucléaire
mondial et 0,02% pour le parc EDF; et les réserves potentielles
duranium ne permettent pas denvisager une amélioration
de ces possibilités.
Quant aux énergies renouvelables, elles ne pourront satisfaire
quune faible partie des consommations et de façon
aléatoire, pas au moment où on en a besoin; leurs
coûts restant par ailleurs dissuasifs (0,55 F le kWh éolien
hors transport et distribution, 3 F le kWh photovoltaïque.
Les écotaxes sur les combustibles fossiles pour limiter
les consommations et les émissions vont surtout priver
les pauvres de laccès à lénergie
pour leurs besoins essentiels.
Une nouvelle science de la manipulation est née! appelons la "psycho-météorologie"
Nos propagandistes du dérèglement climatique
par les combustibles ont joué de la corde sensible avec
un effet maximum sur lesprit du bon peuple désinformé :
la météo. Les événements climatiques
des deux dernières décennies sont arrivés
à point pour influencer les populations. Le passé
a pourtant connu pareilles variations, un peu moins fréquentes
quactuellement; il y a quelques siècles les températures
étaient tellement basses que les climatologues ont désigné
cette période sous le nom de "petit âge glaciaire";
à linverse, dans la première moitié
du dix septième siècle, les hivers étaient
assez chauds pour récolter des fraises à Noël
dans le Nord de lEurope. Ces variations importantes dune
durée de plusieurs décennies sont dues essentiellement
aux écarts de lactivité solaire. Linformation
est cependant donnée pour ceux qui savent la comprendre :
à chaque événement climatique important,
les médias nous disent que "la dernière fois
cétait en telle année"
cest
donc que ne vivons pas une période daléas
climatiques exceptionnelle!
Le numéro 2 de lédition française de
LÉcologiste, citant les travaux de James Lovelock
et Bob Charlson, nous informe des effets des noyaux de condensations
nuageuses induits par lanhydride sulfureux (dioxyde de sulfure
dans le texte) issu de la décomposition de certaines espèce
de phytoplanctons, ainsi que des hydrocarbonates émis par
les forêts. Avec la déforestation dorigine
humaine et la destruction du plancton par les UV consécutif
à la réduction de la couche dozone stratosphérique,
ces molécules qui favorisent les formations nuageuses ne
sont plus émises en quantité suffisante. La pluie
ne tombe plus là où on lattendait, provoquant
des sécheresses, et elle retombe alors massivement ailleurs,
provoquant de fortes dépressions, tempêtes, inondations.
La question est maintenant de savoir pourquoi les médias,
les scientifiques, les écologistes, tentent de nous effrayer
avec déventuelles possibilités de catastrophes
climatiques, dues à lutilisation de combustibles
fossiles. Les discours sur les variations climatiques sont issus
essentiellement des pays industrialisés, anglo-saxons en
particulier, qui tentent dimposer au reste de la planète
une réduction des consommations énergétiques
quils sont les premiers à ne pas respecter. Bush
II vient dailleurs dannoncer le renoncement des
États-Unis à réglementer les émissions
de CO2 (AFP, 14 mars).
On sait aujourdhui que ces pays ont favorisé la guerre
du Golfe puis montré aux saoudiens des photos satellites
truquées afin dobtenir leur laccord pour héberger
une importante force militaire US sur leur territoire. Le principal
but de la guerre du golfe était en fait de permettre le
maintien dune force militaire occidentale permanente dans
cette région du monde qui recèle plus de la moitié
des réserves connues du pétrole de la planète.
Alors, ce discours absurde sur la dégradation climatique
dont on limite la responsabilité aux seuls combustibles
fossiles, ne serait-il, à linstar de la guerre du
Golfe, des photos satellites truquées et de lembargo
pétrolier contre lIrak, quune arme économique,
géopolitique et géostratégique?
Celui qui possède lénergie dispose du pouvoir,
la guerre finale pour le pouvoir et lénergie a commencé.
Elle se fera au détriment des pauvres, non seulement des
pays du tiers-monde, mais aussi des populations à modestes
revenus des pays industrialisés; la guerre des classes
par lénergie au détriment des plus faibles
et du plus grand nombre pour satisfaire les délires paranoïaques
dune petite minorité de privilégiés.
Le tout étant orchestré avec la collaboration naïve
des écologistes, qui nont pas encore compris à
quel point ils servaient les intérêts du lobby nucléariste.
Avec leur discours antinucléaire tout aussi incohérent
que non crédible et inefficace, ils ont réussi à
anéantir en quelques années un quart de siècle
de dures luttes contre cette fausse solution énergétique,
quantitativement minoritaire, porteuse dun risque considérable
et sans aucune solution scientifique acceptable pour ses déchets.
Lécologie peut devenir finalement une arme redoutable
contre les pauvres au profit des privilégiés? La
stupidité humaine possède cet aspect profond et
insondable qui ne cesse de nous désarmer.
Claude Boyer
* Réserves ultimes dénergies fossiles : charbon et lignite 3400 Gtep (milliards de tonnes déquivalent pétrole), pétrole conventionnel 295 Gtep, gaz naturel 420 Gtep, bruts lourds et schistes bitumineux 525 Gtep, source Epure, octobre 99, EDF division recherche et développement. En comparaison luranium cest 167 Gtep source CEA Informations utiles 1999.
** 617 millions de tonnes déquivalent pétrole de kWh nucléaire contre 8509 Mtep dénergie primaire "commerciale" daprès CEA Mémento sur lénergie 1999. Avec 400 térawattheure délectricité nucléaire brute EDF comparé au 2400 TWh de production nucléaire mondiale selon CEA Elecnuc - Les centrales nucléaires dans le monde, la France produit un sixième de lélectricité nucléaire.
*** seront le taux utilisé pour les calculs de conversion des kWh en "équivalent pétrole". Selon CEA publication citée ci-dessus 1 kWh hydroélectrique est dit PCI (pouvoir calorifique inférieur), soit 85,7 grammes de pétrole (aussi pour le système international), 1 kWh nucléaire est dit PCS (pouvoir calorifique supérieur) en vaudrait 222 grammes de pétrole (aussi pour les pays nucléarisés de lOCDE).
Arrêter rapidement 70% du nucléaire français avec le thermique classique aurait un impact totalement négligeable sur l'effet de serre.