Ecuador:

Les indigènes ne cessent de se révolter et pour cause...

Depuis plusieurs années, l'Equateur est entré dans une profonde crise économique, politique et sociale. 20 ans d'ajustements structurels, de politiques néolibérales et de «démocratie représentative formelle» qui ont profondément marqué ce petit pays d'Amérique du Sud.

Selon l'UNICEF, en 1999, le pays a connu un recul de 100 ans en matière sociale. Cette organisation a calculé, à l'époque, que 1.500 enfants tombaient dans la pauvreté toutes les 24 heures.

Accroissement vertigineux de l'inflation (le plus haut taux en Amérique latine), du chômage et du sous-emploi, chute de la scolarisation, du salaire réel et de l'accès aux services de base minimum, etc. expliquent que le pays, depuis 1997, quand une insurrection populaire fit chuter le gouvernement du président Abdalá Bucaram, n'a pas réussi à se stabiliser. Il a vécu une situation intermittente d'insurrections sociales, de mobilisations populaires massives et de soulèvements indigènes. Le pays a connu aussi un haut taux d'émigration. Sur à peine 12 millions d'habitants, un million ont quitté le pays ces dernières années (1).

Champion dans les indices de corruption, l'Equateur est un des premiers lieux de concentration de la richesse dans les mains d'un petit groupe. Quelques 234 familles profitent de la situation nationale chaotique: privatisation des profits, socialisation des risques et des pertes. Tout cela avec la complicité de fait des institutions de Bretton Woods (Fonds Monétaire Internationale & Banque mondiale) et de l'Empire étasunien.

Méfaits des ajustements structurels

En 1983, le Fonds Monétaire Internationale (F.M.I.) intervint auprès des autorités de l'époque pour que celles-ci honorent les dettes privées qu'elles avait contractées avec des banques étrangères. Pour mener à bien cette opération, le gouvernement équatorien s'engouffra alors encore davantage dans le cercle infernal de l'endettement et des ajustements structurels en demandant un prêt de 1.500 millions de dollars US. Pour en bénéficier, le F.M.I. posa, comme à son habitude, des conditions. L'institution internationale exigea une augmentation des prix de l'électricité et d'autres biens de nécessité. Par la suite, d'autres «plans d'assistance» furent imposés faisant payer ainsi à la population les dettes que la classe dirigeante équatorienne avait contractées. Les autorités du pays décidèrent aussi de libéraliser le

minuscule marché financier équatorien, éliminant tout contrôle gouvernemental sur le secteur bancaire du pays et laissant ainsi s'envoler l'endettement et les taux d'intérêts.

Les années 80 sont souvent décrite comme la «décennie perdue». Durant cette période, l'Amérique latine a été le laboratoire où furent expérimentés tous les types d'ajustement et leur combinaison. La prédominance du reaganisme a enclenché, à l'époque, le rouleau compresseur néolibéral sur tout le continent. Le Chili de Pinochet sera le précurseur dans les réformes néolibérales. Viendront ensuite les bons élèves que sont le Mexique et l'Argentine. L'Equateur, quant à lui, sera surtout touché de plein fouet par les dérégulations, les privatisations et la régression sociale à partir de 1994. Toutes les réformes imposées à travers le monde à ce moment par le F.M.I. et la Banque mondiale sont connues sous le nom de «Consensus de Washington». Avec celui-ci, les secteurs dits «non-productifs» se sont trouvés placés dans le collimateur des gouvernements sommés par les institutions internationales et les Etats-unis de pratiquer des coupes claires dans les dépenses publiques. Le résultat de ces politiques peut déjà se mesurer à ces simples chiffres: En 1980, 120 millions de personnes (41% de la population)d'Amérique latine et des Caraïbes vivaient en dessous du seuil de pauvreté, ils étaient 220.000 millions fin 1999 (soit 45% de la population). C'est dans ce cadre-là que l'on peut comprendre les révoltes successives en Equateur.


Dette extérieure

Au mois d'avril 2000, alors que l'Equateur venait de se «dollariser», la B.m. et le F.M.I. lui accordèrent un nouveau prêt, véritable cadeau empoisonné pour la population puisque, évidemment, cette arrivée d'argent était conditionnée par un plan de réformes sociales et économiques qui prétendait garantir à tous les créanciers du pays que l'Equateur était à nouveau sur les rails de la solvabilité.

En 1998, la dette extérieure de l'Equateur équivalait à 66% du Produit National Brut. En 99, avec la réduction de son P.N.B., la dépréciation du Sucre et la crise bancaire, la dette atteignit 14 milliards, soit 90% du P.N.B.

Pour le F.M.I., dans les faits, la question du remboursement de la dette est prioritaire par rapport aux indices sociaux. Taux de chômage avoisinant les 50%, 64% des enfants (6-15 ans) non scolarisés, 70% de la population sans accès aux soins médicaux, etc. Tout cela importe peu finalement. Celui qu'il faut rassurer c'est le marché financier fort inquiet de la situation de solvabilité équatorienne.

Et en effet, le 1er octobre 1999, L'Equateur se déclara en état de faillite, ne pouvant plus payer ses dettes. C'est pourquoi les institutions financières internationales, toujours prêtes à venir au secours des créanciers et écraser ainsi encore davantage les «pays du Sud», accordèrent le «Stab-by Arrangment» permettant aux autorités équatoriennes de s'endetter davantage et de mettre fin, ainsi, aux féroces pressions exercées par les détenteurs des bons Brady (2).

Par cet arrangement, L'Equateur espérait obtenir un prêt d'urgence de 300 millions de dollars US qui lui permettrait d'avoir accès à des lignes de crédits d'autres institutions. Mais rassurer les créanciers signifie souvent régression sociale. Les contreparties de ce prêt se composaient de toute une série de mesures économiques et sociales exigeant une modification de la loi pour la transformation économique. Les corrections à la loi incluaient la cession des décisions en matière de politique monétaire et financière à la Federal Reserve Bank étasunienne ainsi qu'un paquet de mesures visant notamment à flexibiliser le travail, à affaiblir le pouvoir négociateur des syndicats, à supprimer 26.000 postes dans le secteur public pour 2002,… et la dollarisation.


Processus de dollarisation (3)

Le 9 janvier 2000, le président équatorien de l'époque, Mahuad, annonça la dollarisation de l'économie équatorienne (contre l'avis des hauts fonctionnaires de la Banque centrale) après que le Sucre (monnaie nationale) se soit déprécié de 197% - un record - en 1999 et de 23,5% dès la première semaine de l'an 2000 face au dollar. Premier effet de cette dollarisation: les prix augmentèrent de 35%, voir de 60% dans les marchés de Quito. Cependant Mahuad n'eut pas

le temps de matérialiser son projet. Il fut jeté hors du pouvoir par unerébellion indigène soutenu par différents mouvements sociaux et par des secteurs progressistes de l'armée. Sous la pression des Etats-Unis qui menaçaient d'instaurer un blocus contre le pays et avec la collaboration d'un secteur conservateur de l'armée, l'Equateur retourna sur le chemin institutionnel avec le vice-président Noboa qui prit le pouvoir le 22 janvier 2000. Parmi ses premières décisions figurait la dollarisation de l'économie proposée par son prédécesseur et qui reçut le feu vert du parlement unicaméral.


A l'époque, l'argument utilisé en faveur de ce processus était qu'il permettrait de juguler l'inflation, de baisser les taux d'intérêts et de réaugmenter le pouvoir d'achat des travailleurs.

La Présidence de la République et la Banque centrale avait beau, en mars 2000, faire circuler des brochures où l'on pouvait lire: «L"Equateur avance! L"espérance renaît! La dollarisation bénéficie à tous», aucun des objectifs n'a été atteint (4), ce qui pousse la

majorité de la population, que ce soit dans des partis politiques, au sein des mouvements sociaux et même dans une partie du monde patronal, à préférer maintenant un retour à la monnaie nationale: le Sucre.

La dollarisation a contribué à augmenter la pauvreté d'un peuple déjà fragilisé par l'expropriation de son épargne (pour sauver le secteur bancaire) durant les années Mahuad ainsi que par l'échec des plans d'ajustements structurels des institutions internationales de crédit. Elle a aussi été un sérieux coup à la souveraineté équatorienne par rapport à l'Empire étasunien. Pour Alfredo Jalife, analyste au quotidien El Financiero, avec la dollarisation, les banques centrales disparaissent au profit de la toute puissante Federal Reserve Bank étasunienne, émettrice des dollars (5) et à qui les pays doivent acheter les billets.

Il ne fait guère de doute que la dollarisation est un processus qui favorise Uncle sam et surtout ses entreprises multinationales impatientes de s'emparer, encore davantage, des richesses que contient le territoire équatorien. «Le Temps des Décisions: La Politique des Etats-Unis pour l"hémisphère occidental» est un rapport qui fut révélé au travers de l'organisation Dialogue Interaméricain, un des forums étasuniens de discussions et d'analyses les plus importants sur les affaires régionales latinoaméricaine.
Dans un de ces chapitres, le rapport expose le chemin que, tôt ou tard, devra emprunter l'Amérique latine pour adopter le dollar comme monnaie unique. Comme fondement à cela, le rapport parle de la prépondérance économique des Etats-Unis. Et justement, cette prépondérance réelle rend un tel processus encore plus dangereux pour les pays du continent.

L'adoption de l'Euro, dans l'Union européenne, a déjà été un processus douloureux étant donné les politiques d'austérité imposées pour atteindre les critères de convergence du Traité de Maastricht. Mais, dans ce cas-ci, on était en présence d'économies plus ou moins équivalentes; tandis qu'entre l'Oncle Sam -Suzerain- et de nombreux pays d'Amérique latine comme l'Equateur - les vassaux-, le rapport de force est plus qu'inégal.

Pour Frédéric Kaune, vice-président pour les marchés émergents de la banque d'investissement étasunienne Goldman Sachs, la dollarisation fonctionnera s'il y a un ajustement fiscal avec augmentation des impôts et si des privatisations des avoirs d'Etat sont opérées. Ce que justement combattent les mouvements sociaux équatoriens comme ils viennent de le démontrer ces dernières semaines.

Résistance sociale aux diktats internationaux

Ainsi, pour pouvoir disposer d'argent frais dans le cadre du «Stab-By Arrangment», le gouvernement Noboa devait sans plus attendre mettre en oeuvre le paquet de mesures économiques et sociales qu'exigeaient les institutions de Bretton Woods. Mais c'était sans compter sur les mouvements sociaux, et surtout indigènes (6).

Les protestations ont donc été engagées contre les nouvelles mesures économiques qui, dans un premier temps, consistaient dans la forte augmentation du prix des combustibles, du gaz à usage domestique, du prix des transports publics (+ de 75%), de l'eau, du téléphone, etc. Hors d'oeuvre de ce qui est supposé suivre si le gouvernement applique les 167 conditions (7) du Fonds Monétaire International exposée dans le document «Estrategia Provisional de asistancia al Ecuador».

Le F.M.I. n'ignore en rien les risques si ces conditions sont appliquées. Mais il les juge moins graves que s'il déserre l'étau de la dette. Etant donné les fortes résistances actuelles en Amérique latine, reculer pourrait donner encore plus d'adrénaline aux mouvements sociaux. L'effet de contagion, pourrait marquer le passage à une résistance plus affirmée et plus généralisée, surtout si les «maîtres du monde»

ont à faire à des mouvements tels que celui des paysans sans terre du Brésil ou tels que la CONAIE (Confederación de Nacionalidades Indigenas del Ecuador).

Cette organisation qui naquit en 1986 est le produit d'un processus organisationnel de communautés regroupant toutes les nationalités indigènes du pays (8). Rappelons que la population indigène d'Equateur est constituée de 3 millions de personnes (23% de la population).


Lors du récent soulèvement, 7 puissantes organisations indigènes se sont unies. Y compris les évangélistes. Fortement organisées et ayant une grande représentativité sociale (chez les indigènes), ces organisations, et particulièrement la CONAIE, constituent la colonne vertébrale du mouvement social paysan en Equateur.

Pour ce qui du mouvement urbain, il est beaucoup plus faible mais actifs malgré tout. Quant au syndicalisme, dont la mort avait été décrétée avec la « fin de l'histoire », on assiste pour l'instant à une certaine renaissance.

Dans son dernier rapport de prospective pour les 15 ans à venir «Tendances globales 2015», la C.I.A. pointe comme obstacle à la domination étasunienne de l'Amérique latine, via notamment la création de la Zone de Libre Echange des Amériques (ZLEA), l'auto-organisation et la résistance croissantes des peuples indigènes en lutte pour leurs droits sociaux et politiques. Pour l'agence de renseignement nord-américaine, les tensions iront en s'aggravant dans un espace allant du Mexique à l'Amazonie. Et elle n'a pas tort, les cocaleros boliviens, les U'wa colombiens, les sans-terres brésiliens, les mayas zapatistes, etc… forment le nouveau souffle de la résistance sur le continent. Déjà cinq cent ans de résistance et cela va continuer. Ces mouvements indigènes ne portent pas de revendications de repli ethnique mais arrivent toujours à tenir un discours équilibré entre revendications dites «ethniques» (l'autonomie culturelle par exemple) et revendications «universelles». Ainsi, lors du soulèvement équatorien, quand le gouvernement accepta le dialogue avec les organisations indigènes, il l'aborda sous les paramètres d'une négociation avec une corporation, mais les représentants indiens répondirent par « Rien pour nous si ce n"est pour tout le pays»…


Notes:

(1) Notons que les émigrants ont contribué, via leurs transferts financiers, à apporter quelques 1.200 millions de dollars US à l'économie équatorienne

(2) En 1989, le plan Brady (du nom du secrétaire d'Etat au trésor étasunien) proposa un échange des créances bancaires contre des titres garantis par le trésor américain, à condition que les banques créditrices réduisent le montant des créances et qu'elles remettent de l'argent dans le circuit. Les pays bénéficiaires s'engageaient pour leur part à consolider une partie de leur dette et à signer… des programmes d'ajustements structurels avec le F.M.I. Le problème étant ainsi règlé pour les banques et… repoussé pour les débiteurs. ...Les bons Brady constituent une peu moins de la moitié de la dette publique équatorienne.

(3) La dollarisation est la séparation de deux monnaies qui vivent communément. En dollarisant l'économie d'un pays, la monnaie locale ne disparaît pas mais reste subordonnée aux petits échanges, à l'achat de biens de subsistance par la population. Les dollars sont réservés aux investissements du capital, des industriels, des financiers, pour que les classes dominantes mènent à bien leurs transactions

(4) L'inflation a culminé en décembre dernier à un taux de 91%, les taux d'intérêts en dollars restent au dessus des 20% et les salaires restent loin derrière les augmentations de prix…

(5) Pour l'anecdote, le billet vert est fait avec la fibre d'«abacá». On trouve de nombreuses plantations de cette fibre en Equateur qui fournit donc de la matière première. Le billet est ensuite réalisé aux Etats-Unis et, maintenant, avec la dollarisation, revendu aux Equatoriens. Les bénéfices de cette transaction allant dans la poche étasunienne…

(6) Le Congrès équatorien, conscient des risques d'explosion populaire, s'était refusé, dans un premier temps, à voter la loi entériant les nouvelles mesures. Ce qui avait pousser le président à tenter un coup de force et à passer outre l'accord du pouvoir «législatif».

7) A suivre si tout se passe comme le F.M.I. le veut: réduction des salaires dans le secteur public, privatisation du principal système de fourniture d'eau, concéder à ARCO (filiale de la British Petroleum) des autorisations pour construire son propre oléoduc à travers les Andes, etc…

(8) Dans les régions de la Sierra andine, de la côte et de l'Amazonie, la CONAIE reconnaît 10 nationalités et dix langues.


Sources diverses:

Ramon Vera Herrera, Entrevista con Alexis Ponce (APDH), La Jornada, 12.02.01.
Kintto Lucas,
Ecuador: Paramilitares colombianos expulsan a indígenas, Rebelión, 12.02.01.
Osvaldo León & Sally Burch,
Ecuador, El levantamiento del hambre, Servicio Informativo "alai-amlatina", 12.02.01.
Ramon Vera Herrera,
Ecuador: La ruta de la debacle, La Jornada, 11.02.01.
Kintto Lucas,
Ecuador: Inflación récord en año de dolarización, IPS, 10.02.01.
Texto completo del acuerdo entre el gobierno nacional et las organizaciones indigenas, campesinas y sociales del Ecuador, Indymedia, 08.02.01.
Martín Pallares,
Logros parciales de indígenas, El Tiempo, 08.02.01.
Kintto Lucas,
Ecuador: De Rumiñahui a la Conaie, Rebelión, 08.02.01.
José Steinsleger,
Dolarización a la ecuatoriana, La Jornada, 07.02.01.
Manuel Salgado Tamayo,
Ecuador: Crecen los signos del autorismo y el engaño, Servicio Informativo "alai-amlatina", 07.02.01.
Kintto Lucas,
Ecuador: Cuestionada actuación policial durante el levantamiento indígena, Rebelión, 06.02.01.
Equipo Nizkor,
Ecuador: Cuatro muertos producen las fuerzas especiales del ejército en población civil, Rebelión, 06.02.01.
Ecuador: Aumenta la represión y se rompe el diálogo, Servicio Informativo "alai-amlatina", 06.02.01.
Kintto Lucas,
Ecuador: Gobierno declara Estado de Sitio y se radicaliza el paro indígena, Rebelión, 05.02.01.
Masiosare,
Revelaciones sobre el derrocamiento de Mahuad en La cuarta vía al poder, Rebelión, 04.02.01.
José Steinsleger,
Entrevista con L.Macas, rector de la «Universidad indígena»de Ecuador, La Jornada, 04.02.01.
Agencias,
Amenaza la Conaie con radicalizar las acciones en Ecuador si no hay respuesta del gobierno, Rebelión, 04.02.01.
Ecuatorianos luchan por transformaciones de fondo, El Siglo, 31.01.01.
Kintto Lucas
, Amplias zonas de Ecuador paralizadas por la protesta indígena, Rebelión, 31.01.02.
Ecuador: violentas represiones y detenciones a movimientos populares, , Servicio Informativo "alai-amlatina", 31.01.01.
Kintto Lucas,
Ecuador: Crecen las protestas y la represión militar, IPS, 29.01.01.
La decada de los noventa: Una evaluación necesaria para el movimiento indígena de Ecuador, Editorial Boletín ICCI, 28.01.01.
José Steinsleger,
Hace un año, Jamil Mahuad salió del Palacio de Carondelet, "a empujones", La Jornada, 22.01.01.
José Steinsleger,
Entrevista con el coronel Lucio Gutiérrez , La Jornada, 22.01.01.
José Steinsleger,
Entrevista con Salvador Quishpe, La Jornada, 22.01.01.
José Steinsleger,
Cronología de los sucesos en Ecuador - Las movilizaciones ecuatorianas, La Jornada, 22.01.01.
Pablo Gámez,
La dolarización en America Latina, Púlsar agencia informativa, 17.01.01.
Eduardo Tamayo,
Ecuador y la dolarización, Servicio Informativo "alai-amlatina", 17.01.01.
Karina Aviles & Miguel Angel Velazquez,
El presidente indio- Entrevista con Antonio Vargas, Masiorare, 09.01.01.
Equipo Nizkor,
Ecuador : Numerosos estudiantes detenidos en fuertes protestas en todo el país contra la dolarización, Rebelión, 08.01.01.
Gregory Pallast (The Guardian Weekly),
Los tratamientos de choque del FMI matan a los pacientes, Rebelión, 04.01.01.
Bernard Cassen, Naufrage de l’Equateur, Le Monde Diplomatique, septembre 2000.
Y. Herrero,
Los ajustes estructurales en Ecuador: la nueva usura internacional, Rebelión, 23.08.00.
Instituto Científico de Culturas Indígenas,
Ecuador: Descentralizacion, reforma del estado y proyecto estrategico del movimiento indígena, Rebelion, 23.07.00.
José Maria Tortosa, L’Equateur en éruption, Le Monde Diplomatique, mars 2000.
Moisés Naim, Avatars du « consensus de Washington », Le Monde Diplomatique, mars 2000
Maurice Lemoine,
Poker menteur en Equateur, Le Monde Diplomatique, janvier 2000.
1990-2000 : dix ans de tensions en Equateur, Le Monde Diplomatique.
Le consensus de Washington, Le Monde Diplomatique.
«Le poids de la dette», Le Monde Diplomatique.

Dépêches AP, AFP, Reuters - Dépêches Agencia informativa Púlsar - Servicio Informativo "alai-amlatina" - Equipo Nizkor - El Siglo - Le Monde Diplomatique - La Jornada - El Tiempo - Rebelión