Ils ont visité cinq écoles, participé à deux soirées à La Braise de Charleroi et de La Louvière, se sont rendus dans des mosquées, ont été accueillis par le MOC, ont rencontré des syndicalistes FGTB et ont participé à une conférence de presse. Ils ont rencontré quelque 440 personnes, surtout des jeunes, chez qui le voyage en Palestine de la Brigade Che Leila a suscité un grand intérêt. Partout, on demande: «Qu'est ce que nous pouvons faire?», «Comment réagir contre cette occupation fasciste ?» L'accueil de tous ces jeunes a été fantastique et détonnait par rapport aux propos d'un certain sénateur Ecolo lors d'une soirée organisée par les Verts, le mardi 26 novembre, à Thuin. Des amis avaient insisté pour que nous nous rendions avec Salah, l'un des Palestiniens, à ce débat sur la situation internationale, auquel participait également Josy Dubié. Alors que nos amis avaient demandé que Salah puisse prendre la parole à la tribune, on a compris sur place qu'il ne pourrait intervenir qu'à partir de la salle. Bel accueil à un Palestinien qui vient de Gaza, qui risque l'arrestation à son retour et une peine de prison de 3 à 6 ans (voire sa vie !), tout simplement pour avoir témoigné en Belgique (En Israël, ça s'appelle «mener des activités terroristes»). Et voilà que Josy Dubié, après avoir critiqué certains aspects de l'occupation sioniste, conclut qu'«on ne peut accepter que des civils israéliens soient tués» et qu'«il faut s'opposer aussi bien au terrorisme d'Israël qu'au terrorisme palestinien.» Un ami arabe intervient: «On ne peut pas mettre sur un même pied l'occupation et la résistance. Souvenez-vous de l'occupation nazie en Belgique. Le peuple palestinien a le droit de résister, c'est un droit international lorsqu'un pays est occupé.» Notre ami palestinien prend la parole. Il raconte le massacre qu'ont provoqué les Israéliens en visant la mort du leader militaire du Hamas. Un F-16 israélien a largué un missile d'une tonne sur tout un quartier. 250 personnes ont été tuées, parmi lesquels 26 enfants. 140 personnes ont été blessées. Sharon a conclu: «La mission a été couronnée de succès». Notre ami poursuit: on ne peut pas comparer cet acte de terrorisme d'Etat à l'action d'un combattant-suicide qui se fait sauter avec quelques kilos d'explosifs.» Il n'a pas l'occasion d'en dire plus. Josy Dubié hurle au micro (et je n'exagère en rien): «We are not in the same camp. You kill innocent people. You are from Hamas. I don't speak with murderers !» (Nous ne sommes pas dans le même camp. Vous tuez des gens innocents. Vous faites partie du Hamas. Je ne parle pas avec des assassins.). Cet accès de rage a empêché Salah de dire ce que les Palestiniens répétaient lors de chaque rencontre: ces deux dernières années, 2 200 Palestiniens ont été tués par les Israéliens, dont 35% d'enfants. Il y a eu 70.000 blessés, 25% sont paralysés, 35% sont également des enfants. 20.000 personnes ont été arrêtées et croupissent dans les prisons israéliennes, parmi les pires au monde. 260 dirigeants politiques palestiniens ont été assassinés. Mais qui est donc ce Josy Dubié, qui prétend avoir séjourné 15 fois en Palestine, pour dénigrer ainsi des résistants palestiniens ? De quel droit, peut-il peut juger de ce qu'un résistant peut et ne peut pas faire ? Ses parents, ou ses enfants, ont-ils été assassinés, torturés, expulsés ? Le lendemain, un syndicaliste nous disait: «Si on tuait mes enfants, je me ferais aussi sauter à Tel Aviv.» Voilà au moins une position qui comprend le fascisme au quotidien que subit le peuple palestinien. Mais, quelque part, les propos de Dubié ont fait ressortir une évidence: Nous ne sommes effectivement pas dans le même camp. Ecolo a choisi le camp de l'Europe qui a mis le Front populaire pour la Libération de la Palestine (FPLP), le Hamas et les Brigades des Martyrs d'al-Aqsa (la branche militaire du Fatah, auquel appartient Marwan Barghouti) sur sa liste des terroristes. Nous avons choisi le camp de la résistance, et c'est pour cette raison que nous faisons partie de la Coordination nationale Stop the United States of Aggression. (Stop USA).