Ces derniers temps, une action prétendument publique, dénommée "Internet sans haine raciale" s'est produite dans le secteur russe de l'internet. Elle a été entreprise officiellement par les éditions sur internet et , ainsi que par la Fédération des communautés juives de Russie (FEOR), le fonds "Holocauste" dirigé par Mme Gerber, le groupe de jeunes "Pomme" et M. Alexandre Bovine, qui s'intitule "premier ambassadeur de Russie en Israël". Cette brillante assemblée s'est donné comme but de déraciner du réseau russe les ressources documentaires "fascistes, nationalistes et chauvinistes" dont font partie avant tout, on le voit dès la lecture des membres du groupe, les éditions patriotiques russes. Par exemple, au nombre des exploits des courageux défenseurs de l'holocauste, on compte la fermeture du site internet consacré à l'amiral russe P. S. Nahimov. Le moyen employé pour cette "action publique" est simple comme un râteau et se réduit à la formule laconique "Cogne-moi, cogne encore". Ce qui est intéressant en soi, puisque la jeunesse de la Pomme verte peut ainsi en pratique parvenir aux particularités des traditions démocratiques de leurs collègues-précepteurs plus âgés. Pour cogner il n'y a pas besoin d'être très intelligent: il suffit d'aller à une page du site , d'écrire le nom du site à abattre dans le champ prévu à cet effet et de cliquer sur le bouton. C'est tout: on n'a pas besoin de fournir la moindre explication, de donner une cause et une justification. Il est bien évident que le site internet contre lequel on a cogné ne disparaît pas pour autant mais les meneurs attentifs de la campagne, à , assurent à tous qu'ils "mettront en oeuvre tous les moyens légaux pour obtenir la fermeture du site". C'est là le noeud de toute l'affaire. Quels sont donc les moyens légaux qui permettent aux vaillants totors de de faire fermer les autres éditions internet ? Et sur quelles lois se fondent-ils ? D'après le contenu de leur site, on voit que , en agitant la lutte contre l'intolérance, compte les jours qui nous séparent de l'entrée en vigueur longtemps attendue de la loi sur l'extrémisme, qui contient un article odieux sur le contrôle d'internet (ce qui, au passage, montre à nouveau qui réclame cette loi et pour quoi faire). Mais cette loi n'existe pas encore! Et lorsqu'elle entrera en vigueur, seul un ordre du procureur et une décision judiciaire pourront faire fermer un site en Russie. Comment fait-on donc, dès à présent, pour fermer des sites, puisque, affirment-ils, "l'internet russe est purgé à 71%" ? Les "purgeurs" gardent un silence prudent sur la question. L'intrigue est encore plus amusante lorsqu'on découvre que le site même , dont le nom, signifie, d'ailleurs, dans la terminologie d'internet: juif, zone nationale Russie, se trouve en réalité dans la ville de Seattle, aux Etats-Unis. Amusant parce qu'aux Etat-Unis mêmes, toute tentative de faire supprimer quelque chose d'internet par voie judiciaire est vouée à l'échec, en vertu du premier amendement de la constitution des Etats-Unis, qui prohibe toute limitation à la liberté d'expression. En conséquence, si le site américain , qui se fait passer pour russe, n'a pour lui ni la loi russe ni la loi américaine, de quels "moyens légaux" peut-il bien s'agir? Un document très curieux, qui a atterri dans nos bureaux et qui concerne directement notre revue, l'explique très bien. Il s'agit d'un échange de correspondance concernant la fermeture de notre site, qui contient la version électronique de Duel, et que nous retranscrivons intégralement: From: «Dimitry W. Owen» , principale courroie de transmission de l'opération, se trouve à Seattle, plus près de son maître. Et pourquoi, du même coup, le Centre Simon Wiesenthal n'agit pas à découvert, dans cette "affaire russe": cette association, depuis plusieurs dizaines d'années s'est fait connaître comme "couverture" dans des actions illégales menées par les services secrets israéliens. Il n'est donc pas étonnant qu'au nombre des instances dont le Centre Simon Wiesenthal menace la société russe d'hébergement, figure l'ambassade d'Israël en Russie. Tout compte fait, l'envergure de l'opération en vue de censurer la partie russe du réseau internet se caractérise par son impudence étonnante et par son illégalité. Ce n'est pas seulement parce que les accusations portées par le Centre Simon Wiesenthal contre Duel sont fausses dans leur essence même: nos lecteurs sont à même d'apprécier par eux-mêmes les perles de la lettre "les lois relatives à l'assassinat du président de la Russie" ou bien l'affirmation qu'ils constituent "un public d'orientation profasciste". Finalement, si l'appréciation wiesenthalienne fait de Nahimov un fasciste, il est évident que la "couverture secrète" israélienne a perdu la tête depuis longtemps. Il est beaucoup plus grave de voir une association américaine privée, profitant du caractère international d'internet, non seulement s'arroger le droit de juger ce qui est légal et ce qui ne l'est pas, mais encore faire chanter des sociétés russes en exigeant qu'elles rompent, en dehors de toute procédure judiciaire, des contrats de service conclus avec des moyens d'information de masse russes. Ce qui constitue, au minimum, une incitation au refus d'exécution d'un contrat, incitation qui a déjà été faite à plusieurs reprises, comme en témoigne l'évocation, qui figure dans la lettre de M. Owen, des fermetures précédentes du site de notre revue, obtenues visiblement de la même façon. Et cela constitue un crime, prévu par l'article 179, al. 2, du code pénal de la Fédération de Russie, accompli par un groupecriminel organisé, dont le Centre Simon Wiesenthal est membre. Il n'est donc pas étonnant que M. Owen et ses acolytes, dans leurs actions tendant à "purger" le réseau internet russe, préfèrent agir à l'abri de l'océan. La peine de cinq à dix ans de privation de liberté, prévue par cet article du code pénal, même si elle est hypothétique, n'a rien pour séduire ses complices-associés russes. C'est pourquoi les Bovine, les Gerber et leurs semblables préfèrent être les invités d'honneur plutôt que les vice-présidents et le rôle de porteur de coup anonyme, considéré comme l'apothéose de l'exécution du devoir civique revient aux "pommes vertes" de l'estrade des jeunes. Quoi qu'il en soit, le fait avéré d'un chantage international contre les hébergeurs russes d'internet et contre la presse russe (soulignons l'allusion délicate de M. Owen: "interrompre la diffusion du site www.duel.ru sous sa forme actuelle"), de même que l'ampleur nationale de l'action, obligent notre revue à nous adresser au procureur général de la Fédération de Russie pour qu'il entame une enquête pénale sur la base de l'article 179, al. 2 du code pénal, en raison de l'action dite "internet sans haine raciale" entreprise en Russie par l'association américaine privée Centre Simon Wiesenthal. En outre, je tiens à rappeler à nos censeurs de Washington que Duel est la revue de la lutte des idées générales et qu'elle a été crée pour discuter publiquement ce qui préoccupe notre société. C'est pourquoi, peut-être, nous offrons à nos lecteurs, de façon plus complète et sans la censure intérieure habituelle aux Etats-Unis des opinions opposées, parfois extrêmes, afin que chacun puisse tirer ses propres conclusions sur la justesse de tel ou tel auteur. C'est justement pour cela que, conformément à notre autre mot d'ordre, notre revue est destinée à ceux qui aiment réfléchir et non un macdo de l'information comme il en existe des tas et des tas. A cet égard, j'aimerais faire aux messieurs du Centre Simon Wiesenthal une proposition simple: essayer de cesser d'agir par en-dessous, en essayant de nous faire taire par le chantage. Essayez de discuter honnêtement, si vous n'avez pas déjà complètement perdu cette faculté. Prenez dans notre revue un article, n'importe lequel, qui vous paraisse passible de vos poursuites, d'après vos critères, et prouvez qu'il se trompe. Je peux vous promettre que s'il respecte le cadre imposé par la publication dans un journal, l'ensemble sera publié intégralement, sans coupures, et que tous nos lecteurs prendront connaissance de votre opinion. Et alors nous saurons ce qui est le mieux fondé: vos accusations contre nous ou la façon dont nous avons présenté votre association et les actions qu'elle mène dans l'espace russe de l'internet. Evidemment, cela suppose que vous n'ayez rien à redouter de cette mise en lumière. V. M. Smirnov, directeur de la revue Duel.