Le député indépendant Vincent Decroly viré manu militari de la Chambre

Ecoutez via internet et en direct les débats et les votes à la Chambre n’est en général pas une des activités favorites du commun des mortels. Et pourtant, parfois cela vaut la peine, et encore davantage quand le thème porte sur des accords internationaux bilatéraux visant à octroyer aux entreprises et aux capitaux le droit suprême d’imposer leurs règles, leur loi, leur dictature, leur mode vie sur toute autre forme de droit, qu’il s’agisse des droits de l’homme, des femmes, des enfants, des travailleurs, etc.

Hier, lors de la séance plénière de la Chambre des représentants, Vincent Decroly, député fédéral indépendant, a dénoncé les ratifications par les députés belges d’accords bilatéraux avec des pays tiers ayant tout des dispositions du fameux et tristement célèbre AMI – Accord Multilatéral sur Les Investissements (Voir texte de Vincent Decroly : http://www.indymedia.be/front.php3?article_id=19962&group=webcast) que syndicats, ONG et autres avaient réussi à faire capoter il y a quelques années quand le mouvement anti-globaliste en était dans sa phase pré-Seattle.

Aujourd’hui, au Parlement, avaient lieu les votes sur de tels accords. Une fois de plus, V. Decroly a repris la parole pour dénoncer cette tentative d’imposer l’AMI, dans le plus grand des secrets de fait. Son allocution contre ces accords et globalement contre le néo-libéralisme se déroulait normalement jusqu’à ce qu’il dénonce les membres de la majorité faisant leurs courses de voix à Porto Alegre lors du dernier Forum Social Mondial, défilant derrière des bannières contre la guerre alors que ces mêmes écologistes ou socialistes l'avaient votée/ approuvée quelques mois plus tôt. Mais ce qui semble avoir provoqué le chaos (en tout cas sonore) dans la salle, c’est quand Decroly a revêtu une casquette et un tee-shirt de Porto Alegre. Outrage au Protocole ? Le bruit montait et Decroly haussait chaque fois plus la voix, se transformant pour un moment en un D’Orazio du Parlement.

Impressions sur le moment : celle d’une bagarre généralisée dans un Parlement-cirque de béni-oui-oui.

Le président l’a exclu " manu-militari " de l’assemblée et la retransmission audio a été coupée … avant de reprendre plus tard sans Vincent Decroly et par l’adoption des conventions en question …