La décomposition complète de "l'ordre" institutionnel bourgeois et ses représentations politique se confirme avec la chute de deux présidents en moins de dix jours. Les masses "auto-convoquées" ont remis la lutte de classes à l'ordre du jour, et obligent le bloc dominant à rechercher une solution de "salut national" qui n'assure en rien son contrôle de la situation. Le texte du camarade Claudio Katz, que nous publions ici, était écrit quelques heures avant la démission de Rodriguez Saa. De toute manière, il décrit la formidable révolte populaire et les défis devant la gauche. (présentation d'Ernesto Herrera pour le correo 4). Claudio Katz Les journées révolutionnaires de l'argentinazo marquent un jalon en l'histoire des révoltes populaires à cause de l'envergure extraordinaire du soulèvement, la victoire retentissante contre les forces répressives et parce qu'elles ont provoqué la chute d'un gouvernement affameur. Elles couronnent une décennie d'intenses luttes préparatoires et inaugurent une étape de mouvements plus radicalisés et massifs, comme le concert de casseroles qui a forcé le nouveau gouvernement de Rodríguez Saa à renvoyer ses fonctionnaires les plus corrompus et a fini par liquider son intérim1. La chute d'un gouvernement civil d'origine « progressiste » et au service du FMI suite à l'action directe et immédiate de la mobilisation populaire connaît très peu d'antécédents dans le monde. Le succès du soulèvement s'explique par la convergence dans la lutte de tous les secteurs de la population frappés par l'ajustement. Cette convergence des travailleurs, des chômeurs, de la classe moyenne et de la jeunesse a fait s'écrouler Cavallo-De la Rúa et leur état de siège en 48 heures. Les protagonistes Une longue série de soulèvements qui a débuté avec le Santiagazo2 en 1993 et s'est poursuivie avec les soulèvements de Cutral-Có et General Mosconi a précédé l'éclatement de l'Argentinazo. Pendant les deux journées principales de cette révolte, l'élément central était la mobilisation des chômeurs et travailleurs précarisés des banlieues pauvres de Buenos Aires et de l'intérieur du pays, sortis demander de la nourriture par moyen de l'action directe. Les millions de camarades poussés à la misère absolue sont devenus les protagonistes de la révolte populaire dans leurs quartiers et ont marqué le changement de cap des blocages de rues par tous les secteurs mobilisés. Même si cette fois-ci l'action organisée par le mouvement des piqueteros avait moins d'incidence, les formes de lutte qu'il a introduites sont devenues la règle dans toutes les irruptions populaires. L'argentinazo était le point culminant d'un chapelet de grèves et de manifestations de travailleurs des téléphones, aéronautiques, céramistes, ferroviaires, municipaux et enseignants, qui ont eu un grand impact avant et après la grève massive du 13 décembre convoquée par les trois centrales syndicales. Comme c'est la tradition en Argentine, ces grèves ont constitué la toile de fond de la révolte générale, démontrant pour l'enième fois que les grèves « servent à quelque chose » et que la classe ouvrière – durement frappée – continue à jouer un rôle décisif dans les grands affrontements. Mais l'intervention organisée de la classe ouvrière n'a eu pendant les deux journées clés de l'éclatement, le poids qu'elle a eu pendant la révolte du 17 octobre3, du Cordobazo ou de la grève générale de 1975, parce que la crainte de débordement populaire a incité les deux CGT et la direction de la CTA à rester au deuxième plan, très éloigné de l'épicentre de la lutte. La classe moyenne a mené l'explosion spontanée du mercredi le 19 décembre, qui a culminé dans l'occupation de la Plaza de Mayo. La confiscation des dépôts à terme et la bancarisation forcée étaient la goutte qui a fait déborder le vase d'une semaine d'indignation dans les banques et plusieurs années de résistance à la paupérisation. Les électeurs de l'Alliance qui avaient commencé les cazerolados dans la main de Chacho4 les ont terminé avec un tintamarre devant la résidence de son associé Cavallo. Ils avaient déjà gagné la rue au cours de protestations antérieures (par exemple, contre les inondations), mais cette fois-ci personne n'est restée à la maison. L'importance du cazerolado tient au fait qu'il ait introduit la revendication explicite d'en finir avec De la Rua et Cavallo à travers une marche vers le centre du pouvoir qui a détruit la tentative gouvernementale de diviser la population entre les "pilleurs des banlieues pauvres" et les "propriétaires du centre". Elles ont enterré l'opération "psychose du saccage" montée par les services de l'intelligence et les médias pour terroriser la classe moyenne dans le but de l'opposer aux "vandales". Le gouvernement est tombé justement parce qu'il a affronté le refus ouvert de ce secteur à l'état de siège. Contrairement au '55, la classe moyenne n'est pas favorable aux solutions autoritaires et anti-ouvrières et il n'y a pas de point d'appui social pour les coups militaires. Il s'agit d'un secteur plus appauvri, plus laïque et plus radicalisé. La jeunesse dans la rue, en exposant leur corps à la répression, en bravant les matraques, supportant les gaz lacrymogènes, reprenant chaque centimètre de la Plaza de Mayo devant les chevaux et les balles a défini le triomphe de la mobilisation dans la bataille de jeudi le 20. Cette action a été le baptême de feu définitif de toute une génération qui n'a pas subi l'épreuve de la dictature militaire, mais qui a souffert du génocide social et la brutalité policière des vingt dernières années. Les étudiants, les employés et les motocyclistes, qui résistaient debout avec les Madres dans la Place sont en train de faire renaître l'héroïsme des années 70. Les fils du Cordobazo ont déjà le succès d'un Argentinazo à leur actif et sont le nouveau le moteur des batailles qui partiront de ce triomphe. Le seul courant politique qui était présent dans les quatre forces qui ont convergé dans la révolte était la gauche. Aucun fonctionnaire, législateur ou représentant public des autres tendances était dans la rue pendant les moments périlleux de la répression. Ces gens savent improviser des discours de n'importe quel genre, mais refusent de risquer leur peau avec le peuple sur les barricades. Pendant que la droite réclamait plus de coups de matraque contre les manifestants et que les péronistes mijotaient le changement de gouvernement, les ex-membres de l'Alliance (centre-gauche) ont opté de s'effacer. En participant activement à l'action, la majorité des partis de la gauche a démontré une conduite courageuse et révolutionnaire. Mais maintenant ils affrontent un défi d'un autre type : trouver la voie de la fusion politique avec les masses qui permette de mettre le cap sur le socialisme. La nouvelle situation Le gouvernement qui a commencé en 1999 en assassinant des travailleurs à Corrientes a tiré sa révérence en étalant 27 victimes de la sauvagerie policière. L'état de siège n'était pas un "excès", c'était un moyen réclamé par tous les tenants de la classe dominante (journal La Nación, chambres de commerce, banquiers, UIA5) qui ont exigé un "retour à l'ordre" avec les vieilles méthodes des dictatures. C'est pourquoi le nombre de morts est le double des pertes de la crise de 1989. 6 Il y avait un permis de tuer, comme l'a démontré les armes de feu braqués contre les organes vitaux des victimes, le manque d'information dans les hôpitaux, les plaintes de torture, la dissimulation des preuves devant les juges et un plan pour faire intervenir 10 000 membres de l'armée si la police était débordée. La victoire populaire a freiné le projet initial de militarisation et poussé les bourreaux à la défensive, jusqu'à leur possible incarcération. Les responsables directs du massacre (Mathov et Santos) pourraient finir prisonniers si le mouvement contre leur impunité se poursuit. Par ailleurs, la libération des détenus arrêtés au cours des manifestations est déjà en cours et l'on se bat pour la libération de tous les militants de luttes sociales. Le gouvernement chancelant de Rodríguez Saá a également dû recevoir les Madres et envisager une dérogation au décret qui empêche l'extradition des tortionnaires de la dictature réclamée par la justice. Mais si le triomphe de l'Argentinazo a frustré la militarisation, il a également mis en relève l'existence d'un appareil répressif préparé pour intervenir par le feu et le sang contre le peuple. Ce dispositif est resté en réserve devant l'avancée populaire, mais la bourgeoisie garde une carte contre-révolutionnaire qu'elle jouera devant une situation extrême et qui doit être érodé à partir de maintenant, par la conquête du jugement et de la punition des responsables de tous les crimes contre le peuple. Comme le démontre l'assassinat de trois jeunes dans le quartier de Floresta samedi le 29 il y a beaucoup de forces répressives disposées à lancer une guerre ouverte sanguinaire et elles ne pourraient être contrées qu'à travers une réaction énergique, comme celle qui a déjà commencé dans ce quartier et tend à s'étendre à toute la Capitale fédérale. Il faut être vigilant aussi devant l'action de beaucoup de provocateurs qui poussaient à la "guerre des pauvres contre les pauvres" dénoncée par les dirigeants des piqueteros. La lutte des classes est devenue subitement tendue en Argentine parce que les exploiteurs ont été mis sur la défensive par la mobilisation populaire et en ont peur. Cavallo ne pontifie plus de son estrade, il appelle à sa protection personnelle et se fait chahuter même dans son refuge paisible du sud. De la Rúa est interdit de sortie du pays et les chefs de police tentent d'éviter un procès. Les mafieux comme Grosso, qui pensaient retourner à leur labeur de pillage du butin de l'État à l'aide du nouveau gouvernement ont été renversés en 24 heures par la vindicte populaire. Le même destin attend tous les personnages du nouveau cabinet qui accumulent les démêlées avec la justice (Franco, Frigeri, Vernet, Gabrielli). Même Barra, un vieux comparse de Menem, ne peut pas prendre un café tranquille en public et les juges de la Cour suprême sont un point de mire de l'ire populaire. Historiquement, ce climat d'opprobre contre les figures les plus visibles de l'oppression est un symptôme classique d'une révolution en marche. La classe dominante est déconcertée devant l'insubordination populaire et recourt à diverses voies pour désactiver le volcan, sans parvenir à une stratégie stable de domination. Par contre, ses penseurs n'ont toujours pas digéré le coup de la révolte, ni l'écroulement des fantaisies néolibérales. Mais tous reconnaissent la portée de l'Argentinazo, qu'ils comparent avec la Semaine Tragique de 19197 (R. Fraga), l'assimilent à une "insurrection civique" (Morales Solá), lui attribuent la chute du gouvernement (M. Grondona) et le passage soudain à la révolte active de la classe moyenne (V. Massot). L'argentinazo a également provoqué un séisme chez les intellectuels de centre-gauche accablés par la démoralisation. Les plus accablés sont les tenants du discours impérialiste méprisant ( « les Argentins sont incorrigibles ») et les vieux préjugés libéraux ( «maintenant c'est un retour au populisme »). Certains estiment que la chute du gouvernement constitue un « épisode lamentable » (N. Jitrik), d'autres considèrent qu'il n y a pas de peuple, seulement des bandes en collision (T. Abrham), ils se demandent pourquoi "les fascistes triomphent toujours" (M. Giardinelli) ou suggèrent que la barbarie est en train d'enterrer la civilisation par un "retour au XIXe siècle" (B. Sarlo) et au "caudillismo autoritaire" (T.E. Martinez). Ceux qui avaient proclamé la « fin des mobilisations populaires » (Romero) et le triomphe de l'individualisme consumériste sont estomaqués par un soulèvement qui réfute toutes leurs croyances. Incroyablement, certains arrivent à questionner la "manque de participation" de la population au zénith de la mobilisation (E. Martinez). L'Argentinazo a également mis dans l'embarras les théoriciens radicaux qui proposent de « lutter sans prendre le pouvoir » parce que la révolte visait clairement la destruction d'un gouvernement et posait le problème de comment et par qui le remplacer. Les défis devant la gauche Toutes les consignes reprises par les manifestants pendant et après l'Argentinazo ont visé le régime politique. Ils n'étaient pas dirigés uniquement contre Cavallo et De la Rúa, mais contre « toute la classe politique… parce que ce sont tous voleurs ». Ce sentiment populaire est tellement dominant qu'à seulement une semaine de la chute du gouvernement les mêmes rengaines ont déjà fait surface contre R.Saa et ses « fonctionnaires corrompus ». Le cri « sans radicaux et sans péronistes nous allons vivre mieux » exprime clairement cette exaspération après 18 ans de gouvernement aux figures différentes, mais du même système. Les nouvelles marches devant les Tribunaux pour la démission des « juges de la serviette » , en référence à un scandale de corruption et de collusion avec la police, constituent un indice clair de ce refus du régime (« nous avons eu De La Rúa, maintenant partons pour la cour »). Mais jusqu'à maintenant la majorité des manifestants savent ce qu'ils ne veulent pas, mais pas ce qui serait l'alternative. Dans le passé, ce climat était propice aux coups militaires, mais les gendarmes ont perdu autant de prestige que les politiques. La droite navigue dans cet environnement à l'aide des médias de communications, en recherchant l'ancrage pour un quelconque projet réactionnaire. Par sa trajectoire et sa conduite, la gauche n'est pas identifiée à la « classe politique », mais elle ne tient pas de rôle de direction non plus. Devant le défi de prévenir la manipulation droitiste des sentiments populaires et aussi de rechercher des ponts entre la conscience des masses et le projet socialiste. On peut discuter de l'opportunité de la consigne « assemblée constituante » pour remplir ce rôle de lien (qui, déjà, pose adéquatement un changement radical bien qu'également très manipulé par le système politique haï). Mais ce qui est hors de tout doute est la nécessité d'articuler les politiques, les consignes et les revendications qui favorisent la maturation socialiste de l'Argentinazo. L'expérience d'autres pays et révolutions indiquent que cette évolution ne se produit pas spontanément à travers « l'auto-convocation des masses ». Le manque de direction reconnue et d'alignement politique du mouvement actuel marque un grand progrès par rapport à la domination traditionnelle du péronisme. Or, sa distance du socialisme est un obstacle qu'il faut également reconnaître et rechercher la façon de dépasser dans le temps très bref qu'impose la crise. L'éloge de la dépolitisation ou (la faiblesse?) d'une présence active des partis de gauche ne nuit pas uniquement à la bataille pour donner un contenu socialiste au projet en cours ; elle est extrêmement dangereuse face au discours anti-parti de la droite. Le doigt accusateur du peuple est déjà pointé sur les politiques et les juges du système : maintenant c'est le tour des banquiers, qui à travers el corralito8 sont les grands protégés des institutions du régime. La propagande ouverte de la gauche est donc vitale pour que les financiers qui détiennent le pouvoir réel derrière les tribunaux et le Parlement soient perçus par les travailleurs comme le véritable ennemi. Dans l'immédiat il y a deux grands terrains complémentaires pour populariser les propositions d'une sortie socialiste à la crise : les organes directs des masses en lutte et le champ électoral. Certaines formes embryonnaires de représentation directe se manifestent dans l'Argentinazo, mais comme les précédentes des piqueteros et des assemblées populaires, elles ne constituent pas encore des formes de pouvoir alternatives. Et quoiqu'un un effondrement total du fonctionnement de l'état puisse déclencher leur développement rapide comme instruments de rechange pour les activités étatiques de base, personne ne peut prédire ce développement. C'est une grande réussite de la gauche de promouvoir la formation de ces organismes, mais il n'y a aucune loi de l'histoire qui exige leur apparition massive. Si les élections de mars se réalisent, la gauche éveillera de grandes attentes pour la simple raison que le scénario politique reste exceptionnellement polarisé entre le péronisme, le centre-gauche et la gauche. Un cadre de ce type permettrait de concrétiser le saut de pénétration historique du socialisme qui a déjà commencé à poindre dans les élections du 14 octobre et qui est en train de se dérouler à un rythme très accéléré. Une coalition de gauche, par exemple, vient d'arracher pour la première fois aux radicaux la direction de la Fédération Universitaire, indiquant le type de progrès exponentiel à l'horizon, si on sait profiter de l'occasion ouverte. Pour avancer à ce rythme, il faut agir sans hésitations en lançant par exemple le plus vite possible une formule électorale unitaire de la gauche avec des candidats en mesure de canaliser le tournant politique en cours. L'unité en ce cas n'est pas seulement souhaitable, il est carrément indispensable pour que la population en lutte puisse entrevoir une alternative. Ça n'a aucun sens de penser à une "intervention programmatique" de petit groupe, quand toutes les conditions sont réunies pour un saut gigantesque des forces de la gauche. Il faut aborder les divergences de manière positive par le biais d'une avancée générale du projet socialiste et atténuer la bagarre obsessive pour l'hégémonie. Le chemin vers l'unité s'ouvre beaucoup avec l'intervention commune dans l'Argentinazo et spécialement pendant le rassemblement du samedi le 22 décembre. L'abstentionnisme constitue un obstacle à dépasser pour l'avancée de la gauche, parce que la lutte électorale offre un champ fertile pour présenter l'alternative socialiste devant l'ensemble de la population. C'est complètement erroné d'opposer ce terrain à la lutte dans la rue, pendant qu'on ne propose d'autre pouvoir populaire, parce que la gauche doit encore gagner beaucoup d'autorité et de crédibilité politique. Elle représente une force minoritaire qui peut se convertir en une alternative de masse à court terme si elle prend conscience de l'occasion exceptionnelle actuelle. Pour viser à conquérir le pouvoir, il faut savoir capter au préalable l'adhésion des travailleurs et cet objectif est encore à réaliser. Les préjugés antisocialistes du passé n'existent plus, parce que, contrairement à la période qui a suivi le Cordobazo et la grève de 1975 la Jeunesse péroniste est un fantasme et contrairement aux années 1980, l'alfonsisme n'a aucun soutien. Les temps s'accélèrent pour construire une force de gauche qui confère sens au sacrifice des 27 camarades tombés et en mesure de construire la nouvelle société d'égalité et de justice dont rêvent les militants qui prennent les rues tous les jours. 30 décembre 2001. [1] Claudio Katz est économiste, professeur à l'Université de Buenos Aires, chercheur au Conicet (Conseil national de recherches d'Argentine) et militant socialiste. -------------------------------------------------------------------------------- 1 Au moment de l'écriture, « semblent avoir liquidé son intérim ». Rodriguez Saa est tombé quelques heures plus tard. (nt) 2 Cazerolazos – Courrier international le reprend tel quel, défini : "improvisant une de ces manifestations bruyantes "et presque festive" appelée cazerolazo, de cazerola (casserole) en espagnol." On peut dire manif aux casseroles, concert de casseroles. Progressiste ici, mais très réac dans le Chili voisin en 1973. Santiagazo – les « azos » sont des révoltes populaires dans des villes de l'Argentine, d'après le célèbre « Cordobazo », en mais 1969 à Cordoba, deuxième ville du pays et centre industriel important. Le « Santiagazo » s'est déroulé à Santiago del Este, les 16 et 17 décembre 1993, contre une coupure de 50% des salaires des employés de l'état, et le non-paiement de deux mois de salaire. 3 17 octobre 1945. 4 Carlos « Chacho » Alvarez. Porte-parole du "centre-gauche" dans le gouvernement De la Rúa. 5 Union industrielle argentine. 6 La crise de 1989. Gouvernement Alfonsin – militaires carapintas ? 7 La Semaine tragique (Semana Trágica) était un événement marquant de la lutte des classes en Argentine. Ce mouvement de grève et de soulèvement ouvrier à Buenos Aires et en province fut noyé dans le sang, avec des massacres d'ouvriers et un pogrom féroce dans les quartiers juifs de la capitale. On aimera peut-être se rappeler qu'elle se déroula en même temps que le massacre des Spartakistes et l'assassinat de Rosa Luxemburg et Karl Liebniecht. (nt) 8 Selon El Pais (2.01.02), cette expression argentine signifie les restrictions à l'utilisation de l'argent liquide imposées il y a un mois pour éviter une fuite massive de dépôts bancaires. (nt) Un corral est un enclos pour les bovins, un corralito pour les petits animaux ou les enfants. « Outre la dévaluation du peso, le plan de relance prévoit une autre mesure très impopulaire : le maintien des restrictions de retrait bancaire, afin d'éviter aux banques une crise de liquidités. En raison de la parité fixe d'un peso pour un dollar, qui doit disparaître ce week-end, cette restriction permettra à la banque centrale argentine de limiter la circulation du nombre de pesos au montant exact des dollars qu'elle a dans ses coffres. Ce système, surnommé le "corralito" (petit enclos), comprend également la fermeture du marché des changes. Toute opération réalisée avec une carte de crédit "sera enregistrée en pesos et payée en pesos". Cette "pesification" de l'économie sera également rétroactive à partir de la promulgation de la loi. Les dépenses réalisées à l'étranger par des Argentins seront enrégistrées en dollars ou en toute autre devise étrangère, et ne sont pas comprises dans les mesures citées. » Le Monde, 4 janvier 2002 (nt). Traduction et notes: Marie Gatti (tiré du site www.lagauche.com)