WASHINGTON – Le 11 septembre a éveillé l’attention des Américains au vitriol anti-américain contenu dans les médias sous contrôle gouvernemental d’Etats aussi amicaux en apparence que l'Egypte et l'Arabie Saoudite. Nous commençons seulement à comprendre comment un régime quotidien de haine, alimenté par les écoles et les médias - une haine qui a incubé tranquillement pendant des années - a trouvé son expression la plus achevée dans le massacre du 11 septembre. Pourtant, nous n’avons pas su voir qu’une campagne semblable de haine a posé les fondements de l'orgie d’assassinats-suicide à laquelle s’adonnent maintenant les Palestiniens. On peut voir, sur une bande vidéo, une mère qui envoie fièrement à la mort son fils de 18 ans, précisément afin qu’il puisse tuer autant de Juifs que possible. C'est une situation sans précédent. Avant les accords de paix d'Oslo de 1993, les bombes humaines étaient une pratique presque inconnue chez les Palestiniens. Et pourtant, ils ne manquaient pas de motifs de mécontentement avant 1993. Au contraire. L’avénement du terrorisme suicidaire coïncide précisément avec l'ère de la conciliation et de la pacification israéliennes : reconnaissance de l’OLP, cessions répétées de territoires, création de l'Autorité Palestinienne, acceptation d'une police palestinienne armée. Jusqu’au point culminant que constitua l'offre sans précédent d'un Etat palestinien indépendant, avec Jérusalem pour capitale partagée avec Israël. Et c’est précisément dans ce contexte de la politique israélienne la plus souple, la plus conciliante, la plus ‘colombe’ de l'histoire, que les attentats-suicide ont pris place. Quelle en est donc l’origine ? Durant les huit dernières années - celles du "processus de paix" d'Oslo -, Yasser Arafat a eu le contrôle total de tout l’appareil d'éducation et de propagande palestiniennes. Il faut être animé d’une haine incroyable pour envoyer ses enfants commettre des assassinats-suicide dans le style de celui de Colombine (1). Arafat a enseigné cette haine. Sa télévision, ses journaux, son clergé ont inculqué un antisémitisme d’une virulence inégalée depuis l’époque de l’Allemagne nazie. Quand le négociateur américain de paix, Dennis Ross, a déclaré forfait, l'année dernière, il a reconnu – et c’est à son honneur - que ce fut une erreur majeure de la diplomatie des années Clinton que d’avoir fermé diplomatiquement les yeux sur les incitations empoisonnées des médias palestiniens. A l’instar d'Osama bin Laden qui a passé les années 90 à endoctriner et inculquer des idées de meurtre, Arafat a éduqué une génération entière dans la haine des Judéo-Nazis". Cet endoctrinement va bien au-delà de l’effacement – au sens littéral du terme - d'Israël des cartes palestiniennes. Il va bien au-delà de la négation – au demeurant ridicule - de l’Holocauste, qualifié de fiction juive. Il comporte l’incitation la plus crue à l’assassinat, comme dans ce sermon de Ahmad Abu Halabiya, dans une émission financée par Arafat et diffusée en direct à la télévision officielle de l'Autorité Palestinienne, au début de l'Intifada. Le sujet en était : "les Juifs" (notez bien: pas les Israéliens, mais les Juifs) "doivent être abattus et tués, comme l’a dit Allah, le Tout-Puissant : ‘Combattez-les: Allah les torturera par vos mains’… N'ayez aucune pitié des Juifs, où qu’ils soient, quel que soit le pays. Combattez-les partout où vous êtes. Partout où vous les rencontrez, tuez-les". Le motif invoqué pour un tel meurtre est la scélératesse juive, telle qu’elle est enseignée non seulement en Palestine mais dans tout le monde arabe. Le 10 mars, par exemple, un article du journal officiel saoudien, al-Riyadh, décrivait, avec un luxe de détails, la manière dont les juifs sacrifient rituellement les enfants chrétiens et musulmans afin d’utiliser leur sang dans leurs mets de fête. Sur un mode pseudo-scientifique presque comique, l’article expliquait qu’à l’occasion d’une fête (Pourim) le Juif doit tuer un adolescent, mais que, pour la Pâque, la victime doit être âgée de 10 ans ou moins. Après qu’une traduction [par Memri, en anglais et en français] ait valu à cet article une large diffusion, l’éditeur a été contraint de présenter des excuses. Il a prétendu qu'il était absent de la ville quand l'article est paru. Excuse singulière, quand on sait que cette accusation raffinée de crime rituel a été publiée en deux parties. La condition préalable à la paix est de préparer son peuple à la paix. L’égyptien Anwar Sadate l’a fait, après la signature de son traité de paix avec Israël. Les Israéliens l’ont fait, après la signature d'Oslo. Ils ont changé leurs manuels et ont modifié leurs cours d’éducation civique dans le sens de la reconnaissance et de l’acceptation des Palestiniens. Lors du cinquantième anniversaire de l'Indépendance d'Israël, par exemple, la télévision israélienne a diffusé un documentaire historique, à allure d’épopée et en plusieurs épisodes, qui donnait une image des Palestiniens, pleine de sympathie et de compréhension. Tandis que les chefs de file israéliens, tant politiques qu’intellectuels, préparaient leur peuple à la paix, Arafat préparait le sien à la guerre - la guerre qu’il a déclenchée, deux mois après le rejet de l'offre israélienne de paix de Camp David, en juillet 2000 – sur fond de campagne implacable de dénigrement antisémite, menée par tous les organe de ses médias. Et comme il a réussi ! Quand les médias d'Arafat contrôlés par l’Etat glorifient une "opération de martyre", il ne s’agit pas seulement de la louange du meurtrier, mais d’une justification de leur propre pédagogie. Nous en voyons maintenant les fruits dans les rues de Jérusalem, où le sang des derniers attentats-suicide à la bombe ‘décorent’ des bâtiments environnants jusqu’au troisième étage.