Etats-Unis :
Des campagnes guerrières au nom de la liberté, ce n’est pas la première fois que l’Empire étasunien en mène.
Rien ne devrait plus nous étonner aujourd’hui si nous nous rappelons le napalm déversé sur les paysans vietnamiens au nom de l ‘American Way of life.
Rien ne devrait plus nous étonner si nous nous remémorons les 200.000 morts et disparus, surtout indigènes, au Guatemala sur l’autel de la lutte contre l’ennemi interne. Rien ne devrait plus nous étonner si nous nous souvenons du blanc-seing donné par les autorités impériales à l’armée indonésienne pour envahir le Timor-Oriental (
Rien ne devrait plus nous étonner et pourtant … Chaque jour, l’Empire nous rappelle qu’il est Empire et son arrogance s’exprime quotidiennement d’une manière aussi puissante que son potentiel de nuisance.
Certains, après les fameux attentats du 11 septembre, ont cru bon nous affirmer que les Etats-Unis y réfléchiraient, maintenant, à deux fois avant d’encourager des mouvements profondément liberticides comme celui dont faisait partie un certain Oussama Ben Laden lorsqu’il n’était encore qu’un freedom fighter et se battait, avec la bénédiction de Ronald Reagan et de son administration, contre l’Union soviétique.
A ces grands théoriciens de la nouvelle ère historique qui s’est ouverte avec l’effondrement des deux tours jumelles, je suis au regret de leur annoncer que leurs affirmations ont du plomb dans l’aile au vu des dernières mesures adoptées par la Chambre des représentants impériale.
Vous avez certainement déjà entendu parler de la Central Intelligence Agency, mieux connue sous les sigles de CIA, initiales qui obligent des millions de personnes à travers le monde à revivre des époques d’atrocité, de douleur et de barbarie parce que ces gens, ces petites gens, du Chili au Salvador, de Cuba à l’Uruguay, de la Colombie au Congo, s’étaient décidés à dire un retentissant " merde " à la force des choses, à un système qui permet dans l’indifférence quasi généralisé à plus de 36.000 enfants de mourir chaque jour de maladies curables.
Eh bien, figurez-vous, chères lectrices, chers lecteurs, cette agence de renseignements vient de voir son budget augmenter de 8 %, 8 petits % mais 8 % de trop.
Alors que la fameuse agence s’était vue fort critiquée pour ne pas avoir pu empêcher les attentats du 11 septembre, elle se voit octroyé maintenant plus de moyens et, en prime, l’abrogation d’une mesure, prise en 1995, lui interdisant de collaborer avec des étrangers ayant un passé de violeurs des droits de l’homme.
Ne soyons pas dupes ! La mesure adoptée en 1995 n’a pas empêché les agents zélés de cette institution du crime institutionnalisé comme politique d’Etat d’anéantir davantage de vies comme cela a lieu quotidiennement en Colombie.
Ne soyons pas dupes mais soyons conscients de ce que cela représente.
Alors que George W. Bush, mascotte cow-boy de la globalisation de la misère, nous répète quotidiennement que nous sommes tous et toutes engagées dans une longue guerre contre le terrorisme au nom du bien, de la liberté et de la démocratie, le Congrès adopte en même temps une mesure accordant aux membres de la CIA le droit de travailler avec des personnes violant ou ayant violé les droits de l’homme. Si un tel acte n’est pas une preuve d’arrogance…
Mais bon, en fin de compte, cela n’intéresse personne, surtout pas la majorité des journalistes qui, à l’occasion de la fin de cette année 2001, préfèrent repasser en boucle les images de l’effondrement des deux tours, tout cela avec comme fond musical la bande originale du film Titanic.
Sortez vos mouchoirs, chères lectrices et lecteurs. Pleurez toutes les larmes de votre corps et surtout dormez, dormez profondément, les médias veillent !
Sources :