Chronique du «Levantamiento indigena».
Un an après le soulèvement des indigènes qui, alliés à certains secteurs progressistes de l’armée, avait renversé le gouvernement Mahuad, l’Equateur a été en proie, ces dernières semaines, à une nouvelle vague de contestations partout à travers le pays.
Le rouleau compresseur néolibéral a décidemment du fil à retordre dans ce petit pays d’Amérique du sud.
Les protestations ont été engagées contre les nouvelles mesures économiques du gouvernements Noboa. Ces mesures, dans un premier temps, consistaientt dans la forte augmentation du prix des combustibles, du gaz à usage domestique, du prix des transports publics (+ de 75%), de l’eau, du téléphone et de l’impuesto predial (précompte immobilier?).
La puissante organisation indigène CONAIE (Confederación de Nacionalidades del Ecuador) exigeait la congélation du prix du gasoil pour 5 ans, la non privatisation des entreprises d’Etat, des crédits pour des projets de développement paysan, la réactivation des instances visant à gérer les conflits autour de la terre, le rejet du Plan colombie, la fermeture de la base de Manta (occupée par les Etasuniens). La CONAIE exigeait aussi le retour du Sucre comme monnaie nationale unique pour réaliser les transactions et rejettait donc la dollarisation. Elle rejette également l’augmentation de l’IVA (Impuesto al Valor Agregado=TVA)
Mardi 2 janvier: Début des protestations.
Vendredi 5 janvier: Manifestations d’étudiants du secondaire et universitaire dans les rues de la capitale: blocage de rues, attaques de bus.
Des milliers d’étudiants ont manifesté partout à travers le pays. A Guayaquil, ils occupent la faculté de médecine. Face à la répression, les étudiants s’arment de cocktails molotov.
Dimanche 7 janvier: Des manifestations étudiantes ont eu lieu dans de nombreuses localités du pays. Quelques affrontements, des blocages de routes, de nombreux commerces fermés.
Lundi 8 janvier: Des centaines d’étudiants (secondaires et universitaires) sont descendus dans la rue, à Quito et à Guayaquil, et ont subi une forte répression policière. Pierres contre gaz lacrymogène.
Mercredi 10 janvier: «Journée de Lutte» convoquée par les organisations étudiantes du secondaire (FESE) et universitaire (FEUE) et par la Jeunesse révolutionnaire d’Ecuador (JRE) auxquelles se sont ajoutés les organisations (étudiantes et syndicales de gauche) du Front Patriotique.
Vendredi 12 janvier: Manifestations sporadiques d’étudiants dans la capitale.
Samedi 13 janvier: Assemblée Unitaire des Peuples d’Ecuador.
Vendredi 19 janvier: Le gouvernement affirme que les manifestations contre sa politique économique sont manipulées par des «subversifs».
A Quito, quelques 300 étudiants ont «joué» une pièce de théâtre sur la place centrale de la ville. Cette pièce mettait en scène le jugement public du président Noboa et son exécution.
Dimanche 21 janvier: Célébration du premier anniversaire de la chute du gouvernement Mahuad. Actions indigènes dans toute la Sierra andine. Des organisations de travailleurs, de profs, d’étudiants, de femmes de ménages et de nourrices ont manifesté à travers tout le pays contre la politique néolibérale du gouvernement.
Lundi 22 janvier: Début des blocages de routes. Les militants indigènes de la CONAIE marchent à travers les 22 provinces du pays et sont soutenus par des organisations syndicales regroupées au sein du Front Patriotique.
Les étudiants continuent de manifester, surtout à Cuenca.
Mercredi 24 janvier: 1.500 indigènes bloquent la célèbre route Panaméricaine à la hauteur de Lacatonga, capitale de la province de Cotopaxi. L’armée et la police les répriment violemment en répandant du gaz lacrymogène et en tirant des balles réelles.
La répression s’est aussi abattue sur la presse: des journalistes se sont vus prendre leurs cassettes vidéo ou des films photos. Radio Lacatunga, la radio la plus populaire dans la région et qui retransmettait les actions répressives des autorités, a vu ses émissions coupées d’un coup.
A Quito, un groupe d’indigènes a occupé symboliquement durant une heure les bureaux locaux de CNN. Les manifestants voulaient «dénoncer internationalement l"attitude servile du président de la république par rapport au F.M.I., au Plan Colombie et au secteur financier national, soumission qui engendre de grands sacrifices pour le peuple équatorien».
Jeudi 25 janvier: 5.000 indiens se rassemblent à Latacunga, dans le sud de Quito pour réaliser une marche avec le soutien de diverses organisations sociales. Des manifestations ont lieu également dans les villes montagneuses de Cuenca, Ambato, Guaranda, Riobamaba, Otovalo et Cayambe dans le Puyo; à Lago Agrio et à Tena dans l’Amazonie; et à Esmeraldas sur la côte.
Vendredi 26 janvier: Les manifestations augmentent dans toutes les provinces de la Sierra équatorienne: blocages de routes, marchés agricoles paralysés,…
Samedi 27 janvier: L’Assemblée extraordinaire de la CONAIE appelle au soulèvement indigène, paysan et populaire pour une période non déterminée; elle demande à ses militants de converger vers Quito, la capitale; elle exige que soient jugés pénalement les responsales politiques et militaires de la répression contre le peuple et appelle à l’unité de tous les secteurs sociaux et populaires au niveau national et provincial.
Lundi 29 janvier: La CONAIE décrète un «levantamiento» indigène.
Les mobilisations se concentrent surtout dans les provinces de la Sierra. Dans la capitale, une violente répression, faisant de nombreux blessés, est ordonnée par le gouvernement contre des milliers (30.000) d’indigènes et d’autres secteurs populaires qui voulaient réaliser une marche pacifique à partir de la Universidad Politécnica Salesiana.
Quelques 200 paysans indiens pénètrent alors pacifiquement dans l’université. Ils seront bientôt 3.000, puis 6.000 et jusqu’à 8.000 à s’y installer et provenant de tout le pays.
Normalement, le lieu de concentration devait être le capitalino parque del Arebolito. C’est de là que devait commencer le «levantamiento» contre le gouvernement de Gustavo Noboa. Mais il était trop bien gardé par la police.
Dans la province de Chimborazo, quelques 12.000 indigènes ont pris dans la matinée le Cerro Cacha où se trouvent les antennes de retransmission de 15 radios et de divers canaux télévisés équatoriens.
Occupation des bâtiments du gouverneur dans la ville amazonienne de Puyo.
Mardi 30 janvier: Le dirigeant de la CONAIE, Antonio Vargas, est arrêté à sa sortie de Radio Democracia. Le gouvernement l’accuse «de faire des appels à la subversion et au changement de gouvernement». D’autres dirigeants du mouvement ont aussi été appréhendés.
Les actions augmentent dans la Sierra. Du Nord au sud, les routes sont bloquées. A Cuenca, un groupe du Seguro Social Campesino a pris d’assaut la cathédrale avec le soutien de l’évêque du diocèse. A Riobamba, quelques 20.000 indigènes se sont rassemblés et occupent la place centrale de la ville et se disent disposés, pour montrer leur détermination, à «arroser la terre de leur sang». Dans plusieurs provinces centrales, le passage vers la côte est bloqué. Dans le Nord, quelques 50 camions ont été installés en travers de la route pour bloquer le circulation. Il est presque impossible de se rendre en Colombie.
Le gouvernement demande aux médias de couvrir les événements de manière équilibrée. Il les accuse d’exiter la révolte. Les journalistes sont aussi couramment réprimés.
Du côté des chambres de commerce, on demande au gouvernement d’agir avec un maximum de rigueur pour stopper ce soulèvement. Certains patrons exigent l’utilisation d’armes à feu pour empêcher la convergence des indigènes sur la capitale.
Les organisations des droits de l’homme demande une présence étrangère, par crainte de véritables massacres auxquels conduirait l’usage de la force réclamé par les groupes de droite et le patronat.
Depuis la semaine dernière, il y a déjà quelques 350 personnes en prison et de nombreux blessés.
Dans l’après-midi, des centaines d’indigènes ont essayé de marcher de l’université vers le Palacio del Gobierno. La police anti-émeutes a réagi violemment en utilisant des gaz lacrymogènes. Il y a eu de nombreux blessés.
Mercredi 31 janvier: L’Association des Municipalités et surtout les maires indigènes, menés par l’économiste Auki Tituaña, de Cotacachi, essaient d’initier le dialogue afin de chercher des solutions aux revendications populaires.
Les indigènes occupant l’Université Polytechnique Salesiana libèrent Walter Zafra. Ce policier, qui se serait introduit dans l’institution en se faisant passer pour un journaliste, fut détenu plusieurs heures en réponse à l’arrestation, la veille, du leader maximo de la CONAIE, Antonio Vargas. Finalement, sur décision des indigènes, il fut relâché.
L’université est entourée de centaines de policiers. Les téléphones, l’eau, la lumière ont été coupés. Des hélicoptères survolent régulièrement les lieux en tirant des grenades lacrymogènes sur les occupants.
Le haut commandement de l’armée assure qu’il utilisera la manière forte contre tous les groupes qui «avec le prétexte d’exiger l’abrogation des nouvelles mesures économiques» menacent la stabilité du pays.
Jeudi 1er février: Le maire de Quito, en application stricte de la loi, libère des prisonniers: Luis Villacís, leader du Front Populaire, Mario Morales, dirigeant syndical et Antonio Vargas de la CONAIE. Ce dernier a déclaré ne pas vouloir «déstabiliser le pays et affecter la démocratie», intentions qu’il attribue aux gouvernants.
Estuardo Remache, président de la principale organisation indigène de la Sierra (Confederación de Pueblos de Nacionalidad Quichua de Ecuador), est, par contre, emprisonné avec trois autres indigènes.
A Quito, un groupe de femmes, issues de diverses organisations sociales du pays, ont décidé d’occuper pacifiquement les bureaux du Conseil National de Modernisation, institution que dirige le frère du président en fonction, en exigeant d’être reçues en audience par le président et les représentants locaux du Fonds Monétaire International (F.M.I.). Selon Púlsar Ivón Yanez, présidente d’Acción Ecológica, il s’agit d’une action symbolique voulant prouver que les organisations de femmes et de droits de l’homme soutiennent aussi le soulèvement. La militante exige aussi la détention des représentants du F.M.I.
Une délégation indigène et paysanne est reçue par le Parlement afin qu’elle explique ses inquiétudes et ses objectifs. Cette institution demande à l’exécutif une trève, un cessez-le-feu face au peuple désarmé.
Face à l’ampleur du mouvement, même les chambres de l’industrie et de la production offrent leur médiation alors qu’elles avaient demandé au gouvernement Noboa d’utiliser la manière forte pour réprimer le soulèvement.
Le gouvernement fait un pas vers le dialogue à travers la création d’une commission médiatrice composée de représentants de l’Eglise catholique, évangélique, de l'Association des Municipalités, de la Commission oeucuménique des droits de l’homme et d’autres secteurs de la société civile.
Vendredi 2 février: Le dialogue, qui débuta dans la matinée, entre le gouvernement et les dirigeants indigènes, est rompu. A 20h30, le régime proclame, moyennant le décret 1214, l’état d’urgence, ce qui signifie que tout le territoire devient zone de sécurité et que sont suspendus les garanties constitutionnelles, le gouvernement disposant dés lors d’un pouvoir quasi-dictatorial. Ainsi, la force publique peut réaliser des réquisitions et des délogements. L’inviolabilité du domicile, le droit de circuler sur le territoire national, le droit de s’associer et de se réunir à des fins politiques et sociales sont suspendus. Tout Equatorien ou étranger résident, sans distiction de sexe ou de conditions, entre 18 et 60 ans, est obligé de prêter ses services à des fins de mobilisation militaire. Les organisations des droits de l’homme protestent.
Dans certains milieux, on chuchotent que le gouvernement va essayer de profiter du soulèvement pour «démontrer» l’ingouvernabilité du pays, et ainsi, avec cela, octroyer tous les pouvoirs au président. Ce type de scénario serait soutenu par le haut-commandement de l’armée mais pas par les officiers de «moyenne classe».
Antonio Vargas, leader de la CONAIE, affirme qu’il existe des possibilités de dialoguer si cela se passe au plus haut niveau et pas avec des fonctionnaires de second rang. Il prévient qu’un éventuel délogement des occupants de la Universidad Politécnica Salesiana mettrait en danger la «stabilité démocratique du pays». Il annonce également le maintien du soulèvement indigène et une radicalisation des actions. Ce qui peut faire mal car, selon le porte-parole de la CONAIE, le mouvement est plus fort que l’année dernière parce que les indigènes de la Sierra se sont alliés avec ceux de l’Amazonie.
Quant à l’exécutif, il affirme que Mr Vargas est en train d’être mal conseillé «par des groupes politiques qui cherchent le chaos dans le pays».
Les protestations contre la politique économique du gouvernement se poursuivent. A Ambato, dans la province de Tungurahua (sud du pays), quelques 3.000 indigènes maintiennent la ville en état de siège dans l’attente de nouvelles de Quito.
Dans l’Imbabura, où ont été constatés de nouveaux affrontements entre indigènes et policiers, des centaines de camions, contenant du lait, des fleurs et des matières périssables, se trouvent bloqués sur les routes.
Dans cette province et à Tungurahua, les aliments et le combustible commencent à manquer.
A l’Université Salesiana qui, dans une attitude exemplaire, avait ouvert ses portes pour recevoir les indigènes, de sérieux manques se font sentir au milieu de l’hiver. Refroidissements, infections respiratoires, crise alimentaire.
Le Programme Alimentaire Mondial des Nations Unies a eu beau tenter de fournir une aide humanitaire (eau & aliments) aux occupants. Les menaces du gouvernement équatorien et les barrages policier l’en ont empêché.
Selon Fernando Navarro, président de la Chambre de Commerce de Quito, les blocages de routes provoquent quotidiennement, au moins, 20 millions dollars US de pertes.
Samedi 3 février: Face à la décision des autorités de décréter l’état d’urgence et de le maintenir tant que le «calme» ne sera pas revenu, quelques 50 indigènes, hommes et femmes, commencent une grève de la faim dans la Universidad Politécnica Salesiana. Ils seront rejoints par d’autres plus tard.
Les policiers encerclent toujours cette université qu’occupent encore quelques 6.000 indigènes.
Dimanche 4 février: Reprise du dialogue entre le gouvernement et les représentants des organisations sociales et indigènes, du moins entre le vice-président de la République et les vice-présidents des organisations indigènes.
Les indigènes acceptent de négocier la révision des nouvelles mesures économiques plutôt que d’exiger leur abrogation totale.
Pendant ce temps, des milliers d’indigènes et de paysans continuent le blocage des routes
Lundi 5 février: Dans la province oriental de Napo (région amazonienne), à Tena, à l’aube, l’intervention d’une brigade militaire pour déloger les occupants d’un pont, a fait un tué et plus d’une vingtaine de blessés par balles.
Durant l’après-midi, pour réagir à ce que s’était passé, des indigènes ont voulu faire une marche pacifique à Tena. Des rapports signalent que des membres des forces armées se sont placés sur les édifices élevés de la ville et ont tiré sur les manifestants.
A l’aéroport de Tena, les indigènes (essentiellement des femmes et des enfants) qui occupaient la piste d’atterrissage pour empêcher l’arrivée de renforts militaires se sont vus durement réprimés. 3 morts dont un mineur d’âge.
De plus, Radio fuego, une radio donnant la parole aux indigènes et retransmettant les événements a été occupée par les militaires.
Face à cela, les représentants d’organisations sociales et indigènes ont décidé de quitter la table des négociations en exigeant la fin de l’état d’urgence comme condition au dialogue.
La communauté indigène Salasaca, dans la province centrale de Tungurahua, est attaquée par les militaires. Tirs à balles réelles, gaz lacrymogènes, arrestations et mauvaix traitements. Résultats: 19 blessés.
C’est dans cette province que la répression militaire contre les mouvements sociaux fera sa cinquième victime durant la nuit.
Explosion d’une bombe, à Quito, à l’aube, dans un bâtiment hébergeant des bureaux de compagnies étrangères, d’une banque locale et des autorités. Attentat non revendiqué.
Les comités d’entreprise de Petroecuador s’ajoutent aux secteurs déjà en lutte. Le secteur pétrolier demande à la population de s’approvisionner en essence car il pourrait en manquer.
Quelques 6.000 indigènes se trouvent maintenant dans l’Université Polytechnique Salesiana. Une centaine font la grève de la faim afin que le gouvernement cesse de réprimer les mouvements populaires et qu’il lève l’Etat d’urgence national.
Sur ordre du Ministère de l’intérieur, les forces de l’ordre empêchent les habitants de la capitale d’apporter par solidarité des aliments aux milliers d’indigènes de l’université. Ils s’approprient pour eux-mêmes des dizaines de kilos de riz, ils ne laissent même pas passer les langes de bébés,…
Durant l’après-midi, première tentative de délogement des occupants de l’université par des centaines de policiers. 6 blessés du côté des indigènes.
Manifestation nocturne de quelques 200 étudiants près de l’université. «Assassins», «Y en a assez de la répression» criaient-ils aux militaires et policiers maintenant un cordon autour de l’université.
Une enquête d’un institut privé révèle que 51% de la population soutient le «levantamiento» indigène et que la côte de popularité du président Noboa n’atteint qu’un petit 28%.
Mardi 6 février: Le président Noboa accepte de recevoir une délégation indigène.
Des syndicats, des étudiants et des professeurs annoncent une grève nationale en soutien au soulèvement indigène pour le lendemain.
Mercredi 7 février: Action nationale contre la faim et la corruption
Durant l’après-midi, le gouvernement et les indigènes d’Equateur (CONAIE, FEINE, FENOCIN & ECUARUNARI) ont signé un accord qui met fin au soulèvement, officiellement déclenché il y a 10 jours.
Les 5.000 indigènes, qui occupaient encore la Universidad Politécnica Salesiana, sont sortis dans la rue en criant victoire et ont entamé une marche pacifique. La plupart ont commencé à rentrer chez eux, les barrages dans le pays ont commencé à être levés.
Les 2 parties se sont accordées sur une diminution du prix de 20% de la bombone (15kg) de gaz à usage domestique. Le prix des autres combustibles restera congelé durant un an, délai qui pourra être proroger sauf pour l’essence super.
Le prix du gaz domestique se maintiendra pour les communautés indigènes et les secteurs les plus pauvres jusqu’à ce que l’exécutif établisse un réseau de distribution populaire, comme l’a suggéré la CONAIE.
Sur la question du transport public, une table de travail réétudiera les tarifs. Mais le gouvernement s’est déjà engagé à baisser de 50% le prix pour les enfants, les étudiants et le troisième âge.
Il y a eu aussi un accord pour restructurer et capitaliser el estatal Banco Nacional Fomento et la Corporación Financiera Nacional pour donner des crédits spéciaux aux petits et moyens producteurs, aux microentreprises et aux entreprises communautaires.
D’autres accords ont été conclus par rapport aux événements dans le pays durant le «levantamiento»: libération de l’ensemble des personnes arrêtées au cours du soulèvement, indemnisation des familles des tués et des blessés (24 blessés par balles, 58 par les impacts de bombes lacrymogènes), levée de l’état d’urgence et rétablissement des libertés constitutionnelles.
Le mouvement social a obligé le gouvernement à s’engager à soutenir les migrants équatoriens, qui connaissent notamment des diificultés en Espagne suite au nouvelles lois du gouvernement Aznar.
Le gouvernement Noboa s’est aussi engagé à ne pas s’impliquer dans le Plan Colombie étasunien. Mais, malgré ces déclarations d’intentions, la base de Manta, située sur le territoire national équatorien reste toujours occupée par les Etats-Unis et les incursions de paramilitaires colombiens continuent de terroriser la population frontalière.
Bien qu’il y ait eu un accord, quelques incidents ont été enregistrés à Quito et Cuenca, dans le cadre de la grève générale convoquée par plusieurs secteurs pour appuyer la révolte indigène.
Ramon Vera Herrera,
Entrevista con Alexis Ponce (APDH), La Jornada, 12.02.01.Dépêches AP, AFP, Reuters - Dépêches
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