Ce lundi 18 mars, à Bruxelles, le Collectif contre les expulsions appelait à un rassemblement au Palais de Justice à 9 h pour faire du
VACARME, pour faire du bruit.Raison de cet appel : 7 gendarmes, dont 3 officiers, comparaissaient devant la chambre du conseil de Bruxelles pour le
meurtre de Semira Adamu, jeune réfugiée nigériane étouffée le 22 septembre 1998 à l’aide d’un coussin lors de son expulsion vers le Togo.Ces policiers sont poursuivis suite au dépôt d’une plainte pour coups et blessures ayant entraîné la mort introduite par la famille de Semira Adamu et la
Ligue belge des droits de l'Homme. Cette dernière souhaite également que tous les gendarmes impliqués qui ont comparu devant la chambre du conseil soient poursuivis pour infraction à la loi sur le racisme.Quatre d’entre eux dont les officiers ont étés " acquittés " cet après-midi. Pour les trois restants, zélés fonctionnaires de la politique –ferme mais humaine – de déportation, la Chambre du Conseil se prononcera le 26 avril.
Mobilisation bruyante
Une bonne centaine de manifestants se sont retrouvés ce matin à l’entrée de l’immense Palais de justice. Une bonne centaine mais qui, avec le vacarme qu’ils faisaient, semblait être davantage. " Gendarmes assassins ", " Contre l’Etat et sa violence, maintenant et toujours Résistance ", " fils de p. " étaient les slogans les plus entendus ce matin dans ce rassemblement contre l’impunité et les politiques racistes en matière de droit d’asile et d’immigration de l’Etat fédéral belge.
Mais à la différence des nombreux autres rendez-vous quasi hebdomadaires à la place Poellaert, étant donné l’actualité des procès (13 de Clabecq, D14, Collectif sans Ticket, etc.), quelques incidents ont éclaté entre les policiers qui gardaient l’entrée du palais et des manifestants venus leur " offrir " des coussins. Refusant un tel geste de bonne volonté, les gendarmes ont malgré tout dû prendre les coussins … mais sur la tête.
C’est à ce moment que, face à cette agression de coussins, des collègues casqués et armés de matraques sortirent du Palais de justice pour repousser et distribuer quelques coups aux manifestants, probablement très déçus que leur cadeau soient pris d’une telle manière.
Durant ces incidents, Pascal Marchand, du
Collectif contre les expulsions, a été attrapé par les " biomans force bleue ", et frappé à coup de matraques au sein même du Palais.Les manifestants l’ont rejoint un petite heure plus tard aux urgences de l’hôpital Saint Pierre de Bruxelles-ville où Pascal, après quelques examens, est sorti amoché mais sans gravité.