Le gouvernement Sharon est à 100% sharonien, même quand les travaillistes y siègent : on a pu voir à quoi ressemble Shimon peres, qui parle, mais qui n'en intégre pas moins un gouvernement que, parait-il, il ne soutient pas vraiment... Puis il démissionne. La légitimité d'Israël est actuellement parfaitement acquise, même si, historiquement, on a le droit de se poser des questions sur la manière dont cet état a été créé. Quant à la pression des sahroniens-sionistes-herzlien elle est étouffante et permanente et personnellement j'en sais quelque chose. Menaces personnelles, attaques pirates contre les sites qui n'ont pas l'heur de plair aux sharoniens (attaques dont je fais l'expérience tous les jours). Et pour que les choses soient claires, voici à quoi je me rallie : "LE SIONISME USURPE L'IDENTITÉ JUIVE (Collectif) Il faudrait une fois pour toutes dissocier la question du peuple juif (les juifs constituent-ils un peuple ?) et la question du sionisme. - La notion de peuple est complexe et ne se résume pas à une définition objective. D'une certaine façon si les Juifs se considèrent comme un peuple, cela suffit pour que l'on puisse parler d'un peuple juif. On peut alors considérer que la définition d'un peuple est une affaire interne à ceux qui se considèrent comme constituant un peuple. On peut tenter de comprendre les raisons historiques, culturelles ou autres qui font qu'un groupe humain se considère comme un peuple et c'est la tâche de l'historien, du sociologue ou de l'anthropologue de tenter d'expliciter ces raisons mais il ne saurait être question de porter un jugement quant au droit de ce groupe humain de se considérer comme un peuple. Cela implique en retour qu'aucun peuple n'a de droits sur un autre peuple. - La question du sionisme se situe sur un autre registre. Poser la question juive comme question nationale, comme l'a fait Herzl, allait plus loin que la notion de peuple juif. Le sionisme, en posant la question de l'Etat-Nation pour les Juifs comme réponse à l'antisémitisme, s'inscrivait dans le mouvement nationalitaire européen du XIXème siècle et posait la question d'un Etat. Mais c'est moins la question d'un Etat juif qui pose problème que la décision prise par le mouvement sioniste de construire cet Etat en Palestine, c'est-à-dire sur une terre habitée, ce qui impliquait que l'Etat ne pouvait se construire que contre ses habitants. En ce sens le sionisme se différenciait des mouvements nationalitaires pour devenir un mouvement de conquête dont la réussite signifiait la spoliation et l'expulsion des populations habitant la Palestine. Il ne restait plus au sionisme que la solution guerrière pour conquérir son territoire, ce qu'il a fait au milieu du XXème siècle. Si le sionisme s'est approprié la notion de peuple juif, c'est au prix d'un détournement de la question et les signataires pensent qu'il est nécessaire, à l'encontre du discours sioniste officiel, de dissocier sionisme et peuple juif. Cela suppose de penser la notion de peuple indépendamment de l'Etat-Nation. Les Tziganes ont montré l'exemple lorsqu'ils ont demandé d'être reconnus comme nation sans pour autant exiger la constitution d'un Etat-Nation sur un territoire. Pourquoi les Juifs n'en feraient-ils pas autant s'ils veulent se considérer comme un peuple ? Rappelons que le BUND tout en reconnaissant la spécificité d'un peuple juif refusait le principe d'un Etat Juif. - Cette dissociation est d'autant plus nécessaire que l'influence du sionisme sur les Juifs reste forte, le sionisme s'appuyant sur l'histoire pour se présenter comme la seule solution capable de mettre fin à la souffrance juive et sur une confusion savamment entretenue entre l'antisémitisme européen et l'antisionisme. Il est vrai que la politique israélienne, incapable de se distancier de l'idéologie sioniste, peut conduire à des réactions anti-juives d'autant plus forte que les sionistes insistent sur l'identification du judaïsme et du sionisme, ce qui relève de l'imposture. C'est pourquoi, en tant que juifs, nous devons dénoncer cette imposture ; lutter contre le sionisme, c'est d'abord refuser d'être les complices de l'occupation et de l'oppression contre les Palestiniens, lesquels n'avaient aucune raison d'accepter la création d'un Etat étranger sur leur propre sol. Il se trouve que les Palestiniens, au nom du principe "la paix contre les territoires", ont accepté en 1988 l'existence de deux Etats, l'israélien et le palestinien ; l'Etat d'Israël enfermé dans son sionisme n'a pas voulu faire ce pas de la reconnaissance de deux Etats. Le sionisme devient alors un danger pour les Israéliens eux-mêmes. - Quitte à heurter, on ne peut éviter la comparaison entre sionisme et nazisme. S'il y a des différences idéologiques, il y a des ressemblances à commencer par cette volonté d'identifier un peuple à une idéologie, nazisme et peuple allemand, y compris les Allemands de l'étranger, sionisme et peuple juif, au-delà d'Israël ; on y retrouve la même forme de chauvinisme ethnique. Autre ressemblance, l'aspect suicidaire que l'on pourrait résumer pour les uns par un "périssent les Allemands plutôt que le nazisme" et pour les autres par un "périssent les Juifs plutôt que le sionisme". Et l'on sait la catastrophe subie par les Allemands. Nous avons parlé plus haut de la reconnaissance de l'Etat d'Israël par des Palestiniens qui attendaient en retour une reconnaissance de leur droit à un Etat ; les Palestiniens attendent depuis 1988 un retour qui ne vient pas, ce n'est pas la fausse symétrie des Accords d'Oslo, la lettre d'Arafat reconnaissant le droit à l'existence de l'Etat d'Israël et la réponse de Rabin se contentant de reconnaître l'OLP comme interlocuteur, qui pouvait constituer la réponse attendue, sans parler d'un texte qui engageait les Palestiniens bien plus que les Israéliens, lesquels ont pu tranquillement développer la colonisation et renforcer l'occupation. - Si le sionisme s'est voulu une réponse à l'antisémitisme européen, il apparaît aujourd'hui que le sionisme a besoin de cette nouvelle judéophobie, pour reprendre le terme d'un intellectuel égaré dans la défense inconditionnelle du sionisme, afin de mieux étendre son emprise sur les Juifs et continuer à arguer des malheurs des Juifs pour mieux mobiliser autour de lui. En ce sens le sionisme est devenu aujourd'hui l'un des plus dangereux ennemi des Juifs. - Parce que nous sommes juifs, nous refusons de nous identifier à une idéologie totalisante qui veut rassembler les Juifs autour de la politique d'un Etat. - Parce que nous sommes juifs nous refusons la Loi du Retour qui considère tout Juif comme un citoyen israélien en puissance. [Signataires : Rudolf Bkouche, professeur émérite, Université de Lille 1 - Liliane Cordova-Kaczerginski, conseillère principale d'éducation, Paris - Mark Cramer, écrivain, Paris - Daniel Lartichaux-Ulman, étudiant, Paris - Pierre Stambul, professeur de mathématiques, Marseille - Michel Bilis, professionnel de santé, Paris. NB : Certains des signataires sont fils ou fille de déportés ou de résistants. Les signatures sont à envoyer à rbkouche@wanadoo.fr "