Mercredi, 5 mars vers huit heures du soir, je revenais avec un ami d'un café se trouvant au boulevard de la Sauvenière, nous sommes passés par la galerie Opéra du centre ville de Liège. A notre étonnement, nous avons vu à cet endroit un groupe de 7 ou 8 policiers qui avaient arrêtés un groupe de 8 jeunes. Lorsque nous sommes arrivés à leur niveau, un policier nous a interpellé, nous a demandé de nous arrêter et de lui fournir nos cartes d'identités. Lorsque nous lui avons donné, il nous a demandé de vider toutes nos poches et de déposer à même le sol tous ce que nous possédions. Mon ami lui a demandé pourquoi ce contrôle, et ce dernier a répondu :" parce que 80 % de faits sont toujours commis par les même". Et lorsque mon ami lui demande: "les mêmes, vous voulez dire les arabes?", ce dernier a répondu : "oui les faces de cakes". Nous avons déposé tout ce que nous avions en notre possession et ensuite nous avons du subir une fouille corporelle humiliante devant les passants. J'ai demandé à la personne qui me fouillait de me donner une raison pour le contrôle que nous subissions, celui-ci m'a dit :"ce n'est pas ton problème". Pourtant ils sont obligés de donner une raison pour leur contrôle. Alors je lui ai demandé de me donner son nom, et bien sur il a refusé. Après avoir été insultés et humiliés, ils nous ont menottés l'un à l'autre avec les 8 autres personnes qui avaient été arrêtées avant nous, ensuite nous avons du traverser tout le centre ville à pied, enchaînés comme de vulgaires criminels devant les regards des passant pour nous humilier une deuxième fois. Dans notre groupe, il y avait une personne d'origine africaine, un autre d'origine turque et le reste d'origine maghrébine. Lorsque nous sommes arrivés à l'hôtel de ville, ils nous ont tous collés contre un mur et nous ont demandé de nous déshabiller l'un après l'autre afin de fouiller nos habits. Nous avons du nous déshabiller jusqu'aux chaussettes, la culotte nous a été laissée. A ce moment, je redemande une deuxième fois le nom d'un policier et ce dernier me dit: " je ne donne pas de nom, c'est Willy Demeyer, le bourgmestre de la ville de liège, qui en a donné l'ordre". Le policier qui m’ arrêté s'approche de moi et me dit: "Ah!! tu veux porter plainte? Si t'es pas content, rentre dans ton pays de bougnouls". Après les fouilles , l'un après l'autre, ils nous ont photographiés avec un numéro déposé au niveau de la poitrine afin de nous mettre, d'après eux, dans une base de données consultable par les plaignants… Enfin, nous avons été relâchés une heure et demi après le début de notre arrestation. En partant, je suis passé à l'accueil demander une attestation prouvant que j'ai bien été arrêté par la police de Liège et celle-ci m'a également été refusée. Une demi-heure après que j'ai quitté le commissariat, j'ai vu les mêmes policiers avec six personnes d'origine étrangère, menottées, marchant vers le commissariat. Que faut-il penser de ces événements ? Tout d’abord, nous avons été arrêté de façon complètement arbitraire, nous ne faisions que nous promener et n’avions rien fait de répréhensible. Ensuite, cette arrestation est raciste : toutes les personnes arrêtées étaient d’origine non-belge et nous avons tous subi des insultes clairement racistes. De plus, cette arrestation s’est faite de façon totalement illégale : je n’ai pas de preuves de mon arrestation, je ne sais pas qui m’a arrêté, on ne m’en a pas donné le motif… Bref, tous mes droits ont été bafoués. Enfin, cette arrestation risque de me poser des problèmes puisqu’un policier m’a dit que ma photo allait intégrer une base de données consultée par les plaignants et recensant les visages connus de la criminalité liégeoise. Par ces pratiques, la police de Liège et la politique sécuritaire qu’elle met en place à la demande de Mr Demeyer montre son caractère raciste. Au début du mois de décembre de l’année dernière, l’ensemble du monde politique s’est alarmé de la mise sur pied à Borgherout de comités de surveillance civile par Mr Abou Jah Jah, comités censées observer, avec des appareils photos, le comportement de la police vis-à-vis de la jeunesse maghrébine de ce quartier d’Anvers. On a crié au « fascisme », au « terrorisme »… On a vu tout le monde commenter d’un ton scandalisé l’apparition de ces comités, mais aujourd’hui, à Liège, qui surveille les agissements de la police quand elle reçoit de tels ordres ?