UN PETIT RAPPORT SUR CE QU’IL M’EST ARRIVE CE SOIR Mercredi 19 décembre texte anonyme via indymedia Argentine Traduction ( rapide) Equipe Mayo 37 J’ étais devant la télé, regardant les mises à sac et les soulèvements dans l’intérieur du pays. Soudain le président est apparu sur l’ écran… Il parlait de la différence entre les criminels et les nécessiteux. Il parlait calmement presque élégamment essayant de paraître en possession de sa charge. Il dit avoir annoncé l’ état de siège . Je savais que c’ était inconstitutionnel, en Argentine, pour un président de déclarer l’ état de siège, seul le congrès peut le faire. J’ étais dégoûté et j’ ai éteins la télé . J’ ai commencé a entendre un bruit … un bruit qui enflé… Je suis allé voir sur le balcon … des gens sur chaque balcon frappés des pots ou des casseroles , le son enflait et enflait… C’ était un rugissement … Et il n’ allait pas s’ arrêter . J’ ai vu des gens à l’ angle de la rue où j’ habite… pas plus de 10… J’ ai enfilé une chemise et je suis descendu… C’ était étrange, et excitant ,à chaque coin de rue je pouvais voir les gens se rassembler. Des petits groupes. J’ habite un confortable quartier pour les classes moyennes … mais tout le monde était excédé par ce qu’il se passait … et ce qui avait duré trop longtemps. Au coin de la rue suivante les gens arrivés et se rassemblait au milieu de la rue . En quelques minutes nous avons été quelques choses comme 150 personnes … nous avons commencé à marcher… personne ne semblait savoir où nous allions ni ce qu’il allait arriver… Une heure été passée depuis le début , depuis les premiers coups sur les casseroles et ce bruit ne s’arrêtait pas renvoyé de tous les quartiers de la ville… Alors que nous marchions les gens nous rejoignaient c’était excitant… presque enivrant, le sentiment de reprendre le pouvoir . Toute la population dans sa diversité était là ,je me suis retourné et j’ ai vu d’ autres groupes arriver encore d’ autres rues . Je voyais des gens en costume des gens en bleu de travail , des jeunes filles dans des beaux vêtements et des vieux dans des vêtements élimés . Il y avait le petit businessman écrasé par l’ augmentation des taxes et qui va bientôt perdre sa villa faute de payer le crédit et le jeune homme exclus du systeme et au chômage depuis 4 ans…Tout le monde était représenté Les gens nous acclamaient depuis les balcons, jetaient des petits morceaux de papier déchirés qui tombés lentement sur la rue… Lorsque je suis arrivé à la hauteur du Congrès plusieurs milliers de personnes étaient déjà là et je pouvais voir les gens arriver de toutes les rues. On aurait dit une fête. Les chants, les applaudissements. Une personne sur les marches du Congres a allumé un feu de détresse, une fumée rose a envahi la place… j’ai regardé autour de moi , je ne sais pas pourquoi mais j’ai ressenti une tension, alors que la foule s’avancait vers le palais présidentiel . La tension augmentait . Je vis des flammes dans la rue au loin . Une poubelle en feu … J’ ai continué a marcher, certains chantait et frappait dans leurs mains, d’autres allumaient des petits feux… J’étais à la hauteur d’ un groupe qui venait d’ un quartier de la ville plus dur que le mien … Je ne les juge pas ils en bavent beaucoup, beaucoup plus que n’importe qui d’ autres. Et la colère nourrit la colère. Un jeune homme allé frapper un panneau de signalisation avec un bâton quand un autre type serrant sa fiancé dans ses bras lui a dit quelque chose. Le jeune homme s’ est retourné et j’ ai pu entendre sa phrase « Regarde combien nous sommes » . J’ ai regardé derrière-moi, et j’ ai vu ce que je pressentais depuis le début , tout le monde était là, tout le monde était représenté. Nous étions trop… Le jeune homme a jeté son bâton. Quand je suis arrivé sur la place de Mai, 2 000 personnes été déjà là , et d’ autres continuaient à arriver encore et encore Les gens arrivait en voiture, c’était fou. Jeune, vieux, familles… le peuple. La place était déjà à demi pleine. Je me suis promené sur la place, fasciné, surpris d’ être là . je me trouvais sur l’ arrière de la place face au palais présidentiel et je pensais qu’il ne m’ arrivera pas souvent de sortir sur le balcon pour entendre du bruit , descendre dans la rue et pour finir assister à la déposition du pouvoir par un soulèvement social. Soudain je fus poussé par quelqu’un. Lorsque je repris mon équilibre je vis tout le monde courir . Quelqu’un cria : « fils de pute » à coté de moi . instinctivement je me suis mis à courir. J’ ai couru sur la longueur d’ un pâté de maison avant de me retourner et voir des centaines de personnes courir. J’ ai demandé autour de moi ce qui se passait, mais tout le monde courait, une personne qui me dépassa dit quelque chose au sujet de la police. Mes narines commençaient à me démanger, je me suis retourné 500 mètres derrières moi je vis une fumée envahir la place, les yeux des gens rougissait , ma gorge me faisait mal, je me mis à courir en me retournant de temps en temps. Les gens fuyaient la place dans tous les sens. La fumée s’ éleva de plus en plus et je me suis servi de ma chemise pour me protéger la bouche et le nez , mes yeux me brûlaient . Je regarde autour…un homme avec son tee shirt « Miami – Florida » très « middle class » qui disait combien il comprenait ceux que les grévistes ressentaient. J’ ai continué à marcher…j’ ai soudain réalisé que je pleurais. Je n’ ai pas su si c’était à cause des gaz lacrymogènes ou de l’impuissance et de la colére. http://mx.geocities.com/mayo_37/index.html www.mayo37.fr.st