>>Un militant No Border condamné à trois mois de prison ferme à Strasbourg (AFP, 21/08/2002 à 19:26) Un militant du collectif anti-mondialisation No Border, Ahmed Meguini, a été condamné mercredi, par le tribunal correctionnel de Strasbourg, à huit mois de prison dont trois mois ferme, avec maintien en détention, pour violence et outrage contre des policiers. Ahmed Meguini, 25 ans, qui conteste les faits, a été reconnu coupable d'avoir frappé à l'aide d'un bâton un capitaine de police, lui fracturant la main et entraînant une incapacité de travail de 10 jours, lors d'une manifestation du collectif qui avait donné lieu à des incidents dans le centre de Strasbourg le 24 juillet. Le jeune homme, qui avait été interpellé lors de cette manifestation, devra verser 457 euros pour les frais d'expertise médicale du policier, ainsi que 380 euros pour les frais de procédure. Ahmed Meguini a également été reconnu coupable d'outrage à un commissaire de police et devra s'acquitter à ce titre d'une somme de 350 euros de dommages et intérêts. Le procureur de la République avait requis huit mois d'emprisonnement avec maintien en détention tandis que l'avocat du jeune homme, Me Frédéric Massiot, avait plaidé la relaxe. Ahmed Meguini, co-fondateur du "Mouvement spontané des citoyens dans la rue" créé au soir du premier tour de l'élection présidentielle, le 21 avril, avait été placé en détention provisoire le 26 juillet au terme d'une comparution immédiate. Une cinquantaine de sympathisants du collectif No Border se sont réunis mercredi dans le calme devant le palais de Justice pendant l'audience à laquelle sept d'entre eux ont pu assister. Ils ont demandé la libération immédiate d'Ahmed et dénoncé le régime d'isolement dans lequel le jeune homme a été placé durant sa détention provisoire, lors d'une brève conférence de presse avant le début de l'audience. Ils ont également fustigé les violences policières pratiquées, selon eux, à l'encontre des participants au camp No Border, qui avait réuni quelque 2.000 personnes du 15 au 28 juillet à Strasbourg. Un jeune homme avait notamment été gravement blessé à la cuisse par un flash ball, utilisé à 2-3 mètres de distance, par un agent des forces de l'ordre lors de la manifestation du 24 juillet. Le jeune homme, originaire de Strasbourg, a eu une Incapacité totale de travail (ITT) de douze jours. Il a déclaré mercredi avoir l'intention de porter plainte auprès du tribunal administratif. >>Condamnation d'un militant anti-mondialisation : protestation du DAL (AFP, 21/08/2002 à 21:05) L'association Droit au logement (DAL) a protesté, mercredi, après la condamnation à Strasbourg d'un militant du collectif anti-mondialisation No Border, Ahmed Meguini, à huit mois de prison dont trois ferme, pour violence et outrage contre des policiers. Fondateur du "Mouvement spontané" et animateur des manifestations anti-Le Pen ce printemps à Paris, Ahmed Meguini, 25 ans, a été reconnu coupable d'avoir frappé avec un bâton un capitaine de police lors d'une manifestation à Strasbourg le 24 juillet. Il contestait les faits. Dans un communiqué, "Droit au logement s'élève contre cette décision brutale qui sanctionne un manifestant profondément non violent pour des faits qu'il nie à juste titre". "Que vaut la parole de quelques jeunes face à des témoignages de policiers gradés ?" interroge le DAL, pour qui "cette décision sanctionne symboliquement une jeunesse qui s'est rebellée contre l'extrême droite et toutes les formes d'oppression humaines". "Nous dénonçons les conditions d'incarcération brutales et injustifiées (d'Ahmed Meguini) depuis 4 semaines et demandons sa mise en liberté conditionnelle", conclut le texte. >>Le G10 dénonce la condamnation d'un militant anti-mondialisation (AFP, 22/08/2002 à 12:52) L'Union syndicale-G10 Solidaires (dont Sud) a dénoncé jeudi la condamnation "injustifiée" à huit mois de prison, dont trois ferme, d'un militant du collectif anti-mondialisation No Border, Ahmed Meguini, mercredi par le Tribunal de Strasbourg pour "violence et outrage à agent". Ahmed Méguini, 25 ans, qui conteste les faits, a été reconnu coupable d'avoir frappé avec un bâton un capitaine de police lors d'une manifestation à Strasbourg le 24 juillet. Co-fondateur du "Mouvement spontané" et animateur des manifestations anti-Le Pen ce printemps à Paris, le jeune homme a également été reconnu coupable d'outrage à un commissaire de police. Selon le G10, Ahmed "a toujours nié les faits, mais la parole d'un jeune contre celle des responsables policiers n'a pas pesé lourd face au tribunal". Le G10 demande dans un communiqué la mise en liberté conditionnelle immédiate d'Ahmed Méguini, déjà incarcéré depuis plus d'un mois, et affirme que "tous ceux qui ont cotoyé Ahmed (...) savent parfaitement qu'il est profondément non-violent" et qu'il est "attaché au combat pour les droits humains". "Après l'incarcération de José Bové, et les procès en cours contre plusieurs militants de la Confédération paysanne, puis la condamnation à la prison ferme d'un responsable syndical à Cherbourg, ce nouveau jugement confirme la tendance actuelle de la justice à sanctionner durement les militants qui se mobilisent pour d'autres choix sociaux et pour un monde plus solidaire", affirme le G10. >>Le syndicat de la magistrature consterné par la condamnation du militant "No Border" (AFP, 22/08/2002 à 16:56) Le syndicat de la magistrature (SM, gauche) s'est déclaré "consterné", jeudi au lendemain de la condamnation d'un militant du collectif anti-mondialisation "No Border" par le tribunal correctionnel de Strasbourg à huit mois de prison dont trois mois ferme pour violence et outrage contre des policiers. Ahmed Meguini, 25 ans, qui conteste les faits, a été reconnu coupable d'avoir frappé à l'aide d'un bâton un capitaine de police, lui fracturant la main et entraînant une incapacité de travail de 10 jours, lors d'une manifestation du collectif qui avait donné lieu à des incidents dans le centre de Strasbourg le 24 juillet. Le syndicat de la magistrature écrit être "consterné de voir la justice contribuer, par de lourdes condamnations, à la régression de la liberté d'expression et de manifestation." "Le syndicat de la magistrature constate une répression pénale accrue lorsque des infractions sont reprochées à un manifestant du mouvement social ou à un militant syndical", ajoute encore le SM qui estime que cette "peine extrêmement sévère (...) s'inscrit dans une période de pénalisation du mouvement social". >>"No Border": arrestation des occupants d'une annexe du ministère de la justice (AFP, 23 août, 20h07) Dix-sept militants du collectif anti-mondialisation "No Border" qui occupaient des locaux du ministère de la justice à Strasbourg ont été placés en garde à vue vendredi en début de soirée à l'issue d'une intervention de police, a indiqué le vice-procureur de la République de Strasbourg, Philippe Vannier. Deux autres militants, qui se trouvaient dans la rue avec une vingtaine d'autres lors de l'intervention, ont également été interpellés dans une ambiance tendue. Les occupants exigeaient la levée des mesures d'isolement prises à l'encontre d'un militant de "No Border" détenu pour avoir blessé un policier lors d'une manifestation à Strasbourg le 24 juillet. Les mains entravées dans le dos, ils ont été emmenés à bord de fourgons de police, a constaté une journaliste de l'AFP sur place. "Le GIPN (Groupement d'intervention de la police nationale) a ouvert la porte de force pour pouvoir pénétrer dans les locaux et libérer les personnes séquestrées", a dit M. Vannier aux journalistes présents. Parlant de "prise d'otages", le magistrat a souligné que "la séquestration est un délit très grave". Trois employés de cette Antenne régionale du ministère de la justice étaient présents lors de l'irruption des militants vers 16H00. Ils ont indiqué aux journalistes, depuis la fenêtre de leurs bureaux, que "tout allait bien" et qu'au moins deux d'entre eux devaient rester sur les lieux jusqu'à l'intervention de la police, à la demande de leur hiérarchie, pour "veiller sur le matériel". Un militant de "No Border" avait assuré aux journalistes présents que l'occupation avait un caractère "pacifique". M. Vannier a confirmé que les employés n'ont été victimes d'aucune violence. Une trentaine de policiers, dont des membres du GIPN, avaient pénétré vers 17H30 dans le bâtiment où les manifestants s'étaient retranchés au deuxième étage, dans les locaux de l'Antenne régionale de l'Equipement du ministère de la justice. A 19H00 un policier cagoulé a mis le point final à l'occupation en arrachant la banderole que les militants anti-mondialisation, constitués en "Collectif pour la libération d'Ahmed" Meguini, avaient déployé à une fenêtre. Ahmed Meguini, âgé de 25 ans, a été condamné mercredi par le tribunal correctionnel de Strasbourg à huit mois de prison dont trois mois ferme pour avoir frappé à l'aide d'un bâton un capitaine de police, lui fracturant la main. Le jeune homme, qui conteste les faits, est maintenu à l'isolement et est interdit de parloir depuis son arrestation lors de la manifestation du 24 juillet, dénoncent les militants de "No Border". Selon le vice-procureur de la République de Strasbourg, Ahmed Meguini est détenu seul dans sa cellule mais rencontre les autres prisonniers durant la journée.