Actuellement, Les 13 délégués de Clabecq sont depuis de nombreuses années, trainés devant les tribunaux. A l'origine, les forges de Clabecq, une des nombreuses industries lourde wallone, n'est selon les actionnaires, plus assez rentable. Le 19 décembre 1996, le conseil d'administration (présidé par la Région wallone) met la clé sous la porte. Deux milles familles se retrouvent du jour au lendemain au chômage. Roberto D'Orazio et Silvio Marra, deux des principaux leaders syndicaux élus démocratiquement par les ouvriers, mettent tout en oeuvre pour empêcher ce drame social. Le 2 février 1997, lors de la marche multicolore pour l'emploi, 70.000 travailleurs se mettent debout pour dire non à la fatalité que les actionnaires veulent leur imposer. Le 28 Mars 1997, la répression atteint son paroxysme lorsque les ouvriers de Clabecq manifestent ( avec l'autorisation du ministère de l'intérieur) sur une bretelle d'autoroute à Wauthier-Braine. Tout à coup, sortie des bois comme un bandit, la gendarmerie attaque les ouvriers à coup d'autopompes, de matraques et de gaz lacrymogènes. Les ouvriers (qui sont loin d'être des étudiants) réussissent à faire face à cette agression en répliquant avec leurs buldozers. Les médias ne manqueront bien sûr pas d'inverser la situation en prétendant une attaque de la part des manifestants. Le 5 avril 1997, la marche contre les menteurs rassemble 15.000 personnes à Namur. Le 4 juillet 1997, le groupe Duferco reprend Clabecq et le 14 juillet, les ouvriers votent par référendum la reprise du travail. C'est un échec pour la délégation syndicale car celle-ci se voit aussitôt expulsée de l'entreprise et de la FGTB. Le 9 juillet 1998, 13 délégués syndicaux sont trainés devant les tribunaux sur base de l'article 66§4 du code pénal, article qui date des grandes révoltes sociales de 1887, époque où le gouvernement (élu par suffrage censitaire) n'hésitait pas à tirer à balles réelles sur les manifestants. Cette "loi" stipule que tout ceux qui par des discours, réunions, affiches, tracts, etc. incitent à commettre des délits sont directement responsables et les leaders syndicaux peuvent donc être poursuivit en justice pour leurs discours. Ainsi les délégués des Forges de Clabecq se retrouvent comme des malfrats sur le banc des accusés et Roberto D'Orazio risque une peine maximale de dix ans de prison. Le 25 novembre 1999, Après une longue, lourde et coûteuse procédure, le tribunal de Nivelles se déclare incompétent, et pour cause, un des juges n'est autre que le mari d'un membre du parquet chargé de l'enquête. Le procureur du roi fait appel à la décision et le tribunal décide de recommencer le procès à zéro, cette fois à Bruxelles. Depuis lors, le procès continue sous la présidence du juge Collin qui malgré l'argumentaire brillant des avocats de la défense, fait tout pour inculper et condamner les 13 délégués des Forges, allant même au point de refuser à la défense le droit de faire comparaitre ses témoins reflettant que cette pseudo justice ou plutôt cette justice de classe vise avant tout à faire des délégués de Clabecq un exemple pour assurer au monde patronal une sécurité maximale et aux leaders syndicaux une liberté minimale. En effet,ce procès est un enjeu capital car il entrave des droits syndicaux fondamentaux: la liberté d'expression, de réunion, et d'opinion syndicale élémentaires à la protection des travailleurs. Si le verdict débouche sur une condamnation, plus jamais un véritable combat syndical engagé ne pourra être mené sans que la justice patronnale ne s'en mêle . De plus, ceux qui jadis fermèrent les forges (la Région wallone) font partie du même gouvernement que ceux qui furent chargés de l'enquête et que ceux qui aujourd'hui se sont constitués partie civile et trainent les ouvriers dans la boue. Ce vice de procédure s'accompagne du fait que l'enquête n'a pas bénéficié d'une instruction et qu'elle se base sur les procès verbaux de la gendarmerie (qui, rappelons le, est la même que celle qui agressa les travailleurs sur l'autoroute). Nous pouvons dès lors comprendre que ce procès n'est autre qu'une attaque du monde patronal envers leur pire ennemi: le monde syndical engagé. Le 16 février 2002, une soirée de soutien aux délégués s'est déroulée à Tubize et à rassemblé plus de 300 personnes. Le message qui a été lancé par Roberto D'Orazio, Silvio Marra et leurs avocats est clair : la justice de classe s'est armée juridiquement pour condamner les délégués et en faire des exemples pour ceux qui auront encore le courage de se mettre DEBOUT, et dès lors même la plus brillante des plaidoiries ne pourra changer l''issue du procès. C'est pourquoi le seul espoir d'acquitemment pour les travailleurs réside aujourd'hui dans la mobilisation et l'union de tout ceux qui suivent depuis trois ans de loin ou de près ce procès et qui estiment que celui-ci est une entrave à la liberté syndicale et à la démocratie. Ce lundi 4 Mars 2002 à 8h30, une manifestation est organisée devant le palais de justice de bruxelles et cette même date, le verdict tombera. L'issue du procès dépend de votre présence, venez nombreux et DEBOUT.