L'organisation est préoccupée par les informations indiquant que de nombreux individus appréhendés à la suite de ces attentats se sont vu refuser la possibilité d'entrer rapidement en contact avec un avocat ou leurs proches. Dans certains cas, les autorités ont tardé à révéler le lieu de détention de personnes interpellées. La possibilité de consulter rapidement un avocat en cas d'arrestation constitue un droit fondamental consacré par les normes internationales, et une garantie essentielle contre les mauvais traitements, y compris en situation d'urgence. Il est tout particulièrement important de veiller au respect de ces droits dans le contexte actuel étant donné le renforcement des pouvoirs accordés à la police, qui est maintenant habilitée à maintenir des personnes en garde à vue de manière prolongée aux fins d'interrogatoire. Amnesty International est également préoccupée par les conditions de détention imposées à certaines personnes, qui semblent incompatibles avec les normes internationales relatives au traitement des détenus. Ainsi, d'après les informations recueillies, deux hommes placés à l'isolement au Metropolitan Correctional Center de New York sont privés d'exercice, nourris avec certains aliments qu'ils ne peuvent manger pour des motifs religieux, enfermés dans des cellules froides avec une simple couverture, et soumis à des fouilles à corps complètes deux fois par jour alors qu'ils ne sont autorisés à avoir aucun contact physique avec les personnes qui leur rendent visite ; il semble en outre qu'on leur enchaîne les mains et les pieds chaque fois qu'ils sont emmenés hors de leur cellule. Ces conditions de détention revêtent un caractère punitif qui paraît injustifié, d'autant plus que ces deux individus n'avaient été inculpés d'aucune infraction et qu'ils étaient retenus en tant que témoins clés. À certains égards, le traitement infligé à ces hommes, et à d'autres personnes détenues dans des maisons d'arrêt, est pire que celui réservé à des condamnés emprisonnés. Par ailleurs, un ressortissant saoudien a été maintenu en détention une semaine dans une maison d'arrêt de Dallas sans matériel de couchage, sans tasse et sans horloge. Ses conditions de détention se sont uniquement améliorées après que son avocat eut accompli des démarches auprès du directeur des services régionaux d'immigration, qui est intervenu directement auprès des autorités de cet établissement pénitentiaire. Complément d'information Plus de 700 personnes, d'origine arabe ou moyen-orientale pour la plupart, ont été arrêtées et placées en détention aux États-Unis dans le cadre des investigations menées sur les attentats perpétrés à New York et Washington le 11 septembre dernier. Nombre d'entre elles sont privées de leur liberté en vertu de nouvelles dispositions permettant de garder à vue des ressortissants étrangers pendant quarante-huit heures ou plus en cas d'urgence, et de nombreux individus auraient été appréhendés pour infraction à la législation sur l'immigration. Dans certains cas, les autorités ont fait obligation aux avocats de personnes inculpées, ou détenues en tant que témoins clés dans le cadre d'une information judiciaire, de garder le silence sur le déroulement de la procédure. Des avocats spécialisés dans la défense des droits civils se sont plaints d'avoir eu des difficultés à obtenir des informations sur nombre des individus appréhendés. En outre, le Congrès des États-Unis examine actuellement un projet de loi qui permettrait, entre autres, de maintenir des personnes en détention sans inculpation pour une période pouvant aller jusqu'à sept jours. Les normes internationales disposent notamment que toutes les personnes arrêtées ou détenues doivent être traitées avec humanité ; qu'elles doivent pouvoir consulter rapidement un avocat et communiquer avec leur famille ; que les ressortissants étrangers doivent se voir accorder le droit d'informer de leur situation leurs représentants consulaires ou une organisation nationale susceptible de leur prêter assistance ; et que tout individu arrêté ou détenu du chef d'une infraction pénale doit être traduit dans le plus court délai devant un juge ou une autre autorité habilitée par la loi à exercer des fonctions judiciaires. Les normes relatives au traitement des détenus disposent que tout détenu doit se voir accorder au moins une heure par jour d'exercice physique approprié en plein air, que des instruments de contrainte ne peuvent être employés qu'en cas de stricte nécessité, et que les chaînes et les fers ne doivent pas être utilisés en tant que moyens de contrainte. Pour obtenir de plus amples informations, veuillez contacter le Service de presse d'Amnesty International, à Londres, au +44 20 7413 5566 ou consulter notre site web : http://www.amnesty.org