Mardi 18 février, La grande importance que ce séminaire international. Debout très tôt mais une fois arrivé dans le hall de l’hôtel, j’apprends que le programme est changé !! Nous n’allons pas visiter les écoles mais nous reprenons le programme NASYO. Je suis fâché sur notre direction car nous avions pris une décision de groupe. Je comprendrai le lendemain lorsque je verrai la cérémonie d’ouverture du congrès la grande importance que ce séminaire international a dans la lutte internationale contre l’agression américaine sur l’Irak. 09h30 : nous partons donc visiter l’abri d’Al-Almareya. Il s’agit d’un énorme Bunker bombardé par les USA en 1991. + de 4OO morts civils, femmes et enfants compris. Bunker public construit sur 2 étages dans un quartier de la banlieue de Bagdad. - A venir. 11h30 : Hôpital Saddam. Nous visitons le service cancer des enfants. Les leucémies ont été multipliées par 7 suite aux bombardements US à l'uranium appauvri. Un nombre incalculable de familles doivent vendre maison, voiture,… pour essayer de faire survivre leurs enfants. Je sors de là avec le ventre retourné! Honte à Bush et à son système! Embargo, pas de médicament. 15h : Manifestations des étudiants NASYO et de nos 55 délégations contre la guerre: Tchad, Japon, France, Liban, Jordanie, Inde, Iles-Maurices, Palestine, Mauritanie, Afrique du Sud, Suède, Sri Lanka, Angleterre, Australie, Belgique, Finlande, Allemagne, R.P. Congo, USA, … Nous sommes la délégation la plus importante. Il y a une centaine de Japonais ici mais ils sont venus en plusieurs petits groupes différents. Je dois avouer une grande fierté ! Nous nous dirigeons en direction du bâtiment des Nations Unies. 18h-19h : Conférence du Dr Huda. Je suis très fatigué, manque de concentration. Je sors de la salle et tombe sur un stand de livres sur l’Irak. Les médias européens m’ont appris que Saddam était pire que Satan : je découvre avec stupeur que ce monsieur a écrit des dizaines de livres : éducation des enfants, émancipation de la femme, démocratisation des pays arabes, nationalisation du pétrole,…Il a même écrit 3 romans me dira un étudiant : 2 comédies et 1 dramatique. Je suis heureux de pouvoir le découvrir par la littérature. 19h : Nous rencontrons le Dr Huda. Il s’agit d’une femme appartenant au Conseil Supérieur de l’Etat Irakien en charge de l’éducation. Elle est le n° 3 ou 4 du gouvernement. Elle représente Saddam Hussein au sein de notre séminaire international. Je lui pose une question et lui fait une requête : "Pensez-vous que si l'Europe avait été aussi forte militairement que les USA, elle n'aurait pas aussi envoyer ses troupes pour conquérir votre pétrole. Mon opinion est qu'on aurait été dans une 3e guerre mondiale! De plus, pour notre peuple, continuez à garder la tête haute!" Elle répond émotive ment et doit s'arrêter pour ne pas verser une larme. Moment très émouvant! 20h30 : Soirée culturelle présentée par le journaliste vedette de la chaîne nationale destinée à la jeunesse. Concert : notre groupe donne l’ambiance, prend la piste de danse d’assaut et fraternise avec la jeunesse intellectuelle de Bagdad qui nous accompagne la plupart du temps comme traducteur. Nous avons aussi nos propres traducteurs, il s’agit de jeunes belges d’origine arabe. Nous sommes reçu comme des rois, on fait très attention à nous. Tous nos hôtes sont très prévenants, même un peu trop parfois. C’est leur manière de nous faire comprendre l’importance que nous avons pour eux lorsque nous rentrerons chez nous. Après avoir terminé mon premier journal, tard dans la soirée, nous décidons avec Majid (mon camarade de chambre, athlète d’endurance liégeois, régent en éducation physique et animateur socio sportif pour la ville de Liège) d’aller nous vider la tête en nous promenant dans les rues de Bagdad. Nous rencontrons Hafed et Karim (2 jeunes bruxellois de notre groupe). Nous décidons d’aller boire un thé et de jouer une partie de Domino. Lorsque nous sortons du café, nous rencontrons un démuni Irakiens : il vit avec 2 de ses 5 enfants dans une cabane de carton avec du plastique comme protection contre la pluie tenu par quelques briques. Son « habitation » mesure en tout et pour tout 2m sur 3. Il se chauffe dehors avec un feu de bois dans un petit baril. 2 de ses enfants sont pris en charge par leur grand-père. Ils vont à l’école. 2 autres vivent avec lui dans la cabane. La maman et le nouveau-né sont décédés lors de l’accouchement. Le plus grand est cireur de chaussures et laveur de vitres avec son père. Le petit dernier va à l’école. La famille habite l’endroit depuis 12 ans. Le papa a perdu un pied lors de la guerre Iran-Irak (il y a beaucoup de gens mutilés dans Bagdad). Pour se nourrir, la famille à droits à des bons de nourriture payés par le gouvernement irakien. En Belgique, il aurait du se rendre au resto du coeur…qui est fait par des bénévoles! La solidarité du café d’en face est aussi soulignée. Ils rentrent quand ils le souhaitent et le patron est aimable avec eux. Grande solidarité entre Irakiens. De manière générale, Hafed me dit que le peuple irakien est très généreux et honnête. Un jour il a perdu sa carte de Banque. Quelqu’un est venu lui ramener à la réception de l’hôtel. Nous continuons à discuter avec nos amis : ils sont fiers, modeste, et restent la tête haute. Une voiture de police arrive: je pense qu'il vont nous dire de circuler. Rien. Ils nous souhaitent la bienvenue et disent que nous pouvons aller où nous voulons et parler avec qui nous voulons. Nous ne pouvons seulement pas prendre l'un de nous au volant de la voiture de police. Hafed dit:"A Bruxelles, ça aurait été contrôle de papier et interrogatoire puis circuler!! Ici on est plus en sécurité que chez nous!" Il est 3h30 lorsque, enfin, je retrouve mon nid douillet. Christophe.