arch/ive/ief (2000 - 2005)

Aucun danger ou menace ne peut justifier la présence de ces armes nucléaires. Les armes nucléaires en Europe sont un obstacle à la poursuite du désarmement nucléaire et nuisent à la crédibilité d'une politique de non-prolifération. La Russie est prête à discuter de la réduction de son arsenal d'armes nucléaires tactiques, mais uniquement à condition que tous les états nucléaires gardent leurs armes nucléaires sur leur propre territoire, une référence claire à l'arsenal nucléaire américain en Europe. En outre, les plaidoyers européens en faveur de la non-prolifération manquent de crédibilité tant que des pays européens abritent des armes nucléaires. De nombreux pays considèrent ces armes nucléaires non seulement comme une violation du TNP, mais également comme une menace réelle étant donné que la doctrine militaire américaine permet l'utilisation d'armes nucléaires contre des états non nucléaires.

Le débat sur le retrait d'Europe des armes nucléaires américaines fait rage dans plusieurs pays de l'OTAN. En Belgique, le Sénat a approuvé à l'unanimité une résolution demandant le retrait des armes nucléaires. En Allemagne, le parti libéral FDP a fait la même proposition avec le soutien de plusieurs parlementaires verts et socialistes. Suite à cette proposition, le ministre de la Défense allemand, M. Struck, a annoncé qu'il placerait le retrait de ces armes nucléaires à l'agenda de l'OTAN après consultation des autres pays dans lesquels sont également stationnées des armes nucléaires. Mme Alliot-Marie, la ministre française de la Défense, a apporté son soutien à l'ouverture du débat. La Canada est depuis longtemps déjà partisan d'un retrait de ces armes nucléaires tandis qu'en Norvège également, des voix dans cette direction s'élèvent au sein du parti chrétien-démocrate KrF, le parti du premier ministre.

En bref, au délà des frontières entre partis, des voix s'élèvent au sein des pays de l'OTAN pour demander le retrait de ces armes nucléaires.

Ces évolutions politiques font enfin écho à l'appel clair de nombreuses campagnes contre les armes nucléaires. En avril dernier, des centaines de Bombe-spotters ont encore mené une inspection civile des sites de l'OTAN en Belgique. 235 bourgmestres ont déjà répondu à l'appel des bourgmestres de Hiroshima et Nagasaki pour la suppression de toutes les armes nucléaires d'ici à 2020. Les mois à venir seront également chargés. Entre le 26 juillet et le 9 août, For Mother Earth attend des centaines de marcheurs à l'occasion de la marche internationale pour la paix entre Ypres et Kleine Brogel.

Des signaux tout à fait clair, et enfin également un débat politique. Il est maintenant temps que les ministres de la Défense de l'OTAN prennent leur responsabilité et mettent un terme au déploiement d'armes nucléaires américaines en Europe. Nous espérons que le ministre allemand de la Défense tiendra parole et lancera la discussion sur le sujet. Mais l'absence d'une telle confirmation ne serait en aucun cas pour que le gouvernement belge ne prenne pas d'initiative sur le sujet.

L'action à l'OTAN et la marche pour la paix bénéficient du soutien de Abolition 2000 Belgique, le réseau belge pour l'abolition de toutes les armes nucléaires.