arch/ive/ief (2000 - 2005)

La dissidente Cubaine Marta Beatriz Roque organise ce 20 mai à la Havane une "Réunion pour propager la Société civile". Son but est de mettre la soi-disant opposition indépendante à l'avant-plan.
Ceci semble être un projet innocent et même sympathique, mais ce n'est pas le cas. Marta Beatriz Roque n'est pas du tout une personne indépendante. Elle dispose non seulement de l'appui et de l'aide financière du gouvernement des Etats Unis (via la "US Agency for International Development"), mais aussi des organisations paramilitaires et d'extrême droite de Miami telles que Alpha 66 et les Comandos F-4. Depuis que l’affaire Posada Carriles est passée dans la presse, nous savons tous quel genre d’activités déploient ces groupes.

Il est bien connu et prouvé que les Etats Unis mettent des millions de dollars en aides financière et matérielle, à la disposition des soi-disant dissidents cubains . La Maison Blanche elle-même le confirme. Il est difficile de dire que les activistes politiques payés par une nation ennemie sont des dissidents. Aucun pays ne tolère une telle ingérence dans sa politique intérieure. Les Etats Unis prévoient de sévères punitions pour de pareilles actes. Il en est de même en Europe.

James Cason, chargé d’affaires américain à La Havane, déclare ouvertement dans des interviews télévisées qu’il souhaite unir et renforcer la dissidence cubaine. Pour faciliter la chose, chaque dissident reçoit un sauf-conduit qui lui confère l’accès illimité, éventuellement en compagnie d’une autre personne, à la représentation américaine aux Etats-Unis. Le 2 novembre, dans sa résidence, James Cason organisait une élection présidentielle simulée pour un groupe de dissidents qu’il avait invités. Parmi ceux-ci, Marta Beatriz Roque. Au cours de cette farce, Bush l’emportait par 83% des voix sur Kerry.
Pourtant, peu de temps avant, précisément , Bush avait fortement limité les visites familiales à partir de Miami ainsi que l’envoi d’argent aux parents de Cuba. Ces mesures touchent cependant toutes les familles cubaines, tant celles de Miami que celles de l’île même.
En outre, Bush a encore des plans bien décidés de renverser le gouvernement à Cuba même et d’y installer un nouveau régime. C’est ce qui ressort entre autres du rapport de la “Commission for Assistance to a Free Cuba” . Le candidat aux plans les plus agressifs emporte donc sans problème la majorité des voix de ces prétendus dissidents.

Cette réunion du 20 mai n'est en fait rien d'autre qu'une nouvelle provocation à l'égard du Gouvernement cubain. Certains parlementaires européens de droite estiment nécessaire de s'associer à cette action. L'Union européenne a pourtant ces derniers temps essayé de renforcer les relations avec Cuba. L'action de ces parlementaires a pour but de saboter ce rapprochement. Qu'ils le veuillent ou non, ils jouent le jeu de l'extrême droite aussi bien aux Etats Unis qu'en Europe.

Le Gouvernement cubain est le premier à admettre que sa démocratie (comme d'ailleurs les autres) n'est pas parfaite. Chaque peuple a le droit d'organiser sa propre voie politique. Cuba à le droit, comme tout autre pays, de se défendre contre toute ingérence des Etats Unis dans sa politique intérieure.
Au cours des dernières élections municipales de Cuba, le président du parlement, Ricardo Alarcon, a encouragé les prétendus dissidents à se présenter comme candidats aux élections. A Cuba, en effet, c’est la population qui désigne ses propres candidats. Lors des dernières élections municipales, il y eut à cet effet 41 606 “Asambleas de Nominación” au cours desquelles 32 634 candidats furent désignés . Le parti communiste est constitutionnellement exclu de la mise au point des listes. Le déroulement des élections peut être contrôlé par n’importe quel observateur étranger, qu’il ait un mandat officiel en ce sens ou qu’il soit un simple touriste passant là par hasard. Il n’y a pas besoin de demandes ni d’autorisations spéciales pour ce faire. Le 17 avril dernier 8.168.253 électeurs, soit 96,27% de l’électorat, ont participé aux élections municipales . Ils ont choisi 13.949 conseillers municipaux parmi les 32.634 candidats proposés et retenus par eux-mêmes. Pourquoi les prétendus dissidents ne relèvent-ils pas ce défi? Si un dissident a vraiment une base, il peut être repris comme candidat sur la liste et être élu lui-même sans problème aux élections.

Et enfin on peut remarquer qu’il ne s’agit ici pas du tout d’une initiative collective de la dissidence. L’initiative de Marta Beatriz Roque a apporté encore plus de dissension au sein de la dissidence déjà très partagée . Un certain nombre de personnes “de renommée internationale”, comme Pedro Pablo Alvarez Ramos ou Manuel Cuesta Morua souhaitent n’avoir rien à voir avec la chose. Les USA auront encore plein de travail…