arch/ive/ief (2000 - 2005)

Ces vendredi 4 et samedi 5 mars, des militants de R.A.P.-Belgique sont passés à l’action à Bruxelles et à Liège sur deux grands panneaux de 36m² appartenant à la transnationale JC DECAUX et consacrés à la campagne de propagande d’ELECTRABEL.
Les militants ont retravaillé ces panneaux afin de remettre le message en adéquation avec la réalité.



Revendiquant au grand jour leur action de légitime réponse face à cette inacceptable campagne, les militants de RAP ont attendu que les hommes de main de JC DECAUX portent leur plainte, et la police... afin d’être arrêtés.
Ce n’est pas par masochisme que les militants ont attendu les forces de l’ordre mais bien parce que leur action se devait d’être menée dans l’esprit de la résistance non-violente gandhienne afin que toutes et tous puissent en saisir la parfaite légitimité.

Ce qui reste de démocratie part en lambeaux lorsque les puissants dépensent des centaines de milliers d’euros, comme c’est le cas ici, pour induire sciemment l’opinion publique en erreur. En louant des centaines de panneaux grand format dans l’espace public pour y diffuser un vrai mensonge, ELECTRABEL nous replonge dans les pages les plus noires de l’histoire, au temps où l’« intoxicaction » était nécessaire pour imposer un certain type de politique.

De véritable propagande il en est bien question avec cette campagne !
ELECTRABEL veut faire gober, à une population restant encore sensibilisée aux problèmes environnementaux, que l’énergie « verte » est dans sa nature, alors qu’en réalité elle ne représente que 0.3% de sa production (vérifiez sur vos factures).
En réalité c'est : « le mensonge qui est dans la nature d’ELECTRABEL » !

Pour Electrabel le recours à la propagande s’impose de toute évidence, dans un contexte de guerre économique, afin de mettre une population peu favorable au choix nucléaire en condition de le percevoir comme inéluctable, notamment en fonction des accords de Kyoto. En d’autres termes : le plan de sortie du nucléaire entériné par le précédent gouvernement va probablement bientôt passer à la trappe et il est temps de préparer la polulation à ce retournement à 180°.

La démocratie n’est plus qu’un souvenir quand les choix déterminants pour notre avenir et celui des générations futures sont pris sans nous, quand un Big Brother « relooké »donne le change affublé d’un visage bienveillant, souriant et triomphant, quand ses écrans géants sont disposés à tous les coins de rue, dans nos journaux et surtout dans nos salons…

De plus, le constat que la plupart des médias ne sont pas chauds pour commenter l'action de RAP (aucun journaliste ne s'est déplacé à Bruxelles), malgré son caractère ludique et humoristique, ne manque pas d'inquiéter.

Notons enfin que rien ne semble pouvoir arrêter ni sanctionner les puissants annonceurs, même quand ceux-ci pratiquent la propagande et le mensonge. Dès l’apparition de la campagne d’Electrabel, RAP a porté plainte en demandant son arrêt immédiat et une procédure d’urgence pour y arriver. Deux semaines plus tard, alors que la campagne touche à sa fin, aucune réponse (à part un avis de réception) n’a été donnée à cette plainte. Même si cette publicité devait un jour se voir attribuée un avis défavorable, aucune sanction ne serait jamais prise contre Electrabel.

Néanmoins il ne faut pas agir aujourd’hui comme si nous vivions sous la dictature, ce serait l’accepter comme un fait accompli. Il faut donc reprendre contrôle, refuser le système publicitaire et se réapproprier l’espace public.

C’est pourquoi il est nécessaire que la résistance se fasse au grand jour, que les militants revendiquent et assument les conséquences de leurs actes… même si ces conséquences sont lourdes et injustes.

A suivre...

Toutes les photos, documents, tracts, vidéo et détournements dans quelques jours sur le site de RAP-Belgique.

Résistance à l'Agression Publicitaire - Belgique (RAP)