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COLERe en fête… Solidarité HAITI
by collectif COLERe Tuesday, Feb. 08, 2005 at 4:24 PM
collectifcolere@yahoo.fr

COLERe en fête… Solidarité HAITI: samedi 26 février 2005 au Pianofabrieck, rue du Fort 35 à 1060 Saint-Gilles

Bonjour à tous et à toutes. Le collectif COLERe (Collectif Organisé de Locataires En Résistance) existe depuis plus d'un an et demi. La plupart d'entre vous ont déjà entendu parler de nous ou même ont participé à plusieurs de nos activités, réunions, actions.

Ce que nous avons toujours mis en avant, c'est notre volonté de lutter contre la dictature de l’argent qui détermine les inégalités sociales, notamment en matière de logement. Et puisque le politique, en tant que « représentant » des intérêts généraux de cette société, n’est interpellé qu’à condition que l’on crée un rapport de force qui nous serait favorable, COLERe a déterminé son activité afin de s’organiser pour développer ce rapport.

Afin de mieux nous faire connaître, COLERe a décidé d’organiser une soirée festive où nous aurons l’occasion de nous rencontrer, de s’informer et d’échanger nos solidarités avec les habitants en lutte pour de meilleures conditions de vie. Les bénéfices de la soirée seront destinés aux associations que nous avons rencontrées cet été en Haïti ; Haïti qui est un des pays les plus pauvres au monde et qui a essuyé en septembre 2004 le cyclone Jeanne faisant plus de 3000 morts et 300 000 sans abris.

Le rendez-vous est fixé le samedi 26 février 2005
au Pianofabrieck, rue du Fort 35 à 1060 Saint-Gilles
(Métro Porte de Hal et Barrière, tram 23, 55, 90, bus 48)

PAF : 5 € ou plus en solidarité

Au programme :
· 18h30 Ouverture des portes et accueil
· 19h00 présentation du collectif COLERe, de ses activités et présentation de la soirée. Exposition de photos, film en boucle des actions menées,
· 19h 15 projection d’un documentaire sur la situation sociale et politique en Haïti : « Haïti. La fin des chimères ? »
· 20h30 Pause
· 20h45 Témoignages et lancement du débat :
o Quels sont les liens qui unissent les personnes vivant en Haïti, en Europe, en Belgique et à Bruxelles ?
o Comment s’organisent les résistances face à la misère humaine ?
o Comment permettre le changement des rapports imposés par la dictature de l’argent ?
o Discussion sur la problématique du logement en région de Bruxelles-Capitale.
o Elaboration de quelques pistes avec les énergies qui se dégageront du débat.
· 22h15 Fin du débat en salle et réouverture du bar
· 23h20 fermeture des portes

Pourriez-vous nous renvoyer ce message (en cliquant sur le bouton « Répondre », si vous le recevez via Internet ou en nous le revoyant par courrier au 131 avenue Henri Jaspar à 1060 Bruxelles ou encore en téléphonant au 02 538 70 34), et en nous indiquant le nombre de personnes qui assisteront à cette soirée, afin que nous puissions l’organiser dans les meilleures conditions. Merci d’avance.

Pourquoi cette soirée ? Pourquoi Haïti ? Pourquoi, pourquoi…

Les rapports humains sont contraint ou se laissent contraindre par la dictature de l’argent, encore et toujours sous des rapports qui unissent les hommes par l’objet, la chose. Chose qui a tellement de valeur, que l’idée arrive à dominer l’existence de tous les êtres vivants. Qu’est-ce que l’argent ? En clair, c’est du papier auquel l’homme a décidé de joindre l’abstraction. Cette abstraction a permis de définir les rapports aux choses, et les hommes en sont fous. Fous de se laisser berner par la permanence des objets, d’une définition des conditions de vie par la matérialité. Le confort, le bonheur, le bien-être fait d’objets prêts à nous faire perdre la tête tant que nous les désirons. L’espèce humaine va-t-elle continuer à se perdre ?

Pas de retour en arrière. Nous ne sommes pas ce genre d’arriérés. Allons de l’avant, allons vers ce que nous voulons tous : la liberté !

Alors, comme cela commence par « aller à la rencontre » et, connaissant ici l'aveuglement dont sont sujets les coeurs des hommes et des femmes, nous voulons permettre l'éveil à l’implication de tous dans les actes qu'ils et elles posent au cours leur existence. Nous le savons bien, nous qui survivons dans un état dit d'abondance, que l'être humain est réduit à l'état chose. Rares sont ceux qui se trouvent en état d'acteur. L'isolement, l'indifférence et l'ignorance de soi et de l'autre tuent.

Un débat sur les liens qui unissent les personnes vivants en Haïti et celles de Bruxelles va susciter des réactions vives comme : « Vous ne pouvez pas comparer ! », « Vous ne pouvez pas faire ce lien ! », « Tout est différent ! » Ils auront certainement raison sur beaucoup de points, mais il faudra faire raisonner en eux « ce qu'il ne faut surtout pas voir », c'est-à-dire notre misère humaine, celle dont nous faisons presque tous preuve au quotidien. Est-il si difficile de s'ouvrir à l'autre sans liens idéologiques ? Comment peut-on encore croire que « la vie est ainsi faite ». Le système social auquel nous appartenons est répressif et contrôlant. Quelle est notre marge de manoeuvre, faut-il toujours s'en remettre à celui qui « sait mieux que soi » ? Comment se fait-il que les faits ne soient pas vus comme tels ? Pourquoi faut-il y ajouter une explication morale ou idéologique. Pour s’en défendre ? Ce qui se passe dans le monde et aussi chez nous est le résultat des actions des hommes et des femmes, jour après jour.

Comment faire pour permettre la confiance envers le changement possible ? C’est une question des plus actuelle.

Nous savons que les organisations humanitaires et les aides sociales sont sensées améliorer les conditions d'existence, pourtant elles permettent le renforcement de la dictature. Les lois et règlements sont sensés cadrer les comportement pour améliorer l'entente entre les hommes, or ils servent à réprimer et contrôler. Croire qu'un seul homme, ou quelques hommes, peuvent « sauver le monde » est une idée qui nous mène à chaque fois plus vers notre propre enfermement. Il nous faudrait tous apprendre à diriger sa vie et croire en sa propre capacité de changement. D’autant plus aujourd’hui. Car l’idée court pour le moment (et elle est paralysante au point de faire de chacun de nous un objet) que nous ne pouvons rien faire seul. C'est là la force du système, celle de nous faire croire que nous ne sommes rien.

En fin de « conte » qu'est-ce que la liberté ? Y a t'il une seule définition ? Pour nous, il ne s'agit pas de savoir ce qu'est la liberté en général, mais ce qui permettra à toute personne de vivre sa liberté comme elle l'entend. Il ne faut pas chercher à diriger les autres, mais à les laisser libres de faire ce qu'ils ont décidé de faire.

Notre possibilité de choisir nos libertés individuelles n'est pas permise ici, comme ailleurs. C’est « l'intérêt général » qui compte et vous savez peut-être comme nous ce qu’est cet « intérêt général »... ce n'est pas le peuple qui en décide. La force de la sociale démocratie est précisément de nous faire croire le contraire : à savoir que nous nous serions battus pour que quelqu'un pense pour nous, à notre place. Aujourd'hui, il est temps de devenir adulte ! A Bruxelles, il faut encore se battre pour avoir un logement ! C’est scandaleux ! En Haïti, il faut encore se battre pour survivre ! C'est innommable ! Et les dirigeants ? Qu'en font-ils ? Et ceux qui veulent le pouvoir, qu'en feraient-ils ? Et nous qu'en ferions-nous ?

Collectif COLERe
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Groupe de discussion : http://fr.groups.yahoo.com/group/colere
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