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Trois entreprises wallonnes sont,menacées de fermetures ...
by Banlieue Rouge Monday, Jan. 10, 2005 at 10:10 PM
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... ou de restructurations lourdes .

Trois entreprises wa...
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Trois entreprises wallonnes sont, depuis plusieurs semaines, menacées de fermetures ou de restructurations lourdes .

Durobor, à Soignies, une des trois dernières usines de production de verre creux en Wallonie, est gérée par des administrateurs désignés par la SRIW, la Région détenant la quasi totalité du capital. L’emploi, en dix ans, y a été réduit de plus d’un tiers. L’ angoisse actuelle du demi millier des travailleurs restants vient d’une détérioration de l’outil de production, des fours en particulier, l’ancienne direction ayant choisi, fin des années ’90, de racheter pour quelque 300 millions de fb, une usine similaire au Royaume- Uni. L’usine fut d’ailleurs mise en faillite quelques années après. Bref, une faute de gestion invraisemblable.

A Charleroi, on connaissait " Splintex ", producteur de pare-brise, une des rares unités rescapées d’un quart de siècle de démantèlement du secteur du verre plat belge. Glaverbel, de l’orbite de la Société générale à celle du groupe français BSN-Danone, puis à celle du groupe anglais Pilkington, puis sous domination financière japonaise se prépare à transférer ses activités vers l’Europe de l’Est. On investit massivement en Russie et l’on trouvera bien une unité verrière en Tchéquie pour fournir l’auto-montage en vitres bombées de qualité avec des coûts salariaux cinq fois moindre.

Eurofoil, ex-Péchinet, ex-Phénix Work ne résiste pas plus au vent des concentrations financières internationales. L’aluminium canadien vient d’avaler un des fleurons historiques de l’industrie métallurgique française . N’en déplaise au Président Chirac qui , après avoir laisser-faire, se découvre un discours d’opportunité concernant une "nécessaire " politique industrielle française.

Bref, trois exemples subis par la Région Wallonne, avec un bi-décennal consentement puisque, comme le répètent à l’envi les exécutifs wallons depuis 1985, le " politique " n’a pas à intervenir dans l’économie de marché. Sauf comme béquille du capital, dans une servilité complète envers les grands actionnaires et les managers. Le 21 décembre, des dizaines de milliers de manifestants ont défilé simplement pour dire que la pérennité des pensions, des soins et d’une protection sociale accessible à tous passaient par une relance de l’emploi et des salaires, en tous les cas pas par la poursuite de l’hémorragie sociale, ici et dans le reste de l’Europe. La montagne ministérielle belge a accouché, après Vilvorde, d’une souris intitulée " loi Renault ". Après le désastre de la Sabena, la programmation avalisée de la casse en sidérurgie, le nettoyage en cours des agences bancaires, la classe politique n’enfante même plus de vermisseaux. Et comme l’imagination d’une pléthore de ministres et de députés, au demeurant de plus en plus " héréditaires ", n’est pas vraiment au pouvoir, il se trouve un ministre wallon pour proposer au bon peuple une " boite à idées ". Citoyens, allons mettre dans l’urne nos missives proposant des solutions pour sortir du marasme ! Mais attention : pas de remise en cause des dividendes à deux chiffres pour les principaux actionnaires, pas de transparence sur les cumuls de mandats de nos élus, pas de discours pervers contre une constitution européenne qui sacralise les stratégies mondiales du capital financier. " La meilleure manière de faire régner la paix sociale est que le peuple ait le sentiment de son impuissance ", disait Barrès. On y est ! Sauf si le mouvement syndical se ressource. Sauf si l’esprit critique renaît dans une gauche nouvelle. Sauf si l’on écoute plus les gens pas que les communicateurs. Sauf si l’on élimine enfin les causes qui font la montée du Vlaamse Belang et du Front national : la désillusion, le sentiment d’impuissance à changer les règles du jeu social, l’acerbation des difficultés et des insécurité sociales. Les communistes considèrent qu’une relance de l’action sociale, nettement plus combative passe par la construction de réponses législatives tant au plan régional, national qu’européen. Il s’agit d’aller bien au-delà de la loi Renault ", d’en revenir aux notions de mise sous séquestre des entreprises qui spéculent, qui délocalisent. Il s’agit aussi de conquérir de nouveaux droits syndicaux pour intervenir dans les gestions des fonds de pension comme pour dynamiser les structures syndicales d’entreprises européennes.