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DHKP 33: La résistance carcérale entre dans sa 5e année
by DHKP Wednesday, Oct. 20, 2004 at 6:38 PM
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Communiqué du Parti révolutionnaire de libération du peuple (DHKP) concernant le 4e anniversaire de la Résistance carcérale appelée "jeûne de la mort".

DHKP 33: La résistan...
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Numéro: 33
Date: Le 16 octobre 2004

La résistance entamée le 20 octobre 2000 entre dans sa 5e année.

L’impérialisme et l’oligarchie n’ont pas réussi à assujettir les révolutionnaires malgré 117 morts et 600 mutilés



La résistance du jeûne de la mort, dont l’importance historique n’a cessé de s’accroître au fur et à mesure de sa progression entre aujourd’hui dans sa cinquième année. Cette résistance qui exalte un héroïsme sans égal nous livre chaque jour un trésor inestimable d’enseignements politiques et moraux. En tout cas, cette résistance qui dure depuis 5 ans en dépit des massacres, de la torture et des cellules d’isolement mérite d’être sérieusement étudiée par toutes les forces qui déclarent lutter contre l’impérialisme et l’oligarchie. En effet, une pareille étude permettrait de mieux comprendre d’où la résistance tire sa force, comment elle a pu se poursuivre malgré la grandeur de la répression, comment elle s’est transformée en héroïsme de masse, ce que veut faire l’ennemi et quelle est sa signification face à la stratégie de l’ennemi.
Quand on voit la manière à laquelle les prisons ont été prises d’assaut par l’armée, on en vient à conclure que cette attaque était d’une rare barbarie dans l’histoire de la Turquie voire du monde. Ce que voulaient ces commanditaires : pousser les prisonniers révolutionnaires à la capitulation. Car ils pensaient qu’en soumettant les prisonniers révolutionnaires, ils pourraient plus aisément soumettre le peuple. La capitulation des révolutionnaires signifiait éradiquer de cette terre l’idée de la révolution et du socialisme en tant qu’ALTERNATIVE à ce système abjecte et infâme.
Car pour nos ennemis, tout le monde doit se soumettre à ce système. Les forces de gauche doivent elles aussi militer dans les limites du système. Pour arriver à leurs fins, ils ont agi avec une rare violence. En perpétrant ces massacres, le pouvoir a été jusqu’à prendre le risque de mettre son visage de fasciste à découvert et d’être discrédité.
Il a pris ce risque parce qu’il misait gros et qu’il était sûr d’obtenir des résultats. Faisant confiance en sa puissance militaire, il pensait que trois à cinq cent prisonniers emmurés dans leur cellule de type F ne pourraient plus résister face à un Etat qui compte une armée d’un million d’hommes, une gigantesque force policière, une contre-guérilla, des services secrets appelés la MIT et des prisons.
Or, la question n’était certainement pas le nombre mais la justesse et la légitimité des uns ou des autres.
D’après ses calculs, tuer 40 ou 50 détenus et jeter les survivants dans les cellules aurait permis d’en finir avec la résistance. Seulement, le pouvoir avait oublié quelque chose: la force morale du peuple et des révolutionnaires. Ils avaient oublié de prendre en compte la force des idéaux d’indépendance et de libération du peuple.
C’est avec notre intransigeance et notre légitimité, avec la force du peuple et celle de nos idées que nous sommes parvenus à embrouiller leurs calculs.

UN PEUPLE QUI SUIVRAIT LA VOIE DE LA RESISTANCE ET UNE GAUCHE QUI COMPRENDRAIT LES LECONS DE LA RESISTANCE SERAIENT PLUS FORTS QU’HIER
Les prisonniers révolutionnaires irréductibles depuis 4 ans ont montré au peuple et aux révolutionnaires qu’il est possible de résister quelles que soient les conditions.
Les prisonniers nous montrent à travers leur résistance que les révolutionnaires sont invincibles et que leur volonté est irréductible. Cette résistance est une expression de la volonté du peuple capable de défier l’impérialisme et l’oligarchie. Elle n’a rien à voir avec la “volonté nationale” qui s’affirme dans les urnes électorales. Cette « volonté nationale » comme la bourgeoisie l’appelle est une volonté altérée et pervertie sous l’effet de la répression et de la terreur.
Là où la volonté populaire est authentique et manifeste, c’est l’arène du combat contre l’impérialisme et l’oligarchie. C’est cette volonté qui s’exprime dans la résistance. Cette volonté cristallise tous les intérêts et toutes les vertus du peuple.
Notre résistance héroïque nous montre que le peuple n’a pu être battu ni soumis. Nos ennemis n’ont pu éliminer les valeurs du peuple enracinées dans son histoire épique, ni par la répression, ni par la terreur, ni par les interdictions, ni par la dégénérescence morale.
Notre résistance qui entre dans sa 5e année est la barricade du peuple.
A travers notre résistance, c’est le peuple qui résiste contre l’impérialisme et l’oligarchie. En ce sens, nous sommes le peuple. Prétendre le contraire est démagogique. En effet, il est minable et grossier de « faire » comme si nos résistants étaient venus d’ailleurs.
Les véritables auteurs de cette démagogie sont certes l’impérialisme et l’oligarchie. Ils agissent ainsi parce qu’ils nous connaissent la vérité et savent qu’ils ne pourront soumettre si facilement le peuple avec leur seule puissance militaire.
Ils savent qu’il y aura toujours des résistants combattant au prix de leur vie et qui embrasseront la mort avec le sourire plutôt que de renoncer à leur idéal et à leur foi.
Quand bien même la politique d’aliénation morale et culturelle se renforce, cette terre ne manquera jamais de femmes et d’hommes combattant pour leur honneur, leur dignité, la justice, la liberté et l’indépendance.
Cette résistance a montré à tous nos amis, à tous ceux qui défendent le peuple et le Travail qu’il ne faut jamais se laisser intimider par la propagande de la bourgeoisie, qu’il faut faire confiance en nous mêmes, au peuple et en ses dynamiques.
Ceux qui ont attendu notre défaite en gardant le silence, en faisant mine de ne pas voir notre résistance, en évitant de l’insérer dans son agenda de lutte se sont trompés. Cette erreur est une erreur grave de conséquence qui laisse des traces dans l’histoire parce qu’elle alourdit le prix payé par le peuple. En effet, le silence et le négationnisme, conscients ou inconscients, rendent service à l’impérialisme et à l’oligarchie. Ce sont précisément ceux qui ont participé au siège impérialiste par leur silence et leur apathie qui ont le plus à apprendre de cette résistance. Ils doivent savoir qu’en se taisant, ils se font du mal à eux-mêmes car ils minent leur propre volonté.
Ceux qui n’ont rien à dire sur une politique d’isolement sanguinaire qui a entraîné la mort de 117 personnes et qui vise à affaiblir les forces populaires, que peuvent-ils dire au peuple et comment peuvent-ils encore rester crédible auprès de lui? Ceux qui ne montrent pas le courage de s’opposer ainsi à l’impérialisme et au fascisme, dans quelle domaine pourraient-ils devenir l’avant-garde du peuple? Tous ceux qui se prétendent défendre le peuple et les travailleurs, qui se disent « révolutionnaires », « démocrates » ou « socialistes » ont le devoir de mettre les stratégies de l’impérialisme et du fascisme en échec et de déblayer le sentier de la libération populaire. Ceux qui se taisent face aux 117 morts et qui n’épaulent pas cette résistance épique, comment pourraient-ils véritablement contribuer à la lutte révolutionnaire?
Les prisonniers qui sont notre dignité et notre fierté nous montrent comment assumer le rôle d’avant-garde du peuple, faire confiance au peuple, résister aux attaques contre-révolutionnaires, défendre le socialisme et tracer la voie révolutionnaire.
Ceux qui auront appris de cette résistance sont les seuls qui auront un mot à dire dans l’avenir de la Turquie, c’est-à-dire les seuls qui auront la capacité de déterminer l’avenir de ce pays.

L’IMPERIALISME ET LES POUVOIRS FANTOCHES ET COLLABOS NE POURRONT SOUMETTRE LES PEUPLES !
Le massacre du 19-22 décembre 2000 perpétré dans 20 prisons du pays et qui avait coûté la vie à 28 prisonniers avait été mené sous le gouvernement DSP-MHP-ANAP. A présent, c’est le gouvernement AKP qui poursuit le massacre. Entre ces deux gouvernements, il n’y a donc aucune différence si ce n’est l’étiquette, les uns se déclarant « démocrates de gauche », tandis que d’autres se disent « nationalistes » et que d’autres encore se proclament « libéraux » ou « islamistes ». Quelle que soit leur étiquette, leur rôle reste le même : servir l’impérialisme et de l’oligarchie collaboratrice.
En effet, au-delà de leurs appellations ou de leur promesses, les partis du système ont tous soutenus et appliqué la politique de l’isolement carcéral. Tous les gouvernements qu’ils ont constitués sont des marionnettes de l’impérialisme et de l’oligarchie.
Par conséquent, notre résistance carcérale fait partie du combat contre l’impérialisme et l’oligarchie.
Elle sert à neutraliser les attaques de l’impérialisme qui tente de soumettre les peuples à la misère, à l’injustice et les inégalités sociales.
Que ce soient les Etats-Unis, l’Union européenne ou le parti AKP, ils imposent tous les mêmes diktats; penser et vivre comme eux, s’organiser de manière « inoffensive » et se contenter de ce qu’ils nous donnent. Le combat mené dans les pays occupés comme l’Irak, l’Afghanistan et la Palestine et dans diverses prisons du monde est de même nature. A plus forte raison, toutes les résistances armées ou non sont l’expression de la volonté populaire contre la volonté impérialiste.
Ce que les prisonniers révolutionnaires clament depuis quatre ans que « leurs (nos) idéaux sont irréductibles» et qu’il est « impossible de leur (nous) imposer une vie sans solidarité ni collectivité ». Actuellement, cette résistance constitue l’un des piliers les plus solides de la résistance des peuples dans le monde.
Dans le monde entier, les actions fedayins se sont multipliés comme jamais dans l’histoire. Dans le monde entier apparaissent des héros du peuple qui se sacrifient pour leur idéal, leur foi, leur rêve d’indépendance et de liberté.
C’est pour que notre peuple soit un peuple non pas exploité et soumis par les impérialistes et ses collaborateurs mais un peuple libre, dans un pays indépendant, démocratique et socialiste que ses héros se sacrifient dans les cellules d’isolement des bagnes de type F.
Notre peuple doit suivre la voie de ses héros et résister contre la misère, la tyrannie et l’injustice. Il doit résister au pillage des richesses de notre pays. Nos captifs qui défendent la cause du peuple du fond de leur cellule sont un exemple à ce sujet. La voie qu’il faut suivre, c’est leur voie.
Quelles que soient les conditions d’existence, ne perdez ni espoir ni confiance.
Les impérialistes et leurs collaborateurs nous ont obscurcis la vie avec leurs guerres de conquête et d’occupation, avec leurs pluies de bombes, avec leurs monopoles qui s’étendent partout tels les tentacules d’une pieuvre, avec leurs prisons cellulaires qui se reproduisent à une vitesse fulgurante et avec leur intox médiatiques. Mais chaque nuit à son matin. En même temps, les impérialistes et leurs collaborateurs qui tuent chaque jour des millions de femmes, d’hommes, d’enfants et de vieillards, par leurs armes ou par la famine et la misère, sèment une colère gigantesque sur toute la surface de la planète.
Il n’y a donc aucune raison d’être désespéré. Nos prisonniers ainsi que tous les peuples du monde montrent qu’il est possible de résister à l’impérialisme. Au-delà de notre résistance, nous avons la force de renverser des pouvoirs.
Voyez notre résistance : nos camarades sont soumis à un programme d’annihilation depuis 4 ans et l’impérialisme US et UE appuient de toutes leurs forces l’oligarchie collaborationniste. Nous n’avons pas fléchi malgré ce siège qui dure depuis 4 ans. Dehors non plus, nous ne capitulons pas. Ils ne parviennent toujours pas à nous anéantir, ni même à nous impressionner.
Ils savent qu’ils ne peuvent rien face à notre combat pour l’indépendance contre l’impérialisme, pour la démocratie contre le fascisme et pour le socialisme contre le capitalisme.
Nous continuons à résister. Et à force de résister, nous devenons toujours plus forts. A force résister, notre ténacité se renforce et notre ambition grandit.
Notre résistance contre les prisons de type F et la résistance de nous tous. Elle est la résistance de tout le peuple et de toutes les forces de gauche. Défendre la résistance, c’est défendre notre dignité, notre honneur, notre avenir, notre combat, notre ambition et nos idéaux.
La résistance entre dans sa 5e année.
Soyez vous aussi une partie de la résistance. Soyez avec nous. Plus nous nous unirons et plus nous nous élargirons. Plus nous résisterons et plus nous nous renforcerons et à la fin, nous détruirons les cellules de l’impérialisme et de l’oligarchie !
Nous donnons notre parole devant l’Histoire et devant nos peuples : les cellules de l’impérialisme et de l’oligarchie seront détruites. Aucune force ne parviendra à maintenir debout les murs de leurs cellules.


Devrimci Halk Kurtuluş Partisi
Parti révolutionnaire de libération du peuple