Un parti de la coalition Berlusconi a demandé la fermeture du site Indymedia by AFP Saturday, Oct. 09, 2004 at 8:43 PM |
ROME, 9 oct (AFP) - Alliance Nationale (AN, droite), le second parti de la coalition de Silvio Berlusconi, avait demandé dès novembre 2003 la fermeture de la version italienne du site contestataire Indymedia, accusé d'insultes aux forces armées italiennes, rapporte samedi l'agence Ansa.
En novembre 2003, quelques jours après l'attentat au camion piégé contre le contingent militaire national en Irak qui a fait 19 morts italiens, Mario Landolfi, porte-parole d'AN, avait demandé des mesures d'urgence contre Indymedia, le site des altermondialistes, les accusant d'"agression infâme et vulgaire" contre l'armée italienne.
"Ces «braves garçons» qui sont en Irak sont les auteurs d'une des pages les plus noires de la violence de l'Etat italien de ces dernières années, les carabiniers en service à Nassiriyah sont ceux qui se sont «distingués» par les brutalités et les tortures lors du G8 de Gênes, allant jusqu'à tuer le compagnon Carlo Giuliani", affirmait le site, selon M. Landolfi.
De violents heurts ont opposé en 2001 lors du sommet du G8 à Gênes (nord) les forces de l'ordre aux manifestants altermondialistes et l'un d'entre-eux, Carlo Giuliani, a été tué par un jeune carabinier.
"Ce sont des militaires d'une armée qui a commis des bravades dans la moitié du monde, des viols et des tortures en Somalie aux actes de pédophilie au Mozambique et pire en ex-Yougoslavie et en Afghanistan", poursuivait le texte incriminé, cité par M. Landolfi.
Répondant à l'époque au porte-parole d'AN, un sous-secrétaire à la Justice, Giuseppe Valentino, a répondu que le parquet de Bologne (centre) avait ouvert une enquête contre X pour "outrage à la République, aux institutions constitutionnelles et aux Forces armées".
M. Valentino a ajouté que le gouvernement examinait l'idée de demander une commission rogatoire internationale, étant donné que le serveur du site se trouvait à l'étranger.
Vendredi, un porte-parole du FBI a indiqué que l'opération contre Rackspace, le serveur du site Indymedia a été réalisée par des responsables du ministère américain de la Justice à la demande de l'Italie et de la Suisse.
La Fédération internationale des journalistes (FIJ) a demandé samedi une enquête sur l'opération menée contre ce site, estimant que la méthode employée ressemblait à une tentative "d'intimidation", selon un communiqué publié sur son site internet.