arch/ive/ief (2000 - 2005)

Après tout... Pamukçu
by Mehmet Koksal Monday, Jul. 19, 2004 at 4:19 AM
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Mehmet Teoman Pamukçu était candidat (non élu) Ecolo aux élections régionales de juin 2004 où il a obtenu 399 voix de préférence. D’origine turque, Teoman Pamukçu a été assistant en statistique à l’ULB, expert au Bureau fédéral du Plan et travaille actuellement comme chercheur en économie appliquée à l’Université du Luxembourg.

Debriefing post-régional

MK : M. Pamukçu, un petit débriefing après les élections où vous avez été candidat sur la liste Ecolo à Bruxelles. Comment avez-vous fait campagne ?
M.T. Pamukçu : Je n’ai presque pas pu faire campagne car j’étais retenu au Grand-Duché de Luxembourg pour des raisons professionnelles…

MK : Je reprends alors, comment n’avez-vous pas fait campagne ?
M.T. Pamukçu : Oui, c’est la vraie question car je n’ai pas pu être souvent présent sur le terrain à Bruxelles durant la campagne. Par exemple, je n’ai pas fait comme les autres candidats le tour des cafés pour faire des speeches, je n’ai pas ouvert un bureau de campagne sur la chaussée de Haecht… J’ai simplement essayé de faire le mieux possible et durant mes weekends mais globalement je suis content d’avoir participé aux élections.

MK : N’avez-vous pas fait une erreur tactique lors de la campagne ? Sur vos tracts, on lisait « Teoman » et les gens vous connaissent aussi comme « Teoman » mais sur les listes électorales, on pouvait simplement lire « Mehmet Pamukçu ». Comment voter pour Teoman alors ?
M.T. Pamukçu : Oui, j’admets avoir peut-être commis une erreur stratégique sur ce point mais l’essentiel n’est quand même pas là car c’est surtout le message et le discours qui comptent, c’est d’ailleurs tout le sens de mon engagement chez Ecolo. En campagne, vous êtes continuellement sous pression, c’est peut-être bien mais aussi fatiguant à la longue. On reçoit des attaques de tous les côtés. Par exemple, lors d’un débat télévisé sur une chaîne turque diffusé en Europe, on pouvait écouter quelques candidats d’origine turque. Alors dans la foulée des critiques partisanes, j’entends le candidat libéral (Sait Köse – MR-FDF) reprendre en turc la phrase typique pour attaquer le parti socialiste « on ne créé pas une église dans un désert économique », puis il s’en prend encore un autre parti. Enfin, vient le tour d’Ecolo et son argumentation est de dire « oui, mais les Verts accordent trop d’importance aux minorités ». J’ai trouvé cela très marrant comme critique et je le prenais même comme un compliment…

MK : A propos du sujet, peut-on parler de la minorité arménienne en Turquie ou en Belgique ? Le PS français a pris clairement position sur la question juste avant les élections européennes…
M.T. Pamukçu : Bien entendu, on peut parler du sujet et d’ailleurs je vous rappelle que je suis venu ici suite à votre invitation. Juste un mot sur la position du PS français que je ne trouve vraiment pas sincère. C’est vraiment une attitude électoraliste pure juste avant les élections car il existe un réel potentiel de voix concernant cette communauté. Il faut vraiment être naïf pour croire aux bonnes volontés de ces personnes, après tout ce ne sont que des politiciens, je pense qu’ils ne s’intéressent vraiment pas à la question et voulaient juste marquer le coup médiatique.

MK : Et votre position dans ce débat sur le génocide arménien ?
M.T. Pamukçu : Je ne sais pas si ma position est vraiment importante…

MK : Si, si, après tout vous n’êtes qu’un politicien…
M.T. Pamukçu : Oui mais on va dire que je ne suis pas un professionnel de la politique. Je veux dire que je n’ai pas besoin de faire cela pour vivre, c’est un engagement militant. Lors de la campagne, aucun journaliste ne m’a posé cette question mais aurait pu le faire car cela ne me gène pas du tout. Et je lui aurais répondu de la sorte…

[lire la suite dans l'article "Chronique d'une tripartite avortée", revue POLITIQUE (http://www.politique.eu.org) … à paraître en octobre 2004]