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Bush a-t-il pété un plomb ?
by [ posted by red kitten ] Thursday, Jun. 10, 2004 at 4:11 PM

"Le comportement de plus en plus incohérent de George W. Bush et ses brusques sauts d’humeur provoquent des commentaires dans les couloirs de la Maison Blanche et ses conseillers expriment de plus en plus leurs préoccupations quant à la santé mentale du dirigeant."

—Par Alexander Cockburn [ http://www.CounterPunch.org ]
—Traduction par Cuba Solidarity Project [ http://perso.club-internet.fr/vdedaj/cuba/ ]
—Source: http://www.legrandsoir.info/article.php3?id_article=1618

Il se comporte comme Nixon dans les derniers jours.
Un rapport sur l’état mental de George Bush commence à faire du bruit.
L’auteur en est Doug Thompson, de Capitol Hill Blue rendu public à l’aube du 4 juin.

"Le comportement de plus en plus incohérent de George W. Bush et ses brusques sauts d’humeur provoquent des commentaires dans les couloirs de la Maison Blanche et ses conseillers expriment de plus en plus leurs préoccupations quant à la santé mentale du dirigeant."

C’est ainsi que commence le rapport de Thomson. Il continue :

"Lors des réunions avec ses proches collaborateurs et les officiels, le président passe dans la même phrase d’une citation biblique à une envolée obscène contre les médias, les Démocrates et tous ceux qu’il qualifie d’"ennemis de l’état."

"Cela me rappelle l’époque de Nixon," raconte un consultant de longue date du Parti Républicain qui a ses entrées à la Maison Blanche. "Tout le monde est devenu l’ennemi ; tout le monde en veut à sa peau. C’est l’ambiance actuelle de la maison." Il faisait évidemment allusion à l’ancien président Nixon qui, enfoncé dans le bourbier du Watergate, radotait complètement soul jusqu’à très tard dans la nuit, et lorsque Kissinger fit savoir qu’il avait pris les commandes du bouton nucléaire.

Parlant du bouton nucléaire, Thomson dit qu’il a interviewé, de manière informelle, un certain nombre d’employés de la Maison Blanche qui parlent de déclarations de Bush qui affirme que ses décisions sont l’expression de la "volonté de Dieu" et qu’il ordonne à ses conseillers "de leur mettre bien profond" à tous ceux qui sont considérés comme des opposants à son administration.

Selon un conseiller, "Nous sommes en guerre, cela ne fait aucun doute. Mais je ne sais plus qui est l’ennemi au juste. Il semblerait que nous passions plus de temps à tenter de détruire John Kerry qu’Al Qaeda et la liste de nos ennemis ne fait que s’allonger".

Toute critique est impossible. Le président réagit férocement. Voici comment le licenciement mercredi du directeur de la CIA, George Tenet, s’est passé, selon Thomson qui cite un conseiller.

"Tenet voulait démissionner l’année dernière mais le Président a refusé d’en entendre parler. Cela aurait été le moment opportun pour une telle décision, pas maintenant au beau milieu d’une campagne électorale. Mais lorsque le directeur s’est opposé au Président au cours de la réunion mercredi, le Président lui a coupé la parole en disant "Ca suffit George. Je ne peux tolérer une manque de loyauté. Je veux votre démission et je la veux maintenant."

Thomson écrit que "Tenet fut autorisé à démissionner "volontairement" et Bush informa jeudi matin son personnel sous le choc. Selon un conseiller, le président aurait décrit sa décision comme "une volonté de Dieu". Dieu pourrait être aussi à l’origine de la raison pour laquelle le Ministre de la Justice John Ashcroft, le paratonnerre de l’administration qui s’attire toutes les critiques pour ses menaces contre les libertés garanties par la Constitution, fait toujours partie de l’élite au pouvoir. Le personnel de la Maison Blanche appellent Bush et Ashcroft les "Blues Brothers" parce qu’ils sont "envoyés en mission par Dieu".

"Le Ministre de la Justice et Bush sont comme cul et chemise, à cause de la religion", raconte un conseiller. "Tous les deux croient que toute action est justifiable au nom de Dieu."

Bush est devenu chatouilleux, toujours prêt à exploser, tout feu tout flammes, les qualifie en public de "putains de connards" [fucking assholes - ndt] ou, concernant quelqu’un qu’il considère comme critique, "d’antipatriote" ou "d’antiaméricain".

Selon Thomson, qui cite un conseiller, "Il y une ambiance de siège ici, ça ne fait aucun doute". "Dans cette administration, pas besoin de porter un turban ou de parler le Farsi pour être un ennemi des Etats-Unis. Il suffit d’être en désaccord avec le Président."


Alexander Cockburn