arch/ive/ief (2000 - 2005)

Trois militants tués
by DHKC Sunday, Apr. 04, 2004 at 3:10 PM
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Affrontements dans les forêts de Kinzir

Date : le 31 mars 2004
Communiqué : 326

NOUS SOMMES DANS LES MONTAGNES POUR L'INDEPENDANCE, LA DEMOCRATIE ET LE SOCIALISME

Trois combattants de la libération du peuple sont tombés en martyrs à Dersim !

Dans un monde où le drapeau de l'Européanisme, de l'Américanisme et de la société civile sont agités au nom de la démocratie et de la "gauche", le Front continue de brandir le drapeau de l'indépandance, de la démocratie et du socialisme et continue de résister et de combattre dans les villes et les montagnes de notre pays. Malgré la terreur et la démagogie qui tentent vainement de détourner le peuple du véritable chemin de sa libération, nous n'avons pas une seule fois hésité à continuer le combat. Et ce sera toujours ainsi. La seule voie de libération de notre peuple est la révolution. La seule réalité est que la seule voie de la révolution passe par la lutte armée. Aujourd'hui, ce postulat est plus vrai que jamais. Cette avec cette conscience et cette foi que notre combat continue dans les villes, les montagnes et les prisons. Le 28 mars dernier, trois guérilleros du DHKC ont été assassinés par les forces armées de l'oligarchie dans les forêts de Kinzir, dans le district de Hozat, province de Dersim. Nos guérilleros tombés en martyrs sont Hıdır DEMİR, Erhan KÖKDEMİR et Haydar BOYRAZ.

A ce jour, nous avons donné des centaines de martyrs dans les montagnes de notre pays. Des centaines de nos guérilléros formant le noyau de notre armée de libération ont combattu dans les montagnes de la Mer Noire, de la Mer Méditerranée, de la Mer Egée, dans les montagnes de Sıvas-Tokat et de Dersim. La conscience politique qu'ils ont laborieusement apporté aux villages est devenu un arsenal pointé vers les forces armées de l'oligarchie. Quand bien même l'oligarchie tente de nous exterminer, nous n'abandonnerons jamais notre projet d'organiser la guerre militaire du peuple dans les villes et les montagnes, ni de créer les structures militaires du front populaire. Au début des années 1970, la stratégie révolutionnaire établie par le Parti et le Front révolutionnaire de libération du peuple (THKP-C) a tracé le processus révolutionnaire en Turquie : la révolution à travers une guerre populaire de longue durée. Cette stratégie révolutionnaire conserve aujourd'hui toute sa validité.

Ceux qui ont perdu espoir de victoire contre l'impérialisme, qui théorisent l'impossibilité de résister à l'Empire américain ou qui s'emportent dans des rêves creux de démocratie en ignorant lutte pour l'independance, ont tout simplement retiré la REVOLUTION de leur littérature et à fortiori, la guerre populaire et la guerre de guérilla. Ceux qui font miroiter les théories comme celles de la nécessite "de changer et de s'adapter aux conditions actuelles..." ne sont que les hérauts de la capitulation. Nous ne nous plions pas. Nous ne nous mettons pas à genoux. Nous n'abandonnons pas la révolution et le socialisme. Les concepts de "changement et d'adaptation aux conditions actuelles" sont des poisons empruntés au dictionnaire de la bourgeoisie. Ces théories appartiennent aux monopoles et servent à faire capituler la lutte des peuples contre les monopoles. Ni les listes américaines des organisations terroristes, ni les persécutions de l'AKP ne nous détourneront de notre chemin. Nous continuerons à recourir à toutes les formes de lutte et d'organisation pour la révolution et le socialisme.

TROIS GUERRIERS DE LIBERATION DU PEUPLE se sont immortalisés en tant que porte-drapeaux de l'espoir et du socialisme, comme à Kizildere, comme à Çiftehavuzlar, comme dans les prisons de type F et ce, dans un monde où l'Empire américain impose la "soumission" ! Nos guerriers de libération du peuple tombés à Dersim étaient dans le maquis depuis plusieurs années. Ainsi, pendant des années, marchant dans le froid, la chaleur, la neige et la pluie, ils se sont retrouvés maintes fois face à face aux escadrons de la mort. Malgré tous ces écueils, ils ont continué à organiser la révolution dans les montagnes avec courage et sacrifice. Ils sont ainsi devenus les représentants de la justice populaire.

Hıdır DEMİR : notre camarade Hıdır Demir qui était commandant de l'unité est né le 25 novembre 1974 à Dersim, district de Çemişgezek, village de Paşacık. Il est l'un des 6 enfants d'une famille de fermiers. Déjà dans sa quatrième année d'école primaire, il fut confronté à la réalité du fascisme puisqu'il fut torturé. Il fut d'abord berger, puis descendit dans la ville pour trouver du travail. Il travailla successivement dans les chantiers de construction, dans les charbonnages et finalement, en tant qu'électricien. En 1993, il s'engagea dans la lutte organisée. Le mouvement révolutionnaire : il le connut à travers "sa tradition de lutte, ses analyses correctes et ses actions réussies". Il s'engagea donc dans le mouvement. A la question "pourquoi devenir révolutionnaire", il répondait singulièrement : "La vie révolutionnaire est un mode de vie. Je suis devenu révolutionnaire pour contribuer à l'émancipation du peuple." Durant un certain temps, il prit part à l' Unité de Propagande Armée Seher Şahin. En 1995, il fut appelé à rejoindre la guérilla rurale. Cela faisait près de 10 ans qu'il portait l'espoir dans les montagnes avec son béret frappé de l'étoile rouge.

Haydar BOYRAZ est né le 18 septembre 1972 dans le hameau de Telin, district de Girin, province de Sivas. Son père était gardien au commissariat de police. Après ses études au lycée Gürün, il vint à Istanbul pour y travailler en tant qu'ouvrier. En 1994, il fit son service militaire dans l'armée de l'oligarchie dans le poste frontalier de Kiyigören à Altinözü, province de Hatay (Liva Iskenderun). Durant son service, il commença à lire l'hebdomadaire révolutionnaire Mücadele (la lutte) puis il entra en contact avec le mouvement révolutionnaire. Voici comment il résume cette période : "Le facteur le plus important qui m'a conduit à m'engager dans l'organisation, ce sont ses actions et son idéologie. J'ai toujours eu de la sympathie pour les révolutionnaires. Etant petit, je voulais déjà militer et devenir révolutionnaire. Lorsque je revins de l'armée, mes contradictions avec le système étaient arrivés à leur paroxysme. J'avais conclu qu'il fallait en finir avec les inégalités et l'injustice et que cela n'était possible que de manière organisée. Alors que je me suis cherché..." Il trouvera la réponse à ses recherches au sein du Front de Libération du Peuple. Après être devenu un révolutionnaire organisé, il fut engagé pour une certaine période dans le quartier de Ikitelli à Istanbul. En septembre 1997, il rejoint l'Unité de guérilla rurale de Tokat. Cela faisait 7 ans qu'il se battait en tant que guerrier de libération du peuple pour en finir avec l'injustice.

Erhan KÖKDEMİR est né à Sivrice, dans la province d'Elazig. En 1994, il travailla dans l'unité Dev-Genç (jeunesse révolutionnaire) du lycée de Gebze. En 1995, il assuma des responsabilités à Gebze. En janvier 1996, il fut arrêté et incarcéré. Il fut détenu pendant dix mois à la prison de Bayrampaşa. En octobre 1996, il fut libéré. Son frère aîné Sinan Kökdemir a également été révolutionnaire mais, par la suite, il se réfugia chez l'ennemi et devint un repenti. Face à cette épreuve, Erhan remit sa vie et son engagement révolutionnaire sur la table. De cette épreuve, son choix révolutionnaire ressortit plus renforcé. Pour lui, son frère n'existait plus qu'en tant que repenti et la trahison restait une trahison, même si elle devait venir de l'un de ses êtres les plus chers et les plus proches. La parenté ne changeait rien au caractère de la trahison. Par la suite, il demanda à l'organisation une mission en tant que "révolutionnaire prêt à mourir et à tuer". Pendant un certain temps, Erhan prit part aux activités de quartier du bidonville d'Armutlu à Istanbul. En mai 1998, il prit le maquis. Il disait que sa plus grande source de fierté serait de devenir un combattant du Parti-Front. Pendant 6 ans, il combattit dans les montagnes avec courage et sacrifice. Il servit ainsi pendant 6 ans, sous le titre de guérillero du Front avec mérite et fierté. C'est avec cette fierté qu'il devint immortel.

* Depuis des décennies, notre sang coule sur cette terre. Depuis Kızıldere, nos guerriers héroïques tombent et ensemencent nos terres. Comme le montrent nos 34 ans d'histoire, ces semences ont germé et fleuri jusqu'à porter des milliers de guerriers de libération du peuple. Notre guerre de libération populaire continuera jusqu'à la création du pouvoir révolutionnaire du peuple. Nos 34 années de combat en sont la preuve : personne, aucune force, ni aucune conjoncture ne donneront fin à notre guerre de libération du peuple, ni ne nous détourneront de notre chemin.

DEVRİMCİ HALK KURTULUŞ CEPHESİ
FRONT REVOLUTIONNAIRE DE LIBERATION DU PEUPLE