arch/ive/ief (2000 - 2005)

Le DHKP et le DHKC ont 10 ans

Le 30 mars 1972 au matin, dans le village de Kizildere, district de Niksar, province de Tokat, une maison est encerclée par l’armée. Soudain, un cri: “Nous ne sommes pas venus jusqu’ici pour faire demi-tour mais pour mourir ”... C’était la voix de Mahir Cayan, secrétaire général du Parti et du Front révolutionnaires de libération de la Turquie (THKP-C).

Ensuite il y eut le crépitement des armes. Les échanges de tirs durèrent plusieurs heures jusqu’à ce que les occupants de la maison furent massacrés : Mahir Cayan, 9 de ses camarades ainsi que trois otages, des agents radars britanniques qui avaient été enlevés dans la base de l’OTAN située à Ünye. L’exécution des dirigeants du THKP-C avait été ordonnée par Washington.

Cet événement marqua profondément la population en Turquie.

Mahir Cayan devint un symbole de résistance contre l’occupation américaine parmi les travailleurs, les paysans, la jeunesse et les intellectuels. Dans tout le pays, des poèmes, des chants élégiaques et des hymnes militants commémoraient le martyr des résistants de Kizildere.

Par ailleurs, quasi tout le mouvement de masse qui s’est développé dans les années 70 s’est articulé sur l’héritage politique et idéologique du THKP-C. Le slogan le plus répandu était alors : « Kizildere n’est qu’un début. Le combat continue ». Depuis, ce slogan n’a plus quitté le terrain du combat.

L’appel de Mahir Cayan lancé à partir de cette maison encerclée était un appel à la guerre de libération contre l’impérialisme, contre l’oligarchie turque et contre la junte fasciste.
C’est pourquoi, la résistance de Kizildere est largement considérée comme le Manifeste de la révolution anatolienne.

Après le massacre de Kizildere, soit en 1978, l’organisation Devrimci Sol, la Gauche révolutionnaire naîtra des cendres du THKP-C et combattra pendant 16 ans sous ce nom avec le même courage et le même enthousiasme.

Puis, le 30 mars 1994, la direction de Devrimci Sol refonda le parti de Mahir Cayan, cette fois sous le nom de Parti et Front révolutionnaire de libération du peuple : DHKP-C.

Le 30 mars fut choisi en tant que date de fondation en référence à la résistance de Kizildere.

Voici donc 10 ans que le DHKP et le DHKC se battent au prix de grands sacrifices, pour créer une Turquie indépendante, démocratique et socialiste.
Ni la prison, ni la torture, ni les exécutions, ni les discours officiels sur la « démocratisation », ni la démagogie sur le « terrorisme », ni l’Empire américain, ni l’Europe impérialiste ne nous feront douter de la justesse du combat pour la liberté et la justice.

Aujourd’hui, dans les montagnes, les villages, les villes, les usines, les universités et les prisons de notre pays, le combat pour l’indépendance, la démocratie et le socialisme continue.

Continuons le combat jusqu’à la libération !
Vive la résistance des peuples !
A bas l’impérialisme !
Vive le socialisme !

DHKC
Front révolutionnaire de libération du peuple
Bureau d’information de Bruxelles

Istanbul 2003

Mahir Cayan, secrétaire général du Parti révolutionnaire de libération du peuple (THKP)