8 Mars / Femmes congolaises contre l'impunité by Bureau d'Etude du Congo (posted by raf) Sunday, Mar. 07, 2004 at 9:01 PM |
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Femmes congolaises : placer ce 8 mars sous le signe
de l’organisation pour le combat contre l’impunité
C’est pour rendre hommage aux luttes héroïques des ouvrières
du textile contre l’oppression que fut institué en 1910, le 8 mars
Journée Internationale des Femmes. Cette Journée
fut célébrée pendant de nombreuses années par
les Révolutionnaires à travers le monde. De leur côté,
les femmes ouvrières de par le monde profitaient de cette occasion
pour faire le point de leur lutte pour leur complète émancipation
et l’égalité de tous les droits.
Aujourd’hui, le monde est devenu mono-polaire et la célébration
de la Journee Internationale des Femmes n’a plus la même ampleur
au sein du mouvement ouvrier. Et pourtant l’oppression spécifique
des femmes est toujours vivace à travers le monde mais aussi dans
notre pays.
L’année 2004 trouve notre Pays dans une des crises la plus grave de
son histoire. Depuis 1998, le Congo a vécu une guerre d’agression
particulièrement meurtrière avec plus de 4.000.000 de morts.
Cette crise militaire est venue s’ajouter à une situation économique
et sociale catastrophique héritée des 32 ans de dictature mobutiste.
Lorsque la guerre a éclaté, le Pays portait des stigmates de
la crise dans toutes ses dimensions. Nos villes sont devenues des villes
de chômeurs, surpeuplées par les Enfants de la Rue auxquels
viennent s’ajouter des déplacés, victimes de guerre, qui errent,
çà et là, condamnés à la mendicité
pour survivre. Toute l’infrastructure sociale – hôpitaux, écoles,
transport, routes … - est en lambeaux. Nos fonctionnaires, nos policiers,
nos travailleurs, lorsqu’ils sont payés, ne touchent plus que des
salaires symboliques.
Toute cette détresse généralisée est un douloureux
boulet traîné par l’ensemble du peuple, hommes, femmes, jeunes
et vieux. Mais en plus de cette terrible oppression qu’elle partage avec
le peuple tout entier, la femme est soumise à une autre forme d’oppression
liée à sa nature spécifique de femme.
Pour mieux saisir cette spécificité de l’oppression des femmes,
il nous faut rappeler quelques faits palpables. Lorsque la guerre éclate
en 1998, le pouvoir nationaliste, n’a pas encore réussi à éliminer
toutes les survivances du mobutisme.
En effet, sous le règne de la dictature mobutiste, pour subvenir aux
besoins des familles dont les époux fonctionnaires ne percevaient
plus leurs maigres salaires, les femmes ont investi les marchés. Au
grand marché de Kinshasa par exemple, elles étaient quotidiennement
rançonnaient. D’autres n’ont pas hésité, au péril
de leur vie, à se lancer dans des activités extrêmement
dangereuses pour nourrir leurs familles, effectuant de longs voyages en Afrique
ou ailleurs et subissant harcèlements, sévices sexuels, chantages,
extorsions et viols. C’est également sur le dos des femmes paysannes
que vivait l’armée de Mobutu qui avait installé des barrages
sur les routes conduisant aux champs pour terroriser et extorquer les femmes
de leurs récoltes.
Dans nos campagnes, les femmes croupissent encore sous le poids des travaux
de champs, de ménage et de toutes sortes de corvées. Le travail
de champs se fait encore entièrement à la houe. Ici comme en
ville, l'accouchement reste un événement redoutable pour la
femme. Beaucoup y laissent leur vie des suites de l'hémorragie.
Dans les villes, les femmes intellectuelles subissent, dans leur travail,
le chantage sexuel. Dans les entreprises privées ou publiques, elles
sont très peu représentées au niveau de la direction
alors qu’elles sont majoritaires et souvent compétentes. Le chauvinisme
mâle dans certaines organisations politiques ou syndicats sont objectivement
un frein à la promotion des femmes.
Dans la guerre qui éclate en 1998, les femmes sont celles qui en subissent
de plein fouet les conséquences. Il y a surtout des viols et des sévices
sexuels d’une rare barbarie.
L’inégalité entre les hommes et les femmes est un fait et pose
la nécessité pour les femmes de s’organiser autrement pour
occuper la place qui doit être la leur dans la société.
La cible de la femme n’est pas l’homme en tant que mâle mais le système
politique responsable de cette oppression spécifique. Le combat doit
viser tout homme et toute femme qui soutient un système tendant à
reléguer la femme au statut d’être inférieur.
Les exemples des luttes héroïques des femmes ( KIMPA VITA, MAMA
PAKASSA, LEONIE ABO.. ) sont là pour nous rappeler avec force tout
le potentiel que recèle le mouvement des femmes. Si à cette
détermination et à cet héroïsme s’ajoute l’organisation,
le mouvement des femmes accomplira des miracles
BUREAU D’ETUDE DU CONGO ( BEC )
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