Uribe à Bruxelles : le lundi 9 /02/2004 by arlac Friday, Feb. 13, 2004 at 1:26 PM |
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Stop Uribe.
Uribe à Bruxelles :
dans ce premier round contre la dictature du président des paramilitaires, « stopURIBE » a gagné !
Le président colombien, Alvaro Uribe Velez, est arrivé à Bruxelles ce dimanche 8 février, dans un climat très défavorable. De prime abord, sa visite est passée au second plan, loin derrière celle du président de la République Démocratique du Congo, Joseph Kabila. Mais, de plus, cette visite s’est déroulée sous le signe du mystère et du malaise.
Mystère parce que, pour éviter la confrontation avec les manifestants, son programme a été changé et quasiment personne ne savait où il était; et malaise des divers secteurs sociaux et même de parlementaires européens qui s’opposaient à sa venue.
8.00h : Manifestation des ONG.
A l’appel de la Coordination Belge pour la Colombie, qui regroupe le Centre National pour la Coopération au Développement (CNCD), Koepel van de Vlaamse Noord-Zuid 11.11.11, Oxfam-Solidarité, Serpaj-Europe, Entraide et Fraternité, le Réseau Européen de Comités Oscar « Romero » , Socialisme Sans Frontières, Fian-Belgium, Social Alert, la Commission « Justice et Paix », Fuja, l’Opération Monde Nouveau (OMN), le Comité pour l’Annulation de la Dette du Tiers-Monde (CADTM/CODEWES), le Comité pour les Droits humains « Daniel Guillard », auxquels se sont joint la Confédération Syndicale Chrétienne (CSC), les Comités « Ingrid Betancourt » et la Coordination Paysanne Européenne de Via Campesina, s’est déroulée une manifestation, en face du bâtiment où Uribe aurait dû se réunir avec les représentants de l’Union Européenne; les délégations les plus remarquées furent celle des syndicats et celle des Comités « Ingrid Betancourt ».
La presse (e.a.) a pu y entendre le point de vue des organisateurs et tout particulièrement le témoignage de la mère d’Ingrid Betancourt (l’ex-candidate écolo retenue par les Forces Armées Révolutionnaires de Colombie-FARC) qui affirma que l’attitude du président Alvaro Uribe est un obstacle à l’obtention de la libération de sa fille.
Pour éviter de rencontrer les manifestants, Uribe s’est vu obligé d’annuler son rendez-vous.
10.00h : Conférence de presse au siège du Conseil des ministres de l’UE.
La conférence de la Coordination Belge pour la Colombie avait invité à témoigner Ariel Toscano, un paysan qui a survécu aux massacres du département de César.
La seconde communication fut celle de Yolanda Pulecio, la mère d’Ingrid Betancourt, qui déclara que seul un échange humanitaire pourrait apporter une solution à la rétention des détenus mais en aucun cas une issue militaire.
Gloria Ramírez, dirigeante nationale de la Centrale Unitaire des Travailleurs (CUT), expliqua à son tour que la diminution statistique de la violence en Colombie est due à un changement dans la tactique de répression qui se caractérise aujourd’hui par ses attaques violentes à des populations entières ; ce qui a pour résultat que, dans 5 départements, tous les dirigeants syndicaux ont dû s’exiler. Un autre aspect de cette nouvelle stratégie consiste à terroriser les familles des opposants. Pour finir, elle dénonça la criminalisation de toute opposition sociale : chaque dirigeant syndical devient un objectif pour les para-militaires quand il est accusé par le gouvernement de « sympathie » envers la guerilla.
12.00h : ARLAC manifeste : « stopURIBE ! »
Derrière une gigantesque banderole de trois mètres de haut représentant le portrait d’Uribe en uniforme nazi, l’Association des Réfugiés Latino-Américains et des Caraïbes (ARLAC) tint sa manifestation durant deux heures. Les manifestants exigèrent qu ‘ « aucun Euro ne serve à soutenir la guerre en Colombie ».
Les manifestants, Colombiens, Latinos et Européens, s’unirent pour scander chants et slogans ; dans le stand on pouvait obtenir la plate-forme de la Campagne Européenne 2004 : « stopURIBE ! ». C’est avec une grande joie que furent reçus des messages de soutien et des adhésions à la plate-forme venant de tous les coins du monde.
Certaines allocutions soulignèrent l’importance du rôle des Etats-Unis dans l’aggravation de la situation en Colombie. L’ingérence permanente de cette puissance dans les affaires internes d’autres pays s’exprime par le blocus de Cuba ou, pis encore, dans les agressions militaires comme en Irak. La solidarité avec la Colombie ne doit pas être séparée de causes justes d’autres pays et d’autres peuples agressés. Tous nécessitent notre compréhension et notre soutien.
Se trouvaient représentées, à cette manifestation convoqué par ARLAC, des organisations telles que le Comité de Solidarité Bolivie, le Mouvement Simón Bolívar des immigrés équatoriens, l’Initiative « Une Autre Colombie est possible », le Collectif Rodriguiste du Chili, le Centre culturel Subterra, le Comité Pro-paz de Colombie, le Parti des Travailleurs de Belgique, les jeunes universitaires de Louvaín-la-Neuve « COMAC », l’ONG INTAL, des membres des Comités 11.11.11, l’Initiative Cuba Socialiste, etc.
D’autres manifestations-éclair eurent lieu dans l’après-midi en deux occasions, obligeant Uribe à entrer par les portes de derrière pour éviter la confrontation avec les manifestants.
Rencontres avec les autorités belges
Le ministre belge des affaires étrangères, le libéral Louis Michel, a manifesté, au travers d’entrevues avec son homologue colombienne Carolina Barco « qu’il considère qu’en Colombie il y a la démocratie».
Le ministre Michel donne également son soutien à une table de donateurs pour la Colombie que le gouvernement du pays andin veut organiser « durant le second semestre » de cette année, si l’on en croit la déclaration de C. Barco.
Premier résultat : 1- 0 pour “stopURIBE !”.
Bien qu’il soit un peu tôt pour avancer une évaluation complète, ARLAC considère déjà comme une grande réussite cette première journée de protestation et de dénonciation de la visite d’Uribe en Europe, et ce, pour différentes raisons :
1 . Sur le plan politique, notre appel a rencontré un grand écho dans tous les coins de la planète : nous avons reçu des communiqués de solidarité et d’adhésion depuis l’Amérique du Nord jusqu’en Afrique, de l’Australie à la Chine et de tous les pays européens.
2. Les provocations du gouvernement d’Uribe pour diviser le mouvement de solidarité avec la Colombie n’ont eu aucun succès grâce à la sérénité maintenue par ARLAC, parce que nous considérons que notre ennemi, c’est le gouvernement criminel d’Uribe et son principal soutien, les Etats-Unis. Toute division des forces démocratiques renforce le camp de la guerre et de l’interventionnisme nord-américain.
3. ARLAC en sort renforcée du fait que sa mission de créer un large mouvement de solidarité pour isoler le gouvernement d’Uribe a rencontré un grand soutien. La Campagne Européenne 2004 « stopURIBE ! », nous la voyons comme une partie du processus d’unification du mouvement de solidarité avec la Colombie. Cette unification à partir de la base est une nécessité en Colombie et améliore la perception de ce pays dans le monde, mais pas comme la présentent les media ou le gouvernement colombien.
4. Cette unification doit se faire sur base du soutien à un échange humanitaire de prisonniers et à une solution négociée du conflit social et armé en Colombie. Que ce soit clair : nous sommes partiaux, nous sommes du côté du peuple colombien.
5. Via la communication avec les comités d’autres pays nous nous sommes rendus compte qu’il n’est pas suffisant de nous unir pour dénoncer la visite d’Uribe. Certains niveaux de coordination et d’échange peuvent encore être développés sur les principes politiques exposés ci-dessus. Sur le plan de l’organisation, une forme décentralisée avec la plus absolue indépendance de chaque organisation. Ce que nous pourrons faire ensemble, nous le ferons. En cas contraire, chaque organisation a la plus totale liberté pour exprimer sa façon d’interpréter la situation ou de travailler.
Les réussites actuelles ne doivent pas nous faire perdre de vue qu’il nous reste beaucoup de chemin à faire pour y arriver et beaucoup de pain sur la planche pour pouvoir répondre avec une solidarité efficace et organisée à tant d’agressions contre le mouvement populaire. Comme ce chemin qui nous reste à parcourir est long et exigeant, nous souhaitons le faire en compagnie de tous les démocrates amis de la cause colombienne dans le monde.
C’est dans cette direction que nous allons. Dans ce premier round contre la dictature, « stopURIBE ! » a gagné !
Bruxelles, le 9 février 2004.
stop facista URIBE by arlac Friday, Feb. 13, 2004 at 1:26 PM |
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