S'Attaquer à la misère, pas aux sans-emploi, ni aux étrangers ! by sandro Friday, Feb. 06, 2004 at 12:35 PM |
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Deux actions syndicales (La Louvière et Charleroi) contre les lois anti-chômeurs...
S’ATTAQUER A LA MISERE, PAS AUX SANS-EMPLOI, NI AUX ETRANGERS !
LA LOUVIERE, lundi 2 février.
Dès neuf heures, la FGTB régionale occupe les bureaux louviérois de l’ONEM. Mobilisation réussie. Toutes les Centrales sont présentes. Mais aussi les Travailleurs Sans Emploi de la FGTB, les Jeunes FGTB et pas mal de délégations d’entreprises (Mactac, Durobor,…).
A l’extérieur, un mannequin à l’effigie de Franck Vandenbroucke (rebaptisé ministre de la chasse aux chômeurs) pendouille sous une pluie fine.
La chasse aux sorcières (aux fraudeurs sociaux comme on dit) est ouverte … mais les militant(e)s syndicaux ont choisi, eux, de brûler le jeune cadre dynamique du SP !
A l’intérieur, on annonce la couleur.
Manuel Morais, Président Régional du syndicat explique : « Nous n’en voulons pas aux travailleurs de l’ONEM. Mais nous marquons vigoureusement notre opposition aux mesures discriminatoires lancées par le gouvernement. Les chômeurs ne sont pas des fainéants ! Ils sont les victimes du système. Notre région est durement touchée par le manque d’emplois et licenciements massifs. Il y a près de 25.000 demandeurs pour 115 offres d’emplois recensés par le FOREM. Et ce que l’on propose c’est l’exclusion du chômage, qui surpasse l’article 80. Mais l’exclusion à un revenu est dangereuse. C’est la porte ouverte à la délinquance, aux vols pour vivre ».
Comme le rappelle le bimensuel Syndicats le texte adopté est pire que « l’article 80 qui frappait uniquement certains cohabitants chômeurs de longue durée, vivant dans des ménages à revenus modestes ». Maintenant c’est plus de 250.000 personnes qui sont visées, dont 140.000 chefs de ménages ou isolés.
Le Secrétaire Régional, Bernard Braglia, embraye : « Par rapport à d’autres régions industrielles, le Centre est laissé pour compte. Ailleurs, on compte pas mal de centres de reconversion, de recherche d’emplois, de formation … Ici, rien ou presque rien. Que fait-on pour accélérer le raccordement voies ferrées à Garocentre, l’IDEA n’a quasi aucun terrain à proposer aux investisseurs industriels qui désireraient s’installer dans la région. Il est facile de renvoyer la faute sur les plus démunis et les plus faibles ».
Pour la FGTB, l’hiver sera plus chaud que prévu !
D’un côté, on réduit les cotisations sociales du patronat et l’impôt sur les bénéfices, on améliore le statut social des indépendants, on intensifie les « incitants à l’emploi » ou les aides publiques,…
De l’autre, la vie chère, les salaires et les revenus qui ne décollent pas, une sécurité sociale en panne, la traque aux minimexés, aux chômeurs, la diabolisation des étrangers (réfugiés ou musulmans de préférence),…
Ces attaques, on doit les voir comme des manœuvres visant l’ensemble des travailleurs intellectuels et manuels. N’est-ce pas un moyen d’intensifier l’exploitation de la partie occupée de la classe ouvrière ? Le système capitaliste européen s’américanise. On va vers une généralisation de l’insécurité et de la précarisation sociales. Une riposte s’impose. Le PC répondra présent !
Sandro Baguet
CHARLEROI. Mercredi 4 février.
Nous sommes quelques militant(e)s et sympathisant(e)s de la fédération du Centre à rejoindre les Camarades carolos au sein la manif organisée par la CSC.
Quelques centaines de personnes (délégations d’entreprise et travailleurs sans emploi CSC) sont présentes. Le drapeau du Parti ne passe pas inaperçu au milieu de la marée verte. Les gueulophones crachent leurs rejets des mesures gouvernementales envers les chômeurs. Le rassemblement se met en branle. On parcourt les rues de la ville.
Les tracts de la CSC circulent : « le gouvernement veut faire 200 millions d’économie sur le dos des personnes les plus précarisées et dans le même temps, permet l’amnistie fiscale aux fraudeurs du fisc et diminue les effectifs du Ministère des Finances » ; « c’est la politique globale de ce gouvernement qui déstructure la solidarité entre actifs et inactifs. Hier les minimexés (revenu d’intégration), aujourd’hui les chômeurs et demain les attaques sur la prépension, les soins de santé et la retraite à 70 ans ».
Pour faire reculer le gouvernement, l’unité associative et politique ainsi que le front commun syndical sont impératifs.
Y a plus d’argent ! nous dit-on. Plus d’argent pour la sécurité sociale !
Plus que jamais, les propositions du Parti, pour relancer l’emploi, sont d’actualité :
Réduction du temps de travail à 35 heures légales par semaine sans perte de salaire comme étape vers les 32 h (travailler moins pour travailler tous !). Réduire la fraude fiscale en levant le secret bancaire et s’attaquer ainsi aux profits du banditisme (drogue, proxénétisme, pédophilie organisée,…). La taxation des grosses fortunes, la suppression des cadeaux fiscaux aux grandes entreprises, la taxation des profits nés de la spéculation.
Ainsi des millions d’euros peuvent être utilisés pour garantir les dépenses sociales, relancer la construction de logements sociaux, défendre l’environnement, améliorer l’enseignement, les soins de santé et l’efficacité des pouvoirs publics. Et qu’enfin, l’argent cesse de faire de l’argent mais trouve une utilité sociale !
Martine Godenir