arch/ive/ief (2000 - 2005)

La proposition du MR fait du droit de vote une coquille vide
by Objectif Thursday, Feb. 05, 2004 at 8:26 PM

Objectif (mouvement pour l’égalité de droits) constate avec stupéfaction qu’au sein de la majorité un consensus sur la proposition du MR pour l’octroi du droit de vote communal aux non-Européens est en préparation.

Cette proposition nous pose trois problèmes importants: 1.Il ne prévoit que le droit de vote, pas celui d’éligibilité 2.Il faut aller s’inscrire au registre électoral 3.Il faut signer une déclaration d’engagement de respecter la constitution, les lois du peuple belge et la déclaration européenne des Droits de l’Homme. Cette dernière condition est à tout le moins dégradante pour les candidats votants. De la sorte, on stigmatise en outre tout une catégorie de la population, comme si celle-ci, plus que le restant de la population, se comportait de manière criminelle. Pour ce qui concerne le devoir d’inscription, les citoyens UE voulant voter doivent également s’inscrire à l’état civil de leur commune pour pouvoir voter. Lors des élections communales de 2000, seuls 17,7% des personnes ayant le droit de voter se sont inscrits. Ce devoir d’inscription semble donc constituer un obstacle important. Sachant que le statut social des citoyens UE est, en moyenne, plus élevé que celui des citoyens non UE, nous devons dès lors nous attendre à un pourcentage encore plus bas. Finalement, ce ne seront donc que quelques dizaines de milliers de votants supplémentaires. Le sentiment d’exclusion et d’humiliation des citoyens non UE ne diminuera pas, bien au contraire. Une petite miette à quel prix ? Il s’avère de plus en plus que le droit de vote des étrangers sera voté comme une coquille vide. Non pas parce qu’il s’agit d’un droit démocratique de base, mais pour pouvoir clôturer le combat pour l’égalité des droits totale. Comme pour ‘en être quitte de ce dossier symbolique épineux’. Parce que soyons clairs: aujourd’hui il ne s’agit que du droit de vote communal! Pour ce qui concerne les problèmes auxquels les personnes issues de l’immigration sont confrontées chaque jour (comme l’éducation, le travail et le logement) on ne leur demandera pas leurs avis. En tant que société, vous ne pouvez quand-même pas dire : cette catégorie de personnes obtient quelques miettes de démocratie. Qui vit ici, fait partie de notre société, est soumis à l’impôt, doit pouvoir co-décider à tous les niveaux. Sans conditions supplémentaires, sans marchandage.