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100 médecins démissionnent
by Halkin Sesi TV Wednesday, Jan. 28, 2004 at 3:37 PM
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100 médecins démissionnent du conseil de la médecine légale


Depuis le début du jeûne de la mort mené contre l’ouverture des prisons de type F, 107 personnes ont perdu la vie. En outre, 500 prisonniers alimentés de force ont été physiquement et mentalement mutilés.

Il y a 6 mois, l’Etat avait relaché les prisonniers devenus grabataires des suites de leur grève de la faim en arguant qu’ils ne pourraient pas, dans l’état où ils étaient, survivre dans leur cellule.

Or, aujourd’hui, comme par enchantement, ces mêmes prisonniers sont tout-à-fait “emprisonnables” selon des autorités accréditées par les rapports médicaux émanant du conseil de la médecine légale.

Pourtant, ces ex-prisonniers souffrent tous d’une maladie dont les effets sont irréversibles: le syndrome de Wernicke-Korsakoff.


A ce jour, aucun remède à ce syndrome n’a encore été découvert. Mais les conclusions du conseil de la médecin légale (Adli Tıp kurumu) ne soufflent mot sur cette réalité, facilitant ainsi la tâche de l’Etat qui, malgré toutes les souffrances qu’il a déjà infligé à ses opposants politiques, n’a toujours pas renoncé à châtier ces derniers.

C’est en effet, sur base des rapports établis par ce conseil que les prisonniers handicapés sont à nouveau incarcérés... Aujourd’hui, l’insitution est en crise. Critiquant l’absence d’une “approche scientifique et indépendante” au sein du conseil de la médecine légale, une centaine membres de l’association des experts en médecine légale ont quitté leur association.

Que le conseil de la médecine légale soit sujet à de telles controverses peut avoir des conséquences gravissimes lorsque l’on sait que ses “experts officiels” peuvent déterminer le cours d’un jugement.

Ainsi, les rapports du conseil signalant que les patients souffrant du syndrome de Wernicke-Korsakoff ont guéri, ont récemment suscité beaucoup d’émoi parmi le corps médical.
Le 14 janvier dernier, le conseil de la médecine légale avait mis 17 académiciens au pilori pour avoir critiqué l’institution. Suite à cette décision martiale, près de 100 médecins légistes dont le président du conseil de l’ordre des médecins, M. Keramettin Kurt ont démissioné du conseil.

Quant au président de l’association des experts en médecine légale, le Dr. Ümit Biçer a concentré ses critiques sur deux points: la nomination des dirigeants du conseil sur base de critères politiques et la tendance à la “centralisation de l’expertise”. Le Dr. Biçer précise que le président du conseil est remplacé chaque fois qu’un nouveau gouvernement se forme et que les nominations ne sont pas du tout déterminées par les qualités scientifiques du candidat: “Si vous ne déterminez pas des critères objectifs pour les nominations et si celles-ci sont l’apanage du pouvoir politique, il y a matière à discuter. (...) Il faut redonner un caractère autonome, indépendant et scientifique au conseil de la médecine légale et assurer que celui-ci donne librement ses décisions, à l’instar des juges et des procureurs.
Malheureusement, le conseil a centralisé la fonction d’expertise. Cela alourdit le poids du dossier et prolonge le délai de publication des conclusions. Les rapports du conseil général de la médecine légale sont considérés comme “ultimes recours”. Or, selon la pensée scientifique, la seule autorité est la science.”
Source : Journal télévisé du canal d’information alternatif en langue turque « Halkinsesi » émettant par internet.

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Le 27 janvier 2004