arch/ive/ief (2000 - 2005)

Le monde médical refuse les dons de sang des gays
by Axel Thursday, Jan. 15, 2004 at 4:05 AM
axel@office.gaybelgium.be

Alors que la Belgique voit ses stocks de sang baisser dangereusement, au risque de ne même plus pouvoir effectuer certaines opérations chirurgicales, le dons des homosexuels continuent à être refusés.

Afin de constituer ses réserves de sang et de plasma, la Croix Rouge fait continuellement appel à des donneurs bénévoles. Cependant, chaque nouveau donneur potentiel est soigneusement interrogé quant à ses habitudes et comportements, notamment en matière de relation sexuelle. Ainsi, toute personne qui aurait adopté une conduite dite "à risques" est automatiquement refusée.

Parmi les clauses d'exclusion : les relation homosexuelles postérieures à 1977. En effets, aux yeux de la Croix Rouge, les gay et les bisexuels sont statistiquement plus susceptibles que d'autres d'avoir été contaminés par le SIDA ou l'hépatite. Cette règle ne s'applique cependant pas aux lesbiennes.

Ainsi, la Croix Rouge adopte, en dépit de la loi anti-discrimination votée l'an dernier, une attitude ségrégationniste à l'encontre des gay et des bisexuels.

A aucun moment, nous ne contestons une prise de mesures et de précautions antérieure à tout nouveau don. De la même manière, nous ne contestons pas le fait que la communauté gay ait été à un certain moment considérée, et ce de façon parfaitement justifiée, comme une population à haut risque en matière de contamination. Toutefois, force est de constater que les chiffres actuels, dont une grande part a été publiée en décembre dernier, démontrent que l'écart qui existait entre les homos/bi's et hétéros s'est considérablement amenuisé avec le temps. Aussi, nous voudrions poser certaines questions :

De quand datent les statistiques employées par la Croix Rouge?

La société, de même que les habitudes et comportements des populations HoLeBi's et hétéros, n'ont-elles pas évoluées avec le temps?

Mais surtout : est-ce que ces statistiques tiennent compte du fait que les hétéros qui ne se protègent pas pendant l'acte amoureux ont autant, voire même plus de risques, d'être contaminés par le virus SIDA que tous ces jeunes gays séronegatifs qui sont conscients des risques et qui se protègent?


Ces quelques questions n'ont d'autre objectif que la réouverture du débat sur les critères de don de sang. Une nouvelle approche, assortie de la mise en place de tests fiables, permettraient sans doute de s'affranchir de la notion de comportement sexuel ; mais surtout éviter que la crise de manque de sang que nous connaissons aujourd'hui ne se reproduise pas à l'avenir.