arch/ive/ief (2000 - 2005)

Que cache réellement cette phobie des attentats des autorités américaines ?
by Bernard Van Damme (www.voiesnouvelles.net) Wednesday, Jan. 07, 2004 at 3:14 PM
info@voiesnouvelles.net

La nouvelle année a commencé aux USA dans des conditions d'une mobilisation inégalée de la police, de l'armée et des agents fédéraux dans les principaux centres urbains, ainsi qu'une application stricte de loi. Alléguant d'une menace intensifiée des attaques terroristes, les autorités américaines ont porté leur niveau d'alerte au terrorisme de "jaune"(risque "élevé") à "orange" (risque "fort"). L'administration Bush a pris des mesures sans précédent depuis la seconde guerre mondiale.

Que cache réellement cette phobie des attentats et les mesures sécuritaires sans précédent prises par les autorités américaines ?

La nouvelle année a commencé aux USA dans des conditions d'une mobilisation inégalée de la police, de l'armée et des agents fédéraux dans les principaux centres urbains, ainsi qu'une application stricte de loi. Alléguant d'une menace intensifiée des attaques terroristes, les autorités américaines ont porté leur niveau d'alerte au terrorisme
de "jaune" (risque "élevé") à "orange" (risque "fort").
L'administration Bush a pris des mesures sans précédent depuis la seconde guerre mondiale.

Drôle d'ambiance

Les principales festivités prévues pour le réveillon et le jour de l'an ont eu lieu dans des circonstances étranges. Tom Ridge, responsable du récent Ministère de la Sécurité intérieure a déclaré que les Américains "doivent sortir et célébrer la nouvelle année," au moment même où il interdisait les vols au-dessus de New York, de Chicago et de Las Vegas. Il a déployé également des hélicoptères
Black Hawk de l'armée pour survoler Manhattan, où environ 750.000 personnes se réunissaient pour souhaiter la nouvelle année, ainsi que Las Vegas, et le Rose Bowl, le célèbre stade de football de Pasadena en Californie.

Les tireurs d'élites étaient disposés sur les toîts des immeubles de Time Square, alors que les rues de New York et la zone portuaire étaient inondées des milliers de policiers en uniformes ou en civils, de chiens renifleurs et les unités anti-terroristes, équipées de matériels pour la détection des substances chimiques, biologiques ou radiologiques.

Pendant deux jours, les autorités ont également suspendu les expéditions de pétrole de Valdez, le port principal de l'Alaska.

Les fonctionnaires us ont, d'autre part, pris des mesures
exceptionnelles dans le domaine aérien. Ils ont forcé des compagnies britanniques et mexicaines à supprimer des vols et des jets militaires ont escorté plusieurs vols d'Air France dans l'espace aérien américain. Selon des porte-parole du gouvernement, Ces mesures ont été prises en réponse à des menaces réelles et avérées.Six vols entre Paris et Los Angeles ont été décommandés les 24 et 25 décembre. Les passagers du vol 223 de British Airways pour Londres, le 31 décembre, ont été détenus pendant plusieurs heures à l'aéroport international Dulles de Washington D.C. et interrogés à bord par les agents fédéraux. Les vols quotidiens de Londres à Washington D.C. ont été annulés et reportés au 1er et au 2 janvier. British Airways a également annulé un vol de Londres à Riyad en Arabie Saoudite.

Les mesures prises sont, en tout cas, financièrement très
préjudiciables aux compagnies aériennes. En même temps, le refus du gouvernement américain de fournir publiquement quelques informations sur ces menaces alléguées, tend à miner la crédibilité de ces déclarations.

Opération terreur

De sérieuses interrogations se posent quant à la validité de ces décisions. On peut se demander si toute cette agitation sécuritaire ne vise pas, en fin de compte, à terroriser et à intimider la population.

Elle doit, en tout cas, être prise comme un sérieux avertissement et une indication quant aux objectifs cachés de l'administration Bush pour 2004 et au-delà.

Cette mobilisation militaire et policière n'a produit aucun effet quant à d'éventuelles arrestations ou découvertes majeures de prétendus complots terroristes. Pourtant cette vaste opération n'a provoqué aucune critique, ni éveillé le plus léger doute de la part des médias et de l'establishment politique. Pas une seule voix, même venant du Parti démocrate pour demander des explications et suggérer au gouvernement de justifier ces mesures extraordinaires.

cette absence de réactions tant d'une majorité de journalistes que de politiques américains n'est pas un surprise en soi. Elle s'inscrit dans la même logique que l'appui à la guerre contre l'Irak et la stricte transcriptions des fables de l'administration Bush quant à la présence des armes de destructions massives et des liens présumés entre Irakiens et l'organisation Al Qaeda. Gérés comme des entreprises ordinaires, d’abord soucieux de rendement, les principaux médias américains informent dans un sens presque toujours favorable à l’ordre
social et politique. Personne sur les ondes ne viendra suggérer que le gouvernement ment afin de traîner sa population vers la guerre.

Ces politiques, loin de protéger le peuple américain et le monde contre les crimes terroristes, en ont, au contraire, intensifiés les risques.

Silence radio

Aucune de celles-ci ne peut être discutée dans les médias américains. Que l'administration Bush soit un repère de voyous sans foi ni loi est un aspect pourtant bien connu des cercles officiels à Washington, mais personne ne suggère qu'il pourrait y avoir des motifs secrets à placer
en alerte orange les Etats-Unis, ou que la menace permanente de terrorisme pourrait être liée à une stratégie la politique étrangère américaine.

Au contraire, l'ensemble de la classe politique américaine justifie et soutien ces mesures. La défense de la mère-patrie et le patriotisme exacerbé qui prévaut de ce côté de l'Atlantique n'autorise aucune déviance. L'opposition démocrate en vient même à faire de la surenchère, à l'instar du sénateur John Kerry, candidat à l'investiture démocrate, qui dénonce l'état d' impréparation des politiques de sécurité mise en place par l'équipe au pouvoir et propose, dans le même temps, d'octroyer plus de crédits encore pour la police et la défense du territoire.Le sénateur Joseph Lieberman du Connecticut en solidarité totale avec Tom Ridge et le Département de
la Sécurité intérieure, a déclaré : "Ils ont pris la bonne décision. Ils ont assez d'informations pour se faire assez de souci à propos d'une possible menace de terroriste".

Comment pourtant prendre au pied de la lettre l'administration Bush qui s'est fait une spécialité dans les coup tordus, les falsifications, les mensonges éhontés ? Un gouvernement qui a pris le pouvoir après avoir détourné une élection nationale, en falsifiant les
urnes en Floride avec la complicité du gouverneur du coin, le frère del'autre et qui a justifié une invasion illégale de l'Irak au moyen de fausses preuves et d'affirmations mensongères.

Il n'a fourni aucune explication sur les événements du 11 septembre 2001 et s'est opposé à toute enquête digne de ce nom. Pourtant, que de zones d'ombres et d'étonnantes coïncidences, quant on fouille quelque peu le passé de certains des membres de cet administration, à commencer par celui du Président Bush, lui-même et de ses relations
d'affaires avec le clan Ben Laden et d'autres saoudiens.

Alors, quelles sont les véritables visées de Bush et de sa clique ?

* Maintenir la population dans un état constant de crainte et d'inquiétude afin de justifier auprès de l'opinion la nécessité de combattre en Irak et lancer d'autres opérations dans le futur, tout en annihilant toute opposition politique, principalement celle des démocrates;

* Habituer les citoyens américains à la présence quotidienne de militaires dans les rues;

* Préparer les troupes par des exercices permanents en prévision de répression des mouvements de masse et l'imposition de la loi martiale dans un futur plus ou moins proche;

* Détourner l'attention sur la crise sociale qui sévit en Amérique, la destruction des millions d'emplois, l'augmentation des chiffres du chômage de longue durée (près de 20 millions de chômeurs sans compter les personnes qui travaillent pour un salaire qui permet à peine de vivre et qu'on appelle les "working poor"), et l'écart de richesse de plus en plus croissant entre l'élite fortunée et le reste de la population.

Le gouvernement et les médias ont beau invoquer tous les sujets qui leurs plaisent : du rétablissement de l'économie à la croissance mais la détérioration des conditions sociales d'une large couche de la population est un fait significatif de vie américaine qui risque tôt
ou tard de déboucher sur une situation explosive.

Une campagne sous haute surveillance

Les actions récentes sont directement liées à cet état de fait. Les hélicoptères Black Hawk, les tireurs d'élite sur les toits sont une composante essentielle de la campagne électorale de Bush. Ils ont l'intention d'intimider autant qu'ils le peuvent la population et de maintenir ce climat de peur. Ils vont ainsi garder le peuple sous la coupe de la garde nationale. Quiconque veut s'opposer à la politique de l'administration Bush hésitera à deux fois en ces "temps de guerre". Des attaques terroristes fabriquées de toutes pièces, des vrais ou faux islamistes en tout cas manipulés jusqu'à la moelle seront utilisés comme moyen de justification du système répressif mis en place. Iront-ils jusqu'à suspendre le processus électoral ?

la menace la plus grave pour la sûreté, la sécurité et les droits fondamentaux des américains ne vient pas des terroristes islamistes, vrais ou imaginaires, mais du gouvernement des USA, qui est un gouvernement de conspirations, de secrets et de mensonges. La complicité de l'establishment médiatique et de l'opposition démocrate
aux provocations de l'administration Bush découle du consensus qui existe, au sein de l'élite régnante américaine, sur les buts hégémoniques des Etats-Unis sur le reste du monde. La guerre à la terreur, que chaque aile de l'élite politique soutient, est le prétexte officiel à cette stratégie de domination globale.

La conséquence domestique de cette politique étrangère est
l'embrigadement et la militarisation de la vie américaine et la dérive vers des règles autoritaires. Ces processus internationaux et domestiques sont liés et inséparables.

Une révolution conservatrice

Dans l'hebdomadaire allemand Die Zeit du 18 juin 2003, sous la plume d'un historien bien connu, Heinrich August Winkler, on pouvait lire : "L'Amérique vit-elle actuellement ce que l'Allemagne a connu il y a plus de sept décennies, une révolution conservatrice ? C'est de cette façon que les gens désignaient et désignent encore le mouvement d'intellectuels de droite qui, dans les années suivant 1930, appelait à un assaut contre le zeitgeist libéral. L'un de ses représentants les plus influents fut l'expert en droit public, Carl Schmitt. Sa thèse fondamentale, qui allait être passionnément discutée, consistait à dire que la différence spécifiquement politique est celle entre ami et ennemi. Le lecteur qui étudia Schmitt de la manière la plus approfondie fut le philosophe allemand Leo Strauss. Il n'avait rien contre le dogme "ami-ennemi". Toutefois, il estimait que la critique du libéralisme de Schmitt n'était pas assez radicale car elle se cantonnait au domaine du libéralisme. Cette critique, disait-il, ne pouvait être améliorée que si elle atteignait un domaine au-delà du
libéralisme. (…) De 1937 jusqu'à sa mort en 1973, Strauss a professé aux Etats-Unis, principalement à l'université de Chicago. Il est devenu le père d'une école qui se nomme néoconservatrice et qui a trouvé grâce au clan Bush ce que Carl Schmitt avait recherché en vain : "l'accès à celui qui détient le pouvoir".

Paul Wolfowitz, Secrétaire adjoint à la Défense fût un élève de Leo Strauss à l'université de Chicago.

L'historien Winkler note que "le néoconservatisme américain n'est pas une simple copie de la Révolution conservatrice allemande, mais dans leur schéma de pensée ami-ennemi, ce sont de dignes disciples de Carl Schmitt" qui était, précisons-le, le conseiller juridique du parti nazi et l'un de ceux qui aidèrent Adolphe Hitler à gravir les marches du pouvoir. L'influence straussienne se manifeste dans la doctrine de frappes préemptives prônée par Bush, qui représente une "rupture révolutionnaire avec le droit international".

Dans un article paru dans Inter Press, le journaliste Jim Lobe citait le professeur Shadia Drury, de l'université de Calgary et auteur de deux livres sur Strauss. Selon Drury : "Strauss n'était ni libéral, ni démocrate. [Selon lui] le mensonge permanent pratiqué par ceux qui ont le pouvoir à l'égard des citoyens est indispensable car ces derniers ont besoin d'être dirigés, et il leur faut des dirigeants forts qui leur disent ce qui est bien pour eux". "Elle montre clairement la différence entre Platon et Strauss, dans la mesure où Platon soutient que les dirigeants doivent avoir atteint le plus haut degré de moralité, alors que pour Strauss, "sont compétents pour diriger, ceux qui se sont rendus compte qu'il n'existe pas de moralité et qu'il n'existe qu'un seul droit naturel, celui du supérieur à diriger l'inférieur. (...) On veut une population malléable que l'on puisse modeler comme du mastic".

Drury précise aussi que le système de gouvernement préconisé par Strauss nécessite l'image d'un ennemi : "Il maintient qu'en l'absence de menace externe, il faut en inventer une. (...) Selon Strauss, l'on doit lutter constamment [pour survivre]. En ce sens, il est très spartiate. La paix mène à la décadence. La guerre perpétuelle, et non la paix perpétuelle, voilà le credo des straussiens". C'est la raison pour laquelle les straussiens de Washington, comme Wolfowitz, Rumsfeld
et d'autres fous de guerre poursuivent "une politique étrangère agressive et belliqueuse". Drury attaque aussi l'administration Bush qui "n'a que faire du libéralisme et de la démocratie, [mais qui] conquiert le monde au nom de la démocratie et du libéralisme".

Une usurpation du pouvoir

Comme Lyndon LaRouche, candidat à l'investiture démocrate 2004, l'a noté dans une déclaration rédigée le 15 mars 2003, nous nous trouvons dans "une dépression mondiale comparable - quoique plus grave - à celle de la période 1929-1933, sous Herbert Hoover". Il rappelle aussi que dès janvier 2001, il avait mis en garde contre le danger de voir émerger aux Etats-Unis des forces prêtes à menacer le monde entier de guerres semblables à celles pour lesquelles certains dirigeants nazis furent condamnés par le Tribunal de Nuremberg.

La caractéristique clef de cette situation "est l'usurpation de fait de la fonction de Président en exercice par le vice-président Cheney et son gang de laquais liés au crime organisé, qui infestent non seulement les ministères de la Défense et des Affaires étrangères, mais ont pour ainsi dire castré les dirigeants, élus ou non, de l'opposition démocrate".

"C'est ironique, mais non fortuit: la quasi-guerre interne qui fait rage au sein du département de la Défense, avec les explosions de colère du secrétaire Rumsfeld, rappelle aux historiens la situation de l'Allemagne nazie, lorsque les dirigeants politiques finirent par évincer les chefs militaires qu'ils redoutaient et haïssaient".

LaRouche souligne que ces laquais, comme Ashcroft et Wolfowitz, "sont essentiellement issus des cercles d'un idéologue fasciste de premier plan de l'université de Chicago, feu le professeur Leo Strauss, (...) un disciple du juriste Carl Schmitt qui avait élaboré les lois ayant
permis à Hitler de devenir le dictateur de l'Allemagne".

Guerre d'Irak ou guerre mondiale ?

Le point essentiel à garder à l'esprit, c'est que nous sommes "dans une dépression mondiale qui s'aggrave, avec un déficit américain qui approche les 1000 milliards de dollars"(1)... "Le 11 septembre 2001, les Etats-Unis ont vécu leur « incendie du Reichstag » et les troupes d'assaut du vice-président Cheney sont sorties des ruines fumantes en brandissant leur doctrine de "guerre nucléaire préventive", le nouveau Mein Kampf. C'est la doctrine de type nazi que Cheney avait adoptée en 1991, lorsqu'il était Ministre de la Défense. Menés par les laquais de Cheney et Rumsfeld, ruinés par la dépression, les Etats-Unis se dirigent d'eux-mêmes vers l'enfer qu'ils se sont préparé, à moins que la guerre ne soit immédiatement arrêtée".

"Nous sommes donc piégés dans une guerre sans issue prévisible. Ce n'est pas une "guerre d'Irak"; c'est une guerre mondiale pratiquement sans fin. C'est une guerre qui se propage, menaçant de renverser sur son passage la plupart des gouvernements du Moyen-Orient, si ce n'est tous. En raison de la politique irresponsable suivie par
l'administration Bush vis-à-vis du gouvernement sud-coréen, le lancement insensé par le président Bush d'une guerre absolument illégale contre l'Irak rend possible un incident nucléaire entre les Etats-Unis et la Corée du Nord, autrement improbable, avec l'éventualité d'un bombardement nucléaire du Japon pour la troisième fois".

Quant au président George Bush, LaRouche estime que, pour l'instant, ses chances de réélection sont inférieures à zéro, même compte tenu de l'impopularité des dirigeants du Parti démocrate. Par conséquent, la question se pose de savoir s'il y aura en 2004 une élection présidentielle qui se déroulera conformément aux dispositions de la Constitution actuelle. "Si les Etats-Unis ne sortent pas de la guerre actuelle, par exemple en ramenant la question irakienne à l'ONU, les perspectives pour l'ensemble de la civilisation vont rapidement devenir très sombres".


(1) Jusqu’à présent, les Etats-Unis ont fait financer leur croissance par le reste du monde. Cette véritable exception économique, ayant contribué à leur prospérité. La flambée des coûts de la guerre ajoutée à l’endettement public et aux déséquilibres de leur économie commencent à inquiéter jusqu’aux marchés financiers. . Pour financer le
déficit de leur compte courant, les Etats-Unis ont besoin d'un afflux de capitaux d'environ 50 milliards de dollars par mois. Or, selon les derniers chiffres du département du Trésor, les flux financiers étrangers vers les Etats-Unis sont passés de 49,9 milliards de dollars en août à seulement 4,2 milliards (-92%) en septembre.

Contrairement aux rumeurs, les Etats-Unis n'ont connu aucune croissance réelle dans la période récente. Les rapports selon lesquels il y aurait un taux de croissance de 7 à 8% sont mensongers. La vérité est reflétée par le déficit du compte courant américain. Le jour où l'Europe et le Japon cesseront de verser de l'argent sur les marchés financiers américains, on assistera à l'effondrement de l'économie américaine et du système financier international. Une raison de plus qui pousse l'administration Bush vers cette fuite en avant belliciste.

Bernard Van Damme (bvd@voiesnouvelles.be)

Source : http://www.wsws.org/articles/2004/jan2004/2004-j03.shtml
DIE ZEIT 18.06.2003 Nr.26 (http://www.zeit.de/2003/26/Essay_Winkler)
http://solidariteetprogres.online.fr/News/Etats-Unis/breve_762.html
http://solidariteetprogres.online.fr/News/Etats-Unis/breve_730.html
Analysis - By Jim Lobe on 07-05-2003 http://www.ips.org/