arch/ive/ief (2000 - 2005)

Haïti : le règne de la misère
by M. E. Saul Urquetia (transmis pas JCC) Thursday December 11, 2003 at 06:10 PM
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Sous le poids d'une crise généralisée, Haïti s'achemine vers le bicentenaire de son indépendance qui sera célébré le 1er janvier 2004.

Dans un climat tendu, marqué par la violence, l'insécurité urbaine, le banditisme politique, l'absence de services sociaux et en particulier par la misère de la population, le mouvement Lavalas a fêté ses douze ans au pouvoir. Jean-Bertrand Aristide, de retour à la présidence après les élections de 2002 - qualifiées de frauduleuses par l'opposition - a prévenu qu'il demeurerait à son poste jusqu'au terme de son mandat en 2006.

Mais le mécontentement populaire s'accroît et les manifestations antigouvernementales se multiplient malgré les actions répressives des groupes armés proches du mouvement Lavalas. L'opposition politique organisée restructure difficilement ses forces. La corruption, le trafic de drogues, les violations des droits de l'Homme et les attaques contre la liberté d'expression attirent l'attention internationale, mais les pressions s'avèrent insuffisantes pour provoquer un changement de voie.

Avant de rencontrer les regards et les visages des Haïtiens, Port-au-Prince, la capitale, émerge comme une ville inachevée avec ses milliers de poutres d'acier levées vers le ciel, comme des bras qui espèrent. Un coup de chance ou le secours envoyé par un parent "de l'extérieur" permettra de terminer les fondations des maisons ou les marches des escaliers qui conduiront plus haut, quelque part. A Cap-Haïtien, la deuxième ville du pays, ce sont les habitations à moitié immergées dans l'eau, à côté d'un gigantesque marché de bicyclettes, qui donneront sur la ville.

Ce sont les premières images, antérieures à celles qui évoquent les conditions inhumaines de vie dans les bidonvilles, antérieures aux étendues décharnées du nord ou à la beauté intacte d'autres paysages. Dans la désolation cependant, il y a des espaces pour pénétrer les formes de solidarité qui se tissent, obstinées, dans l'une des sociétés les plus pauvres de la planète. Haïti et ses habitants cherchent et élaborent des stratégies pour survivre et s'organiser, dans une tentative chaotique de réappropriation des artères à travers lesquelles coule leur histoire de révolte.

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http://www.jcc.lautre.net/article.php3?id_article=519

Source: http://www.dissident-media.org/spip/article.php3?id_article=2178