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Un Forum Social pour l'Emploi
by jan buelinckx Wednesday December 10, 2003 at 10:49 AM
janbuelinckx@yahoo.com

Le samedi après-midi, 29 novembre, a eu lieu à Winterslag (Genk) une rencontre d'une trentaine de syndicalistes et activistes sur l'initiative du Forum Social du Limbourg et le Groupe de Travail d'Attac Démocratie Economique pur discuter les licenciements et les fermetures.

Un Forum Social pour l'Emploi

Le samedi après-midi, 29 novembre, a eu lieu à Winterslag (Genk) une rencontre d'une trentaine de syndicalistes et activistes sur l'initiative du Forum Social du Limbourg et le Groupe de Travail d'Attac Démocratie Economique. Une liste de 41 personnes, surtout des syndicalistes, ont manifesté leur soutien à l'initiative tout en demandant d'excuser leur absence. Cela a été une après-midi très passionnante, avec des témoignages instructives et de bonnes propositions.

Comme introduction, nous avons eu le témoignage d’un délégué FGTB chez Bekaert Lanklaar, où une grève de deux semaines avait été menée, et couronnée de succès grâce à la collaboration étroite entre les deux syndicats et la ténacité des camarades.

L'initiative du "Forum Social de l'Emploi" a été présenté par Raf Verbeke, qui rappelait qu'on se trouvait à trois jours du dixième anniversaire de la Grande Grève du 26 novembre 1993: "La plus grande grève politique en Belgique", jamais vécu par ceux qui sont en vie actuellement. Cette grève, et la défaite quand on y a mis fin, est "la source de la politique actuelle" avec la diminution du salaire indirect (réduction des "charges" sociales pour les patrons). En ce moment on a mis fin à la grève avec l'alerte: attention, ne pas faire tomber le gouvernement car "sinon, ce sera Verhofstadt", et actuellement le PS/SP est depuis des années au gouvernement avec ce Verhofstadt.

Une discussion sur la restructuration chez Ford Genk était évidemment à l'ordre du jour. Un délégué FGTB chez Ford, a expliqué le pré-accord sur le plan social. Il parlait surtout de l'intransigeance de la direction concernant l'exigence de la semaine de quatre jours. Un militant CSC chez Ford, parlait de la répression de la direction contre ceux qui voulaient faire des actions. Il mentionnait l'arrogance de la direction. Le secrétaire provincial de la Centrale Générale FGTB du Limbourg, est intervenu avec la thèse que les syndicats auraient dû travailler mieux ensemble et défendre ensemble l'exigence de la semaine de quatre jours à Bruxelles. Selon lui, cela aurait donné un résultat, moyennant une grande manifestation.

Raf Verbeke et Theo Mewis du Groupe de Travail d'Attac Démocratie Economique ont alors expliqué le projet de loi Decroly. Ce projet se résume brièvement en ceci:
1. Un droit de blocage / de veto / de suspension des syndicats lors d'une fermeture ou d'une restructuration.
2. Le maintient du salaire et la garantie d'un autre emploi de la même qualité lors d'une fermeture ou restructuration;
3. Le financement de tout cela par un vrai impôt sur le patrimoine et non par un drainage de la sécurité sociale.

Raf Verbeke a fait aussi un appel pour créer des Forums Sociaux pour l'Emploi et de mener la discussion partout sur les alternatives pour la problématique des fermetures et des restructurations. Il a proposé aussi d'acheter un vieux autobus de De Lijn et de l'aménager comme un Forum Social Mobile.

Beaucoup d'autres ont fait des apports, comme Maria Vindevoghel qui soutient le projet de loi Decroly parce qu'on ne peut plus accepter que le travailleur doit couvrir les frais des restructurations et des licenciements massifs.
Du côté francophone aussi on est content avec ce projet de loi et avec l'initiative de créer le Forum Social pour l'Emploi. Un délégué FGTB chez Caterpillar à Charleroi, a plaidé pour une collaboration et davantage de discussion sur des alternatives comme le projet de loi. Il a mis l'accent sur le fait que le système devient de plus en plus agressif. Un autre parlait d'un "syndicalisme d'émancipation" (plutôt que le slogan de 'syndicalisme de combat'). Il s'agit de convaincre les travailleurs qu'une solution individuelle pour nos problèmes n'existe pas, mais seulement une solution collective. La grande tâche est de convaincre les travailleurs de cela dans la pratique, non seulement autour des "grands problèmes" mais aussi dans l'action au jour le jour. Comme exemple il donnait la "Conférence sur l'emploi" dont la base n'a même pas pris connaissance, ne parlons pas d'en discuter.

Tous étaient d'accord sur le fond de la question. Stop aux fermetures et aux licenciements. Ce n'est pas possible que des entreprises qui font des milliards de bénéfices peuvent mettre des gens à la rue sans autre cérémonie. Il est urgent de trouver des solutions. Un pas important a été fait dans cette rencontre pour mieux organiser et étendre la lutte.

Jan Buelinckx
Groupe de Travail d'Attac Démocratie Economique
Traduction de néerlandais en français: Jan Talpe

Prochaine rendez-vous: le 7 février 2004 à Bruxelles