arch/ive/ief (2000 - 2005)

Le premier séminaire, intitulé « Observation et critique des médias : les médias et les mouvements sociaux » s'est pour une large part centré sur des questions désormais bien connues des militants et du monde associatif , comme par exemple le danger que représentait la concentration des médias, les relations souvent troubles qu'entretenaient médias, monde économique et monde politique, ou encore les dérives que peuvent entraîner au sein des mouvements sociaux la volonté d'une médiatisation « à tout prix ».

Ce séminaire a cependant été l'occasion de présenter l'Observatoire international des médias créé pour dénoncer les abus et les montages médiatiques des mass-médias. En plus de cette mission de « vigilance », l'Observatoire international est le seul a pouvoir décerner le « label » d'Observatoire national des médias aux collectifs prétendant à ce titre. Pour cela ils devront respecter la charte qui stipule que tout Observatoire national devra être composé à la fois de professionnels de l'information, de chercheurs et universitaires, mais également d'usagers et consommateurs d'informations critiques. Si cette composition des Observatoires nationaux nous apparaît légitime et particulièrement intéressante, il nous faut cependant remarquer que lors de ce séminaire, cette troisième catégorie semblait avoir disparu de la table des intervenants- de même que les femmes (1 sur 8 participants) et les jeunes.

Le deuxième séminaire, « Quels médias indépendants et quelles alternatives face à la concentration des médias ? », bien que revenant rapidement sur les dérives déjà mentionnées plus haut, et pas plus riche en femmes et en jeunes, était surtout axé, comme son titre l'indique, sur la présentation d'alternatives et l'ébauche de propositions. Les différents orateurs ont ainsi mis en lumière l'existence de nombreux médias alternatifs (qu'il s'agisse des radios libres ou communautaires rassemblées au sein de l'Association mondiale des radiodiffuseurs communautaires ou de la Confédération nationale des radios libres, des télés associatives ou encore du premier media indépendant polonais sur internet, www.lewica.pl) permettant de relayer les initiatives citoyennes et de redonner au média une mission d'information et d'éducation. Néanmoins si ces initiatives existent, il est important de souligner que beaucoup restent fragile et manquent de soutien institutionnel et financier. Plusieurs propositions ont ainsi été faites pour renforcer ce tiers-secteur médiatique : la création d'une plate forme pour favoriser le lobbying à un niveau européen, la création d'une banque de données journalistiques mondiale, la collaboration des différents médias indépendants…

Pour développer toute ces propositions, les organisateurs ont appelé le public présent à se mobiliser en nombre lors du sommet mondial de l'information qui se tiendra dans quelques semaines à Genève.