10e détachement de volontaires dans le jeûne de la mort by Organisation des prisonniers du DHKP-C Friday October 24, 2003 at 02:40 AM |
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Après trois ans, 107 morts, plus de 500 mutilés par médicalisation, la Longue Marche de la faim continue...
Communiqué de l’organisation des prisonniers du DHKP-C:
Nous entrons dans la 4e année de notre résistance avec notre 10e groupe de volontaires du jeûne de la mort!
Le groupe de volontaire du jeûne de la mort baptisé ‘Gültekin Koç’ est notre drapeau frappé de la devise : “La victoire ou la mort!”.
Au 3e anniversaire de notre résistance, nous saluons notre peuple avec l’honneur et la fierté de survivre avec nos opinions et de résister pour nos convictions dans les cellules de l’oligarchie.
En prison et à l’extérieur, notre résistance a donné en tout 107 martyrs : 85 d’entre eux étaient des cadres, des guerriers, des sympathisants ou des amis du Front.
Le 20 octobre 2000, nous avions commencé notre résistance avec deux autres mouvements politiques.
Après le massacre du 19 décembre, le nombre d’organisations politiques qui se sont jointes au jeûne de la mort a augmenté.
Depuis le 1er mai 2002, nous sommes pratiquement la seule organisation qui poursuit la résistance (avec un prisonnier du TKEP/L).
Nos camarades ont résisté héroïquement sous les bombes et les balles, seuls dans leur cellule ou dans les hôpitaux, face aux vautours qui les guettaient pour les médicaliser de force.
Le récit de chacun de nos camarades est une véritable épopée. Ce sont tous des monuments de bravoure. Ils sont parvenus à neutralisés toutes les stratégies destinées à briser notre résistance.
Mais au-delà de leur héroïsme, notre plus grande source de fierté est le fait qu’ils se soient acquittés de leur mission envers leur peuple. C’est ce qui déterminera la place de chacun dans l’Histoire.
Désormais, il est devenu clair pour tout le monde que, dès son commencement, cette résistance ne s’est jamais limitée à une simple revendication pour l’amélioraiton des « conditions de détention ».
L’agresssion de « type F » cadre en effet dans la stratégie impérialiste et oligarchique de liquidation de la lutte populaire.
Il s’agissait d’une attaque destinée à anéantir l’idéal et les espoirs révolutionnaires et socialistes.
Nous entretenons depuis trois ans ces idéaux malgré notre solitude. Nous défendons plus que jamais l’indépendance contre l’impérialisme, la démocratie contre le fascisme et le socialisme contre le capitalisme. C’est pour faire vivre notre idéal que nous poursuivons notre résistance.
A travers l’isolement, l’impérialisme et l’Etat oligarchique voulaient nous forcer à « abandonner nos idéaux, à penser et à agir comme (nous) eux ». Notre résistance se poursuivra jusqu’à la liquidation complète de cette contrainte.
Le drapeau de la résistance est dans les mains de notre groupe de volontaires du jeûne de la mort « Gültekin Koç » !
Au 3e anniversaire de notre résistance entamée le 20 octobre, nous avons confié notre drapeau à notre dixième équipe de volontaires du jeûne de la mort.
Voici les noms des résistants du groupe de volontaires « Gültekin Koç » (10e équipe):
- Selami Kurnaz et Vedat Düsküner (prison de type F de Tekirdag)
- Muharrem Karademir (prison de type F de Kandira)
- Hüseyin Çukurluöz et Bekir Baturu (prison de type F de Sincan)
- Selma Kubat (Maison d’arrêt pour femmes et enfants de Bakýrköy)
- Raziye Karabulut (prison fermée de Kütahya)
- Günay Öðrener (prison d’Usak)
Ces 8 camarades résistants entameront leur jêune à partir de la nuit du 20 octobre.
Nous avons baptisé notre 10e groupe de volontaires « Gültekin Koç », du nom de notre camarade qui, le 3 janvier 2001, avait mené une action fedayine (sacrificielle) contre le quartier-général de la Sûreté de Sisli à Istanbul, en guise de représailles à l’assassinat de nos camarades au cours de l’assaut des prisons entre le 19 et le 22 décembre.
A travers son sacrifice et à travers la résistance de nos nouveaux volontaires, nous réitérons notre détermination à défendre notre espoir en la révolution et le socialisme quelqu’en soit le prix.
Gültekin Koç est le nom du dévouement. Jamais nous n’hésiterons à nous sacrifier pour la révolution, le socialisme et la libération du peuple.
Nous, prisonniers du DHKP-C, sommes tous en grève de la faim pour une durée de 10 jours !
A partir d’aujourd’hui, 20 octobre, nous, population carcérale du DHKP-C répartie dans diverses prisons de Turquie, entamons une grève de faim à l’occasion de l’anniversaire de la résistance et en soutien à nos 10 volontaires.
L’équipe de volontaires « Gültekin Koç » est la répétition de tous nos appels lancés ces 3 dernières années !
Si les prisons de type F sont une menace contre tout le peuple, si l’isolement vise à faire capituler toute l’opposition, alors tout révolutionnaire, démocrate, progressiste, opposant allié au peuple contre l’impérialisme et le fascisme, se doit de résister contre celui-ci.
Les nationalistes kurdes qui sont demeurés spectateurs tout au long de notre résistance, les détenus des autres groupes révolutionnaires, les partis et les associations démocratiques qui ne mettent pas notre résistance à leur « ordre du jour » n’ont plus de prétexte qui tienne la route.
En effet, la vie a démontré les incohérences de leur raisonnement.
Aujourd’hui, il n’y a pas le moindre obstacle à soutenir la résistance : aucun ordre du jour ne peut être un prétexte à ne pas insérer cette résistance à votre ordre du jour.
Toute polémique sur le sujet n’est désormais plus que discutaillerie. Car chacun peut agir selon ses propres sensibilités, ses propres opinions et sa propre stratégie.
Les appels que nous lançons depuis nos trois années de résistance ne sont ni « désuets », ni à ranger dans des tiroirs comme de vieilles archives. Tous nos appels restent valides et vivaces.
Toutes les organisations d’ouvriers, d’employés, de paysans, de petits commerçants, de professions ‘libérales’ et tous les mouvements politiques sont concernés par cette résistance.
En ce jour où de nouveaux camarades s’apprêtent à ceindre leur front du bandeau pourpre, nous appelons tous ces secteurs du peuple à se souvenir de leur responsabilité dans ce combat et à agir en conséquence.
Nous déclarons une fois de plus que même s’ils nous croupissons dans les oubliettes, même si notre solitude se poursuit, nous, prisonniers du DHKP-C, continueront à faire flotter la bannière de la révolution et du socialisme.
Que notre peuple n’en doute pas.
Aucune force sur terre ne pourra vaincre nos idées et nos espoirs.
L’isolement vise tout le peuple !
Unissons-nous pour détruire les cellules d’isolement !
Organisation des prisonniers du DHKP-C
Le 20 octobre 2003