proces gendarmes / mort de Semira Adamu by MRAX Wednesday September 10, 2003 at 05:06 PM |
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Le procès des 5 ex-gendarmes renvoyés devant le tribunal correctionnel s’ouvre enfin. Trois sont poursuivis pour coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Les deux autres pour la même prévention, mais par défaut de prévoyance et non assistance à personne en danger.
Communiqué de presse du Mrax : Procès des gendarmes impliqués dans la mort de Sémira Adamu.
Le procès des 5 ex-gendarmes renvoyés devant le tribunal correctionnel s’ouvre enfin. Trois sont poursuivis pour coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Les deux autres pour la même prévention, mais par défaut de prévoyance et non assistance à personne en danger.
A cette occasion, on reparle beaucoup de la technique du coussin, une technique approuvée à l’époque par le ministère de l’intérieur et appliquée de façon routinière par les forces de police.
Cette technique du coussin illustre bien la violence d’Etat qui se développe à différents niveaux en matière de politique d’asile, et de la façon la plus prononcée, dans son volet expulsions.
Cette violence trouve son origine dans une gestion bureaucratique et donc déshumanisante de l’asile, masquée par une rhétorique d’euphémismes : des chiffres au lieu de critères humanitaires -moins de demandeurs d’asile équivaudrait à une bonne politique d’asile-, « demande non fondée » au lieu de refus d’examen approfondi des dossiers, « éloignement » au lieu d’expulsion, « centres pour illégaux » ou « centres de transit » au lieu de prisons, « humanisation des centres fermés », technique du gant rembourré au lieu de technique du coussin, etc.
Ce procès n’est donc pas seulement le procès de 5 gendarmes, il est celui d’un mode de fonctionnement de l’Etat belge qui mène à des violences inacceptables.
Mais ce système ne pourrait exercer sa violence sans la participation active de ses agents. Ce procès est donc aussi indéniablement les procès des exécutants, de ceux qui ont accompli leur besogne de façon consciencieuse, comme en témoigne la vidéo tournée par un gendarme durant l’agonie de Sémira Adamu.
Se repose alors la question lancinante déjà posée à l’occasion des procès de criminels de guerre tels qu’ Eichman, Barbie ou Papon : un fonctionnaire peut-il se dédouaner de sa responsabilité individuelle, d’avoir traité, de façon atroce, des êtres humains comme des choses, en avançant qu’il n’a fait qu’appliquer les ordres, qu’il n’a été en définitive qu’un fonctionnaire consciencieux ?
En tant que mouvement de lutte contre le racisme nous voudrions aussi insister sur le racisme traditionnel au sein des corps de polices, attesté par les nombreuses plaintes déposées au bureau des plaintes du Mrax, et dont trop peu aboutissent à des condamnations. Il est de notoriété publique que certains éléments racistes sévissaient au sein de la brigade chargée des expulsions à l’aéroport de Zaventem, certains allant même jusqu’à y demander leur affectation... Et de regretter que la prévention de racisme n’ait pas été retenue contre les inculpés.
Le Mrax
Infos. Christian Desert/attaché de presse : 0496/35.24.02.